Si tard, si froid, à l'heure où les élèves s'enfoncent dans les abîmes du sommeil, certains se perdent dans les méandres de leur esprit ; une cave froide et sombre, des sanglots ... une assiette qui vole, un broc d'eau qui frappe un mur et puis des cris, les cris d'une femme et les suppliques de son fils. endoloris ; endoloris, le mot fut répété si souvent que l'enfant porte encore les marques des tortures de la veille et de celle du jour d'avant. Le visage de cette femme déformé par la haine lui retire toute humanité, elle veut le faire souffrir, elle veut lui faire du mal, elle le fera. Puis enfin elle se décide à prononcer le plus terrible des trois sortilèges impardonnables, alors que sa voix prononce les deux mots dont il est formé une intense lumière verte s'échappe de sa baguette causant un ainsi le sursaut de Marlow dans son lit, il dormait ... Mais ce n'était pas qu'un rêve, c'était bien un souvenir hormis le dernier passage ; mais son esprit continue de le torturer, il entend encore la voix de sa mère l'appeler, un simple murmure, mais s'en est trop, il a l'impression de devenir fou, il doit quitter cette pièce. N'ayant pas la force de se lever ressentant encore les coups de bâton sur sa peau fragile d'enfant, il tremble trébuche de son lit et se colle au mur tel qu'il le faisait étant enfant, il la supplie de ne pas s'approcher, il n'est plus le tueur, il est l'enfant fragile.

L'enfant ne prenait que rarement le dessus sur le meurtrier, cela n'arrivait que lorsque l'attention du deuxième se faisait moins insistante, c'était le cas la nuit entre autre, il n'avait plus rêver de ses jeunes années depuis longtemps mais cette fois avait encore été plus violente que la fois précédente et il n'avait pas pensé à verrouiller la porte de sa chambre et à en cacher la clef comme il avait l'habitude de le faire à l'extérieur. Du temps où il était à Azkaban il n'avait pas eut ce problème, ne pouvant sortir de sa cellule, ce soir serait donc une première mais son esprit tellement embrumé qu'il ne pensait pas à ça. Replié sur lui-même et pleurant il hurla à cette voix de se taire, il la supplia de le laisser en paix, de ne plus lui faire si mal. Il finit par ramper vers la porte de sa chambre et en sortit en furie, il tenta de s'enfuir le plus loin possible, mais elle le suivait toujours, il pouvait entendre son rire, il l'entendait encore crier. Les mains plaquées sur ses oreilles il courut dans les couloirs de l'école, il se retrouva au première étage sans savoir comment et trouva un petit creux près d'une statue, il s'y cacha. Il ferma les yeux, les mains toujours sur les oreilles, il commença à se balancer d'avant en arrière en murmurant.


- marlow : « non vas-t-en. laisse moi ! arrêtes ... »


Il sanglotait, personne n'avait jamais été là, personne ne l'avait empêchée, même pas celui qui voulait être son père, celui qui lui avait un nom, celui qu'il avait aimé ... Elle avait toujours fait tout ce qu'elle avait voulue, même lors de ses premières années à Poudlard, jamais Marlow ne montrait son cou, ni même ses bras ; maintenant il portait ses cicatrices avec fierté, elles étaient la preuve qu'il avait survécu, la preuve qu'il avait été plus fort qu'elle, mais pour l'instant tous ces moments n'étaient jamais arrivés, Marlow n'avait pas plus de 12 ans. Il était le fils unique du dégout et de la haine.

Du bruit se fit entendre, Marlow releva la tête, les yeux pleins de terreur, c'était-elle, elle arrivait, il devait s'enfuir, encore plus loin, elle finirait toujours par le retrouver. Il se releva immédiatement et essuya ses larmes, les voir la rendait encore plus violente, les suppliques, les excuses n'avait pas d'effet sur elle. Fuis Marlow, fuis ! Il se remit à courir, en silence, il fallait pas qu'elle puisse l'entendre, sa course était aléatoire, il revenait souvent sur ses pas ; cherchant une échappatoire qu'il ne parvenait à trouver. Nombre de fois il cogna dans les murs faisant ainsi gronder les portraits endormis, il avait beau s'excuser il savait que ça ne suffisait pas. Puis enfin en se retournant il se trouva nez à nez avec une femme, son âge il ne le savait pas, son prénom non plus, pour lui c'était elle, rien qu'elle. Il se jeta au sol en tremblant, se recroquevilla sur lui-même.


- marlow : « pardon je suis désolé ... non tais-toi Marlow, ne t'excuses pas, elle ne veux pas ... tais-toi. disparait ! »

Ne pas lever les yeux, ne pas l'affronter, si elle voit qu'il a peur ... Des larmes coulaient sur ses joues rouges, mais en silence, il entendait cette voix si loin ; car dans sa tête la voix de sa mère résonnait de plus en plus fort, elle criait si fort qu'il était impossible d'entendre quoi que ce soit. Même s'il bouchait ses oreilles elle était toujours là, elle ne le quittait plus, il voulait hurler mais aucun son ne sortait de sa bouche, chaque parcelle de son corps le faisant souffrir tel un gibier coincé dans un étau, ses bras serrés ne l'empêchait pas de frapper plus fort, il sursautait comme s'il recevait encore les coups de sa mère despote. À chaque sursaut une plainte se faisait entendre, une plainte sourde mais reflétant la souffrance d'un enfant pris au piège. Baja posa alors sa main sur le professeur tremblant et d'un coup les yeux du jeune homme se fixèrent sur ceux de la demoiselle, plus un son, plus un bruit, plus un mouvement, comme perdu entre la vie et la mort, son esprit soudain vide de tout, il n'était plus rien, il ne voyait que les yeux de la jeune sang et or, il n'y avait plus rien.

Après plusieurs minutes dans cette position, un cri de rage se fit entendre dans sa tête le faisant hurler à son tour et se réfugier dans les bras de l'élève, il la serrait si fort qu'il aurait put lui faire mal, mais dans son esprit il n'était qu'un enfant qui tentait de se raccrocher à la dernière branche de salut, son dernier moyen de ne pas sombrer plus dans la folie, la dernière corde qui pourrait le faire partir loin de sa mère qui continuait de la hanter. Serrant de plus en plus, le souffle rapide et murmurant des inepties incompréhensible parmi lesquelles se détachaient de simples mots.


- marlow : « elle arrive ... aide moi ... pitié ... aide moi ... »


Les sanglots avaient été remplacés par une terreur que seuls les damnés peuvent connaître, son étreinte devenait plus violente, si seulement il pouvait s'échapper, s'enfuir. Il aurait put se transformer en animagus mais son esprit torturé était bien trop occupé à combattre des fantômes, il ne pouvait rationaliser, perdu dans son esprit tout ce qui se trouvait à l'extérieur ne parvenait à entrer, les paroles de la jeunes femme n'avaient aucun sens, les mots ne signifiaient rien ... Elle seule parlait, cette voix déshumanisée qu'il avait si souvent entendu lors de son enfance ... Le noir n'aidait en rien, si il y avait eut un peu de lumière peut être aurait-il put retrouver la raison ; peut être que le tueur aurait put reprendre le dessus ...

Puis il lâcha enfin prise, comme frappé de plein fouet et tomba sur le sol, pour Baja il ne se passait rien, ils étaient seuls dans ce couloir glacé, mais pour Marlow tout était différent, sa mère penchée sur lui le regardait avec haine, il l'avait tué, rien de plus normal, voulait-elle se venger. Alors elle se mis à parler ; mais pour Baja il partit dans un monologue effrayant ...


- marlow : « TU AS VU CE QUE TU M'AS FAIT !! POURQUOI EST-CE QUE TU M'AS TUÉE ? » dit-il avec une voix forte et froide. « non ... c'était pas moi ... c'était lui ... » répondit-il avec une voix faible telle une voix d'enfant. « C'EST FAUX !! TU MENS MARLOW !!! TU MENS ! » hurla-t-il. « pardon, pardonne moi ... pardon ... » suppliait-il en regardant sa mère.


Puis il mis ses mains devant ses yeux, il continua de supplier un moment, puis son corps se détendit et sans connaissance le professeur était allongé au sol sur le carrelage, il avait les yeux ouvert mais son esprit était partit, la tête sur le côté on aurait put croire qu'il était mort ...
Enfin sa respiration repris, il cligna des yeux mais ne bougeait pas encore totalement, était-il redevenu lui-même ? Qui était-il ? L'enfant ou le tueur ? Pouvait-il être encore un autre ? Ce qui était certain c'était que la voix avait disparue ainsi que la silhouette de sa mère, il tourna alors la tête et vit une jeune fille pour le moins apeurée. Un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire qui lui allait bien mais qui était si étranger à son visage qu'il paraissait étrange.


- marlow : « qui es-tu ? où sommes nous ? » demanda-t-il toujours allongé sur le sol.

Tout était étrange autour de lui, il ne savait pas où il était, il ne reconnaissait rien, ni les murs, ni les visages dans les portraits et pas même cette jeune fille qui disait être son élève, mais pour avoir une élève, il faut être professeur ... De nombreuses questions se bousculaient dans sa tête mais les mots venaient si vite qu'il lui était impossible de les aligner pour former de réelles phrases.


- baja : « Je m’appel Baja Spencer, je suis l’une de vos élèves. Vous êtes dans le couloir du premier étage de l’école de Poudlard professeur. Vous avez du faire une crise de somnambulisme. »
- marlow : « je ne comprends pas » dit-il en tournant sur lui-même pour tenter de se repérer. « je ne suis pas somnambule, du moins pas que je sache et je ne suis pas non plus professeur, vous devez tromper ... poudlard ? mais j'ai fini mes études depuis longtemps, pourquoi serais-je revenu ici ? »


Il lui était difficile de croire qu'il pouvait-être revenu dans cette école pour simple et bonne raison qu'il s'agissait là d'une nouvelle personnalité de Marlow, une nouvelle partie de son esprit qui venait de se réveiller, qui venait se dévoiler, jamais au par avant il n'était intervenu, à croire que cette crise avait déclenché de nouveaux mécanismes en lui, ce nouveau Marlow n'était autre que celui qu'il aurait du devenir si jamais il n'avait pas tué sa mère et si jamais il n'avait pas fait de séjour à Azkaban, il serait devenu un homme équilibré, un homme beau, souriant, aimable et gentil ; un homme plein de compassion mais surtout un homme de raison, sans doute aurait-il été un auror, ou bien un antiquaire ... peu importe. Celui qu'il aurait dut être se retrouvait donc à Poudlard, il s'extériorisait pour la première fois comme s'il avait put se libérer de la puissance du tueur visiblement assommé à cette heure.


- marlow : « écoutez je ne comprends vraiment pas ce que je fais ici, pourriez vous m'indiquer la sortie ? Baja, je vous prie. merci. » lui demanda-t-il en la regardant dans les yeux et en souriant amicalement.


Ce Marlow n'avait rien à voir avec les précédents, dans ses yeux aucune colère ni aucune peur n'était décelable, on ne pouvait y lire que la sérénité mais en une fraction de seconde son regard se durcit, ses traits se renfermèrent et son souffle se fit plus profond, une métamorphose radicale.


- marlow : « que faites-vous dans les couloirs si tard miss Spencer ? ne savez-vous donc pas qu'il est interdit aux élèves d'explorer le château durant la nuit ? » dit-il d'un ton agressif.


Il l'attrapa par le bras et serra avec force, ses yeux devinrent plus noirs encore, il la toisa du regard, partant de ses pieds et remontant progressivement vers son visage, inutile de préciser ses pensées ce qui était certain c'était qu'elles n'avaient d'amicales ou de rassurantes envers la demoiselle. Elle aurait put avoir peur, mais le professeur connaissait son élève, il savait qu'elle n'était pas de celles qui se seraient mises à trembler ou à pleurer, il savait qu'elle était plus forte que ça et c'était une chose qui l'attirait il ne pouvait le nier. Il voulait tester ses limites savoir jusqu'où elle irait, à quel moment elle craquerait, quand elle lâcherait ...


- marlow : « il me serait aisé de retirer quelques points à Griffondor pour votre non respect du règlement ... mais ... » un sourire malsain se dessina sur ses lèvres et son étreinte se resserra encore plus, devenant ainsi douloureuse pour la jeune fille. « il y aurait un moyen pour que je ferme les yeux ... »


Marlow se rapprocha de la jeune fille, son haleine se faisait sentir dans la nuque de Baja, le professeur poussa son élève contre l'un des murs du couloirs, bientôt il l'empêcha de faire un seul mouvement, Marlow n'était pas genre à demander la permission, ce qu'il voulait il le prenait, pas besoin de consentement ... Et d'ailleurs il prenait encore plus de plaisir lorsque sa victime tentait de se défendre, c'était plus grisant, plus excitant de malmener ces pauvres petites choses lorsqu'elles tentaient tout pour libérer. Le sourire de Marlow ne quitta pas son visage, tout était parfait, mais il ressentait toujours la fatigue, il n'avait pas dormi bien qu'il ne s'en rende pas compte, ne sachant pas qu'il possédait son corps avec d'autres "personnes". La fatigue était bien insidieuse et brusquement lorsqu'il posa ses lèvres sur celles de la jeune Griffondor, le tueur se volatilisa laissant place au Marlow qu'il aurait dut être, son corps se détendit et le baiser violent fit place à un baiser de douceur. Mais Marlow en ouvrant les yeux, fut bien surpris de se retrouver dans cette position avec une jeune fille qu'il ne connaissait qu'à peine. Il recula brusquement, regardant la jeune fille d'un air interrogateur.


- marlow : « je vous prie de m'excuser mademoiselle Spencer, je ne comprends pas ... » dit-il toujours sous le choc.