Un hibou hulula, son cri se répercutant contre les murs du château. Le soir à Poudlard, seuls les animaux se faisaient entendre. La plupart des gens - que ce soient élèves ou adultes - dormaient tranquillement, bercés par des rêves enjôleurs. Enfin normalement. Car ces derniers temps la nuit n'était pas un ami pour nos chers poudlardiens, bien au contraire, ils étaient de plus en plus nombreux à la craindre car cette dernière amenait les tourments de l'inconscient que leurs cerveaux, avaient refoulé tout au fond d'eux-même. Vous allez vous dire : Eleonore va se réveiller en sursaut à cause d'un mauvais rêve, et voilà le contexte de cette soirée... Mais non, pas du tout. Elle avait certes des problèmes pour dormir, mais ce n'était en rien en rapport avec de quelconques mauvais rêves; c'est juste qu'elle avait toujours eu du mal à se laisser aller dans les bras de Morphée - elle avait toujours préféré les garçons... Aha !

Une nouvelle fois sujette à ses insomnies, elle se trouvait donc assise sur son lit à baldaquin, enfermée dans son monde à elle grâce aux rideaux qui la séparait de ses camarades de chambres. Et elle se contentait de lire l'un de ces nombreux livres moldus qu'elle affectionnait tant, et ce soir elle continuait sa lecture de Michel Strogoff. Elle se trouvait donc entraînée dans les steppes de Russie à travers une course folle contre la montre.

Ses yeux se mirent alors à la piquer. Elle trouvait de moins en moins d'intérêt à son livre... Aaah, la fatigue... Elle le posa donc sur sa table de chevet et éteint la lumière, pour ensuite se mettre au fond de son lit et fermer les yeux, espérant que le sommeil lui vienne. Mais comme à chaque fois qu'elle espérait, il semblait se refuser à elle. Elle ralluma donc la lampe quelques minutes plus tard et se releva brusquement, pestant intérieurement contre son métabolisme dégénéré. Elle regarda autour d'elle, écoutant les respirations pas si calmes que ça de ses congénères. Mais toutes semblaient profondément endormies. Elle laissa donc ses pensées s'évader, et automatiquement celles-ci se tournèrent vers son meilleur. Elle se demandait ce qu'il faisait en ce moment. Car lui non plus n'était pas du genre à réussir à dormir comme un bon petit élève était sensé me faire. Une idée lui vint alors en tête. Elle se leva de son lit et s'habilla en vitesse, se contentant d'enfiler un gros pull par dessus son pyjama, et de sauter dans une paire de baskets.

Quelques minutes plus tard, elle se glissait le long du passage secret de la Salle Commune et se retrouva dans un couloir vide et froid. Peut être finalement aurait-elle dû s'habiller correctement... Enfin bon, tant pis. Elle se contenterait de courir un peu pour se réchauffer. Malgré le fait qu'elle l'ai fait des centaines de fois, la jolie blonde n'était pourtant toujours pas aussi rassurée lorsqu'elle faisait le mur à Poudlard; sa plus grande hantise étant de tomber sur un professeur. Son sang battait bruyamment à ses oreilles. Mais une fois dehors, elle put enfin respirer. Personne ne faisait jamais ses rondes jusque dans le parc. Eleonore se mit à marcher lentement, laissant ses pieds la mener là où ils le voulaient. Elle sortit alors de sa poche un appareil moldu : un téléphone. En arrivant à côté de l'étang, elle essaya de l'allumer. Mais la machine ne semblait pas vouloir fonctionner. Elle grogna, fronçant les sourcils.

— Mais qu'est ce qui s'passe...?