Parfois, ça ne va pas. Et parfois, je n'arrive pas à oublier. J'ai passé 17 années dans un orphelinat, au coeur de Londres...Un orphelinat bondé, trop plein, où je ne me suis jamais sentie à l'aise. Pourquoi n'avais je pas eu de famille ? Pourquoi, devais je toujours continuer à me faire du mal, en regardant à travers la fenêtre, voyant les familles se préssées sur le chemin de Traverse ? Ses mères regardant leur petits avec une grande tendresse, et les pères les protégeant. Pour moi, il n'y avait personne...Il n'y avait jamais eu personne. Très tôt j'ai du apprendre à me débrouiller toute seule, parce que cet orphelinat n'était pas devenu ma nouvelle famille...Non, c'était loin d'être le paradis. Enfer, que j'avais voulu quitter plusieurs fois auparavant...que j'avais fui, avec espoir que je m'en sortirai, que personne ne me retrouverait...Mais non, ça ne s'est jamais passé de la sorte. A chaque fois que je prenais la fuite, on me retrouvait plus ou moins vite. Et plus on me retrouvait, plus ma haine contre eux grimpait. Je les détestais. Ce n'était que des hypocrites, qui cherchaient à paraître pour des gens biens, soucieux pour mon avenir. Mensonges. Ils cherchaient juste le pouvoir, l'estime des gens, la popularité...écrasés des enfants pour arriver à leurs fins n'étaient vraiment pas grave à leurs yeux. D'un autre côté, je ne pouvais que leur dire merci. Merci de m'avoir rendu telle que je suis maintenant...Au moins, je connais l'horreur humaine, l'égoisme, et je suis assez forte pour me protéger et ne rien sentir. Parce que oui, ils m'ont permis de ne rien sentir, comme anésthésiée, la méchanceté des autres ne me blessait pas. Pourquoi ? Sûrement parce que j'étais pire qu'eux, et que je ne le cachais pas. Seulement, l'idée d'être sans coeur m'est apparu comme un mensonge, une illusion...Parce qu'en arrivant à Poudlard, je ne m'imaginais pas devenir comme ça. J'aimais la solitude, et les longues heures toutes seules ne me faisaient rien, au contraire, j'en raffolais. Seulement, sans que je sache comment, j'ai été prise dans un tourbillon, dans différents groupes d'amis, dans différentes relations amoureuses, dans différents duels...Je mène une vie agitée ces derniers temps, et rares sont les fois où je peux m'accorder un peu de temps pour moi même.
Après un moment passé dans la salle de torture d'habitude, je décidai, les larmes aux yeux, de prendre du temps pour moi, juste un tout petit peu...muni d'un livre pour soins, acheté il y a peu sur le chemin de traverse, je m'installai dans une salle abandonnée, et décidai face à un miroir de soigner mes plaies. La salle de torture m'avait encore une fois salement amochée, mais je tenais bon. Oui, parce que c'était la guerre à l'extérieur, et cette guerre était entrée je ne sais comment dans Poudlard. Il fallait choisir son camp, et ceux qui n'en prenait pas se voyaient comme être des lâches, voire même des traitres. Moi, je me moquais des gens neutres, pensant sûrement que tout cela les dépassés...alors que pour moi, c'était différent. Je ne connaissais pas mes parents, je ne savais pas qui ils étaient, et je ne connaissais pas le titre de mon sang non plus. Mon sang, je m'en moquais comme de la première paire de chaussures de Merlin, c'était plus le fait de ne pas avoir de parent qui m'embêtait, parce que je n'étais pas comme les autres, j'étais isolée, mise à l'écart...Jamais je n'aurais la chance de pouvoir les serrer dans mes bras, et de passer les fêtes de fin d'année avec eux. Parce que je n'avais personne. Je ne pouvais compter que sur moi, moi seule. Et puis, j'ai beau dire ça...mais je sais très bien que si mes parents débarquaient un jour dans ma vie, je les enverrai littéralement chier. Pour moi, c'était des déserteurs, et je ne voulais pas qu'ils arrivent dans ma vie. C'était eux les lâches. Ils avaient fait un choix en m'abandonnant, alors je ne leur laisserai jamais le privilège de revenir dans ma vie après tant d'années. L'amertume me rongeait petit à petit vis à vis de ma ' famille '.
Alors je me regardai dans le miroir, touchant mes quelques blessures, j'aperçus dans le cadre de la porte Adriel. Mes lèvres se tendirent alors en un léger sourire, et je me retournai pour lui faire face. Voyant son expression en me regardant, je compris alors que je ne devais pas être encore très belle à voir. " Ohh. Ce n'est rien, ne t'inquiète pas. Tu sais comment je suis..." dis je alors, en m'approchant de lui pour enfin le serrer dans mes bras. " Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas vus Masterjean " murmurai je alors au creux de son oreille tout en gardant son sourire. Quand j'étais arrivée à Poudlard, je m'étais promis de ne jamais m'attacher à qui que ça soit...Et j'avais presque réussi. Adriel était l'un des seuls à m'avoir littéralement volé mon coeur. Nous étions de proches amis, et je ne sais pas...il y avait une sorte de liens entre nous, un lien auquel je n'avais jamais pu mettre un nom. Un lien étrange, mais un lien incassable. Quand je le voyais, j'avais terriblement besoin de le protéger, et aussi qu'il me protège. J'avais besoin de lui parler et de rire avec lui...parce que je ne faisais pas autrement avec lui. Les jours de cafards il changeait ma vie. A vrai dire, au fond de moi, je le prenais pour ma propre famille. Il était tout ce que j'aurais aimé avoir en grand frère...mais cessons de nous voiler la face, je n'avais pas eu le privilège d'être sa petite soeur...bien malheureusement. " Alors Adriel, qu'est ce qui t'amène ici ? "
(je suis désolée, c'est pas long "-". Mais les débuts de topics, j'arrive jamais )
I feel afraid and I call your name, Adriel.
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