Vox Tenebrae
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 i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose

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Faust Azael G. Dolohov

Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyVen 30 Oct - 0:20

i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose 29vkqdy i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose 29m6n9s i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose 28u6ah4 i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose 348oayq
j’apprendrais ta langue et ton accent pour te comprendre;
...




    La douce mélodie de Noël résonnait au château, apportant avec elle une douce quiétude en ces temps troublés. Tous parlaient du marché de Noël, attendu depuis longtemps. Décembre... Ce mois, Faust ne l'aimait que pour la neige. Cette poudre blanche avait le don d'éveillait en lui des sourires qui n'existaient que rarement sur son visage. Un sourire éblouissant tandis que la douleur s'en allait partiellement. Combien de fois avait-on entendu son rire en ce mois de décembre. Rire qui semblait étrange, comme s'il ne résonnait jamais. Mais c'était bien ça, rare étaient les fois où le prince damné sortait un rire aussi sincère. La neige cachait la noirceur de son coeur, dévoilant un jeune homme à moitié effacé par la douleur et surtout le temps. Décembre était le mois où Dolohov pouvait se dévoiler sans en souffrir. Puis Noël passait, l'impassibilité et la moquerie reprenaient leur place, cachant pour une année la partie la plus pure de son être. Le jour de Noël en lui-même, Faust ne l'appréciait pas. Les cadeaux qu'il recevait étaient la moquerie de son père, les présents de sa soeur, mais par-dessus tout son chantage pour qu'il passe la nuit avec elle. Et il le ferait, parce qu'il n'avait pas le choix et résister à Cassiopée, relevait de l'impossible. Mais ce jour que les gens adoraient, lui rappelait chaque année que sa mère n'était plus là et que c'était de sa faute.
    Aujourd'hui, il y a avait une sortie à Pré-au-lard, l'occasion rêvait pour aller voir le marché. Adossé contre un pilier à la sortie du château, Faust promenait son regard sur les élèves qui passaient. Un éternel sourire moquer ornait son visage, tandis que mains dans les poches, il attendait patiemment. Emmitouflé dans sa cape bien chaude, ce fut avec horreur qu'il vit sa soeur arrivait vers lui. Cassiopée avait beau le comprendre à la perfection, la douce possédait une jalousie qui ne cesserait jamais de la faire souffrir. Un sourire joyeux aux lèvres, elle s'approcha, déposant un baiser sur sa joue :

    CASSIOPEE - « Et si on allait au marché de Noël à deux, mon très cher frère ? »
    FAUST - « Je ne peux pas Cass'. »

    L'incompréhension puis la colère se lut sur son visage rosit par la froideur. Oui, il ne pouvait pas y aller avec elle. Parce qu'il y allait avec une sang de bourbe. Parce qu'il y allait avec Rosalyn E. Woodstock. Parce qu'elle avait accepté son invitation et que cela faisait des mois qu'il n'arrêtait pas de l'observer. La mettre dans son lit. Tout le monde se disait ça. Faust Azael Dolohov ne cherchait qu'à faire tomber la jolie vierge dans ses filets. Quitte à lui briser les ailes, c'était bien connu, non ?

    Mais à présent, à présent qu'il lui avait parlé, il doutait. Doutait de pouvoir la faire souffrir. Elle semblait si douce, si fragile, oui il la désirait. Il il voulait caresser son corps, frôler ses lèvres. Cette fille était magnifique, d'une beauté attirante, beauté qu'elle ne pouvait plus voir. Depuis sa première année, il partageait le même dortoir qu'elle. Et jamais, ô grand jamais, il n'avait posé son regard sur elle, se bornant de l'ignorer, préférant les autres filles. Mais il avait fallu qu'il la voie sans qu'elle ne le voie, ses prunelles vides comme le néant prenant soudain un sens pour Faust. Elle existait. Rosalyn Woodstock existait bien, chose qu'il n'avait pas réellement remarquée, perdu dans son monde dérisoire. Elle avait accepté d'y aller avec lui et soudain, il sentit un vague regret montait en lui. Elle aurait mieux fait de dire non, son instinct lui disait clairement de faire demi-tour d'aller lui dire que c'était une erreur, qu'il valait mieux paraître lâche. Mais un Dolohov a sa fierté et il était hors de question qu'il abandonne. Même s'il ressentait toujours cette culpabilité lancinante à l'idée de profitait de sa gentillesse comme il le faisait. Pourquoi n'avait-il pas invité une de ses amantes, cela aurait été nettement moins compliqué à gérer. Il sentait qu'en plus de lui briser les ailes, il chuterait lui aussi, car à force de danser près de le falaise, à force de voler plus haut que personne, on finit inévitablement par tomber.Trop profondément pour pouvoir se relever. Lorsqu'il l'aurait brisé, il s'enfuirait, comme il le faisait si bien. De peur d'être forcé de rester, de peur d'ouvrir son coeur. Car l'aveugle pourrait voir ses faiblesses, il en était certain. Elle le forçait à montrer ses meilleurs côtés et il devrait fuir. Fuir pour que le désir reste un simple désir. Et non des sentiments qui détruiraient ce qui resterait de lui. Car s'il s'attachait à elle, s'il ne ne s'enfuyait pas, en plus de chuter, l'ange qu'elle était ne pourrait plus jamais se relever. Il la détruirait comme il avait détruit sa mère, comme il avait détruit le bonheur de sa soeur.

    Comment avouer à sa moitié, qu'on part avec une autre, une autre qui d'après ses croyances ne pouvaient s'accorder avec lui. Il soupira, tendant la main pour caresser le visage de Cassiopée. Celle-ci recula brusquement comme-ci il l'avait giflé.

    FAUST - « Je suis désolé Cassiopée. J'y vais avec Rosalyn. »

    Encore une fois il avait vu la douleur dans ses yeux. Douleur qu'il ne cesserait jamais d'allumer en elle. Il la ferait souffrir, dans ses gestes dans ses paroles, il ne serait pas son roi, juste son demi prince, son frère, sa moitié. Il savait que c'était inconcevable pour elle. Qu'il puisse partir avec une sang impure plutôt qu'avec elle. N'était-elle pas censé être sa moitié, la partie la plus importante de son être ? Ou n'était-ce que prétention de pouvoir croire que le coeur éteint de ce loup garou était encore capable d'aimer, même sa propre soeur ? La vipère ne prononça pas à un mot, elle se contenta de reculer, foudroyer par de simples paroles, incapable de comprendre quelque chose que même lui ne comprenait pas. De nouveau il approcha, voulant la prendre dans ses bras, lui faire comprendre qu'il serait toujours là pour elle. Mais renonça. Il ne serait pas toujours là pour elle, il était trop instable, trop perdu pour pouvoir la rattraper à chacune de ses chutes. Il pouvait tout juste la ramasser à la petite cuillère, la rassurer et lui offrir la sotte promesse qu'elle ne tomberait plus. Le prince damné baissa la tête, cachant son regard myosotis à la vue de sa soeur. Mais lorsqu'il releva la tête, il vit cette dernière observait avec haine la Gryffondor qui se dirigeait vers lui, aidée de son jumeau.
    Tient tient tient, le frère protecteur, la partie n'était pas gagnée d'avance. Il se mordit doucement la lèvre, tendant une dernière main vers la douce vipère. Elle s'échappa comme elle le faisait si bien, sa voix résonnant une dernière fois ; « je te connais Azael »Le visage du ténébreux prince se referma immédiatement, masque de froideur et de haine, il se détourna d'elle. Il détestait qu'on l'appelle par son deuxième prénom qui semblait lui avoir été prédestiné. Dans l'esprit complexe et fragile du jeune Dolohov, Azael avait été puni pour ses crimes, il était responsable des malheurs de la Terre. Lui, pour sa part, était responsable des malheurs de sa famille. Et cela lui suffisait amplement, pas la peine de faire souffrir la si douce Rose. Mais Faust avait cessé de croire aux miracles il y a bien longtemps. On ne peut pas vaincre sa nature et sans le vouloir, le prince finirait par faire souffrir l'ange, la rabaissant au rang de vulgaire poupée entre ses mains habiles. Il repoussa de toutes ses forces cette pensée tout comme les voix qui s'insinuaient en lui, moins puissant pendant la période de décembre. Il croisa le regard du jumeau de Rosalyn. A l'évidence, ils ne s'apprécieraient sans doute jamais. Tant pis, il n'allait pas chipoter. Ce stupide protecteur ne pourrait guère s'interposer face à sa folie presque animale. Insensible au garçon, il tendit la main vers la Gryffondor, prêt à la guider, prêt aussi à faire avancer les choses.



***


    Faust n'avait pas dit grand-chose. Perdu dans ses sombres pensées, il semblait de nouveau incapable de s'ouvrir alors qu'elle réveillait en lui une lumière qu'il n'avait jamais connu. Sa main glissait dans la sienne, il était persuadé qu'elle était gênée, mais il ne pouvait pas faire autrement. Avec sa canne dans la neige, elle risquait surtout de trébucher ou même de faire tomber quelqu'un. Alors il s'obstinait, prêt à tout pour que l'ange ne se brise pas, serrant sa main fine avec le plus de légèreté possible. Il se montrait pourtant rassurant, comme capable de la protéger de tout le monde sauf de lui-même. Enfin la musique typique de Noël retentit et un sourire illumina son visage tandis qu'il regardait l'entrée du marché. Il finit par lui lâcher la main, lui laissant sa liberté, tout en lui murmurant d'une voix suave :

    FAUST - « Tu entends ? J'ai toujours aimé cette période, tout le monde est joyeux et il y a la neige... J'adore la neige, c'est froid, c'est blanc surtout. Ca nous permet d'effacer la noirceur. »

    Un chemin venait de s'ouvrir, chemin qui permettrait à Rosalyn de se glisser dernière ses murailles, chemin qu'il lui offrait sans même s'en rendre compte. Et si en voulant briser l'ange, il se brisait lui-même, la laissant découvrir une personnalité qui était presque effacée. Il sourit, passant une main dans ses cheveux ébènes, à présent pleins de neige.

    hrp : nul, nul et nul sorry
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Rosalyn E. Woodstock

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptySam 31 Oct - 14:31

    C’était un frisson dû au froid qui avait agité la jeune femme ce jour là. Un frisson parmi tant d’autres, et ils étaient légion en ce mois de décembre. Frileuse, la jeune Gryffondor avait rajusté son châle autour de ses épaules frêles, avant de s’emmitoufler un peu plus dedans, cherchant inconsciemment la chaleur réconfortante et surtout, qui aurait pu lui paraître familière. Rosalyn avait ce besoin constant de familiarité, sans doute parce qu’elle sentait qu’en ce moment, tout était en train de se disloquer autour d’elle. La mauvaise ambiance qui régnait, malgré l’approche de Noël, lui donnait constamment l’impression d’étouffer, impression dont elle se serait bien volontiers passée. Impression qui la mettait également sur les nerfs, et qui la rendait assez morose. Cette impression s’accentuait d’autant plus qu’elle repensait souvent à la mort d’Erwann, et l’influence que ça avait eu sur une famille déjà morcelée, comme pouvait l’être la sienne. Elle pensait aussi, et là, son cœur se serrait douloureusement, que c’était leur premier noël sans lui. Et franchement, retourner là bas, dans son immeuble pourri, un jour de réveillon, alors que la présence d’Erwann continuerait à hanter les lieux, encore et encore, le souvenir se faisant toujours plus présent. Rosalyn ne voulait pas passer son réveillon assise sur son lit, les genoux ramenés sur sa poitrine, en train d’écouter les cantiques de noël à la radio, chacun vaquant à ses occupations, sans se soucier de faire quoi que ce soit en famille comme l’exigeait la tradition. La jeune Gryffondor soupira, avant de s’appuyer un peu plus contre la paroi de la cabine où elle s’était barricadée. Elle savait qu’aujourd’hui était la sortie à pré au lard, et elle savait aussi qu’il y avait ce marché de noël dont tout le monde parle. Mais Rosalyn n’avait pas spécialement envie d’y aller. L’ambiance festive n’allait que d’accroitre encore plus une sensation d’étouffement déjà bien présente. La demoiselle de Gryffondor cala ses pieds contre la paroi d’en face. Elle avait abaissé le couvercle des toilettes pour pouvoir poser son sac dessus. Il mettait à vue ses affaires, non seulement scolaires, mais aussi un parapluie, une écharpe, un paquet de cigarettes mis bien en évidence, un briquet, et tout un bric-à-brac. La jeune femme soupira, posant son regard aveugle quelque part entre le plafond et le haut de la cabine, avant de porter à ses lèvres la cigarette qu’elle était en train de fumer depuis tout à l’heure, l’air absent.

    La demoiselle fit tomber les cendres, tout en expirant la fumée d’un air blasé. Elle ne fumait pas souvent, mais ces temps ci, plus que n’importe quand. Elle ne savait pas trop comment cela lui avait pris, mais c’était là. Elle savait qu’elle n’avait pas le droit de fumer à l’intérieur de l’école. Mais si elle s’était barricadée là, c’est pour être tranquille. Pour avoir à éviter de sortir, parce que dehors, il faisait trop froid. Parce que dehors, il risquait de l’attendre. La brune ferma les yeux en posant sa tête contre la paroi, expirant une nouvelle bouffée. Elle ne savait pas trop quelle attitude adopter. Feindre la neutralité, ne pas laisser la morosité l’abattre et lui saper le moral plus qu’il ne l’est déjà. Ou alors, se terrer ici, fumant cigarette sur cigarette, broyant du noir en repensant à ce qui est arrivé à Erwann tout en refusant habilement l’idée de sa mort, qui sans conteste ouvrirait les vannes de ses larmes. Ou même si elle n’avait pas pleuré, elle n’en ressentirait pas moins la peine. Mais la brune se doutait bien que cette journée allait lui changer les idées, d’une façon ou d’une autre. Et ça ne pouvait être que bon. Ceci dit, elle détestait ces humeurs trop versatiles, son côté trop lunatique. Elle changeait en ce moment d’humeur comme de chemise. Un jour elle pouvait être euphorique, aux portes de l’hystérie, un autre jour, elle avait envie d’être six pieds sous terre et broyait du noir toute seule dans son coin. En soupirant, tenant toujours sa cigarette, de sa main libre, elle se gratta machinalement la joue, avant de rejeter ses cheveux en arrière, dégageant son front. Elle termina sa clope et l’écrasa par terre, avant de mettre le mégot désormais éteint dans la poche arrière de son jean en attendant de pouvoir le mettre dans une poubelle.

    Si ce n’était que la période de Noël qui était son souci principal…Même pas. Certes, ça jouait un peu beaucoup, même. Mais le fait est là. Elle n’allait pas au marché de noël toute seule. Mais bel et bien accompagnée. Et bien entendu, elle avait le trac. Un trac qui l’avait saisie à la gorge dès son réveil. Il s’était sensiblement atténué par la suite, elle qui avait préféré passer du temps à s’activer pour s’empêcher de penser et déstresser un peu. Mais là, son trac était revenu, plus fort que jamais, lui nouant le ventre et lui serrant la gorge. Elle n’avait malheureusement pas à disposition le manuel du rencard réussi ou une quelconque autre connerie du genre. Quoique la connerie en question aurait été fort utile, vu les circonstances. Mais non. Rosalyn allait une fois de plus devoir se débrouiller toute seule. Et elle qui pas plus tard qu’hier, disait qu’elle excellait dans l’art de la débrouillardise. Elle qui n’avait jamais besoin de rien ni de personne, avait besoin à la fois de conseil, et de se changer les idées. Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, et elle ne savait même pas si elle était en retard ou non. Tant pis, elle demanderait en chemin au premier venu. Alors, elle soupira, resserra son châle, prit son sac à main et sortit enfin de la cabine, non sans avoir respiré un bon coup auparavant, et de laisser flotter sur son visage un léger sourire en coin, se sentant vraiment stupide de réagir ainsi. Mais c’était une réaction normale, n’est-ce pas? Peut-être. Mais il n’y avait pas là lieu de faire tout un foin. Elle considérait Faust comme un ami, pas davantage. La proposition de l’accompagner était, en tout logique, faite en toute amitié. C’était de cela qu’il s’agissait, n’est-ce pas? Tout à coup, une autre possibilité s’insinuait dans son esprit déjà perturbé par pas grand-chose. Et si c’était un rencard déguisé, hein? Dans lequel cas…Elle était simplement terrifiée. Bon, d’accord, c’est un peu exagéré comme mot, mais ce n’était pas loin de l’idée. Quoiqu’il en soit, elle ignorait quelle serait sa réaction si Faust tentait quelque chose avec elle. Elle sera donc sur ses gardes. Parce qu’elle ne savait pas trop quoi penser, déjà, à la base. Quelque chose d’étrange les unissait, c’était un fait. Quelque chose se réveillait en elle, quelque chose d’inconnu, d’assez mal défini. Amour? Désir? Attirance? Un mélange complexe des trois? Ou rien de tout cela? Elle ne savait pas. Mais elle se disait qu’au terme de cette journée, tout à fréquenter le jeune homme, elle finira bien par savoir de quoi il en retourne. Ce qu’elle ressent exactement pour lui. Mais si ça se trouvait, il n’y avait rien du tout. C’était juste elle qui imaginait des choses, et qui était très douée pour se créer des illusions.

    Elle avait envie de se mettre la tête dans le mur, pour oser avoir de telles pensées. Lesdites pensées continuaient leur petit bonhomme de chemin, et à insidieusement à s’imposer à elle, la mettant toujours chaque fois un peu plus mal à l’aise. En chemin, elle rencontra Andréas, et était près de lui sauter dessus en lui disant qu’il venait de lui sauver la vie. Mais ils se contentèrent d’échanger quelques banalités tout en cheminant vers l’endroit où Rosalyn était censée retrouver Faust. La jeune femme avait un pincement au cœur en constatant que la conversation avait adopté un ton froid et pas très avenant, montrant la distance depuis leur dernière dispute, qui remontait à elle ne savait plus trop quand. L’oubli pouvait parfois servir en ce qui concernait de refermer certaines blessures. Mais des fois, ça ne marchait pas, et là encore, la blessure s’était ouverte à nouveau. Elle avait déjà perdu Erwann. Elle ne voulait pas perdre Andréas également. Rosalyn n’était pas spécialement jalouse. Elle laissait leur liberté aux gens qu’elle aimait, en guise de preuve de son amour. Seulement, elle n’avait pas supporté. Elle n’avait pas supporté de voir son frère se détruire tout seul à cause de cette fille, Lullaby. Elle ne supportait pas de le voir souffrir, d’une façon ou d’une autre, et de se faire mal à cause d’une relation qui selon la rouge et or n’avait pas d’avenir. Ainsi, la jeune femme avait mis en marche une part d’elle dont elle ignorait l’existence: un esprit retors et machiavélique. Calculateur. Mais tout en étant persuadée d’agir pour un bien, et non pas dans la volonté même de détruire pour dire de détruire. Elle n’est pas comme ça, Rosalyn. Elle peut être une vraie peste quand elle s’y met, mais elle n’est pas de nature à vouloir nuire aux gens, ça ne se faisait vraiment pas.

    Tout en remuant ses sombres pensées, elle était arrivée à destination. Elle ne savait pas trop où était Faust, mais une fois qu’elle se retrouva seule avec lui -enfin, pas tout à fait, puisque la sœur était là et la jeune aveugle ressentit comme de l’hostilité émaner d’elle. L’ambiance était tendue, et la rouge et or s’en voudrait par ses actes, de déclencher une seconde guerre mondiale. Machinalement, pour se changer les idées, Rosalyn se mit à réciter les douze usages que l’on peut faire du sang de dragon, mais l’idée même d’utiliser du sang était trop glauque, et elle renonça. Avant de sursauter lorsque Faust lui prit la main. Son cœur venait de piquer un sprint, comme à chaque fois qu’il la touchait. Elle se gifla mentalement. Il fallait qu’elle reste concentrée si elle ne voulait pas finir avec les jambes en coton et complètement liquide à cause d’un concentré d’émotions. Alors, elle s’efforça de s’arrêter de trembler, mais ça pouvait être à cause du froid n’est-ce pas? Très mauvaise idée, il pourrait avoir l’idée de la prendre dans ses bras. Mais quoique, l’expérience ne devrait pas être si désagréable, quand même? Hum. Si elle commençait à penser comme ça, elle n’en aurait plus pour longtemps. Focus Rosalyn, focus! Concentration, quoi. Mais elle marchait toujours dans la neige, en se maudissant d’avoir eu l’idée de mettre des talons hauts. Sa main serrant celle du garçon, trouvant sa chaleur réconfortante. Mais son regard s’assombrit quand elle entendit les cantiques de Noël. Alors, les pensées néfastes revinrent. Erwann. Noël. Sans lui, pour cette année. Elle se crispa imperceptiblement, alors qu’il lui lâchait la main.

    « Tu entends ? J'ai toujours aimé cette période, tout le monde est joyeux et il y a la neige... J'adore la neige, c'est froid, c'est blanc surtout. Ca nous permet d'effacer la noirceur. »

    La brune se crispa davantage, elle ne partageait pas la même opinion, visiblement. Elle aurait pu aimer Noël, comme tout le monde. Elle aurait pu aimer la neige et le froid. Mais dans l’état des choses, c’est impossible. Elle se mordilla la lèvre inférieure, avant de baisser les yeux et de se cacher derrière ses cheveux bruns. Pourquoi cette année les cantiques de noël résonnaient comme une marche funèbre, pourquoi tout à coup le monde semblait s’être terni de gris, les couleurs devenant chaque fois un peu plus fades? Elle n’en savait rien, et il l’acheva sans le savoir quand il parla de noirceur. Son pauvre cœur manqua un battement, alors que sa gorge se serra.

    « -Ben moi j’aime pas Noël. J’aime pas l’été non plus, tu me diras. En fait, je crois que j’aime le printemps. Mais tu sais, je pense que…Quoi qu’on fasse, on aura beau repeindre en blanc, en vert fluo, en rose bonbon, en bleu ciel, la noirceur restera toujours en dessous. Parce qu’une fois que la neige aura disparu, ça sera ça qu’il y aura. Et qui restera. »

    Pessimiste? A peine. Contraire en tout cas à ce qu’elle pouvait être d’habitude. Elle prit le bras de Faust, soudainement déséquilibrée. Et histoire de s’assurer qu’il n’était pas un mirage.

    « -On est vraiment obligés d’y aller? Je veux dire…Le marché de Noël, c’est pas trop mon truc. Je…Enfin… »

    Elle s’était interrompue, se mordillant la lèvre inférieure, et en s’injuriant mentalement. Elle se voyait mal en train d’expliquer à son camarade ce pourquoi elle avait envie, en ce moment, de se terrer sous sa couette et de ne plus en bouger. Tout ce qu’elle put faire, comme pour arranger les choses, c’est de rougir. Pouvant sans conteste rivaliser avec le costume du type déguisé en père noël qui venait de passer.
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Faust Azael G. Dolohov

Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyLun 2 Nov - 23:41



    Noël, un immense sapin dans le salon et des lumières, une multitude de lumière. Rouge, bleu, vert, blanc. Il y avait quelques cadeaux sous le sapin, cadeaux qui n'avaient pas de prix. Je me souvenais de Noël, Père n'était pas là, occupé à sombrer pour mieux s'envoler. Objet de haine et de torture, il désirait le sang, il trouvait la vie dans la mort, il en avait besoin. C'était une drogue pour lui, je le savais à présent. Mais ce Noël-là, je me souviens qu'il n'était pas présent, nous étions que trois. Mère était belle, si belle dans sa robe blanche, ses cheveux blonds virevoltant tandis que son rire pouvait nous redonner le sourire. Il neigeait dehors, ce soir-là, les voix ne m'ont pas harcelés, dégoutées par l'amour et le bonheur qui émanait de celle qui m'avait donné la vie. J'étais heureux, ce n'était pas la pleine lune, je pouvais être comme tous les autres petits garçons, oublier un instant que je n'étais rien d'autre qu'un monstre. Je me souviens du grand sourire de Cassiopée, elle riait, riait tellement, son bonnet de Noël sur la tête. C'est la dernière fois que j'ai entendu son rire si heureux. A présent ce n'est plus qu'un rire moqueur, à moitié effacé, il n'existe plus. Ce Noël fut le dernier de ma mère, deux semaines plus tard, je la défigurais. Un an plus tard, le jour de Noël, elle était retrouvée morte. On a oublié de fêter Noël, on a oublié de sourire de nouveau, je sais que Cassiopée refuse qu'on lui parle du 24 décembre. Moi ? Moi j'ai mal, j'ai mal à chaque fois que j'y pense, à chaque fois que je me dis que c'est à cause de moi. Mais je n'ai pas le choix, elle est morte, elle n'est plus là, Noël n'a plus de sens. Mais en avait-il déjà eu un ?

    Je n'aimais cette période que pour la neige, la fête je ne la supportais pas. Ou du moins, je me forçais à la supporter, je me forçais à ne pas l'oublier, à ne pas oublier le sourire de ma mère... Parce que c'était moi qui lui avait retiré son sourire, moi et par la même occasion j'avais enlevé celui de ma soeur, j'avais brisé son coeur pur, la transformant en vipère pleine de venin. Noël, la vie, le sapin, les chants, la neige, les guirlandes, la vie. On dit que la vie est belle, ceux Qui le disent n'y connaissaient rien, ils n'ont jamais connu la douleur ou alors ils vivent perpétuellement derrière la neige. Comme moi j'essaye de le faire. Souriant pour une fois, offrant à celle que j'avais détruite, un nouvel au revoir. Comme chaque année. Je haïssais Noël et pourtant je m'efforçais de l'aimer, appréciant chaque petite chose, oubliant que dès que la fête serait passée, je pourrais replonger dans mon monde dérisoire, abandonné mes sourires pour ma douleur, griffer ma cicatrice et me haïr chaque jour un peu plus. Dès que Noël serait passé, je supporterais le regard douloureux de ma soeur et surtout la neige qui se transformerait en boue.

    Pourquoi me forçais-je à aller au Marché de Noël, pourquoi chercher des repères qui n'existaient plus ? Peut être pour ne pas oublier le bonheur qui m'avait assaillit lorsque Noël me prouvait que la vie était belle. Ce n'était plus que des cendres, cendres que la neige réchauffait, ramenant des braises, essayant vainement de rallumer le feu. Il ne se rallumait jamais vraiment ,mais parfois il y avait assez d'étincelles pour que mon sourire devienne sincère, pour que la paix revienne sur mon visage. Juste un instant. Les voix faisaient demi-tour, mes sombres pensées aussi. Il fallait que je vive, juste pour cette période, il fallait que je prouve que le feu pourrait, un jour, se rallumer. Du moins je l'espérais. Je l'espérais sans vraiment y croire tandis que chaque matin, mon regard se posait sur la longue balafre qui barrait mon avant-bras. Un jour les cendres c'étaient éteintes et ne c'était pas rallumés. Les voix avaient fait la fin du travail, l'amenant à se réveiller en hurlant, à convulser sous les yeux effrayés de sa soeur et à regarder le couteau de cuisine comme-ci il était devenu un ami. Encore aujourd'hui, je me demande s'il aurait mieux fallu que la mort m'emporte. J'aurais rejoint ma mère, il n'y aurait plus eu de voix, plus de père mais plus de Cassiopée... Je l'aurais abandonné une nouvelle fois. Et cela était inconcevable, elle s'était sentie trahi ce jour-là, j'avais sentis la gifle qu'elle m'avait donné, me criant que je n'étais qu'un égoïste. Et elle avait raison. Mais elle avait beau ressentir ma douleur comme-ci c'était la sienne, elle ne pouvait rien changer. Cassiopée se contentait de sombrer pour mieux pouvoir s'échapper. Moi je fuyais, je fuyais tout simplement. M'écartant du bonheur, restant dans l'ombre, m'éloignant avant que quelqu'un découvre le reste de mon coeur.

    Mais je savais que, elle, elle verrait ce qui restait de moi, malgré son regard aveugle, malgré la tristesse que je voyais chez elle. Comme j'aurais voulu la faire sourire, la voir rire. J'en avais tellement besoin, faute de pouvoir le faire moi-même. Rosalyn. Il fallait que je la brise si je voulais pouvoir l'étreindre. Il faudrait que je lui brule les ailes après lui avoir montré mon coeur. Ensuite je m'enfuirais, pour ne plus jamais affronter son regard... Mais en étais-je encore capable. A chaque fois que je lui prenais la main, l'émotion que je ressentais était oubliée, j'étais incapable de l'identifier. Elle faisait presque mal et pourtant, en masochiste que j'étais, je continuais. Je voulais plus. Ses lèvres, son corps, son coeur et en dernier je prendrais ses ailes. Pour ne pas lui rendre. Pauvre ange, ange que je culpabilisais de briser. J'aurais mieux fait de fuir tout de suite. Malheureusement j'en étais incapable. En approchant du marché de Noël, les chants retentirent, me laissant hésitant. Un sourire, je ne pouvais lui offrir que ça. Je lâchais sa main si douce, pour écouter ce chant pour l'affronter quelque part. Cette musique que je connaissais si bien...

    « -Ben moi j'aime pas Noël. J'aime pas l'été non plus, tu me diras. En fait, je crois que j'aime le printemps. Mais tu sais, je pense que...Quoi qu'on fasse, on aura beau repeindre en blanc, en vert fluo, en rose bonbon, en bleu ciel, la noirceur restera toujours en dessous. Parce qu'une fois que la neige aura disparu, ça sera ça qu'il y aura. Et qui restera. »

    Je me rendis compte, trop tard, de mon erreur. La tristesse que je voyais dans son coeur n'aurait jamais dû exister. Il y avait quelque chose qui la faisait détester Noël, quelque chose que je connaissais sans même m'en rendre compte. Je savais qu'elle disait la vérité. La noirceur existerait toujours. Et elle serait présente chez moi, quoi que je fasse. J'eus envie de la serrer dans mes bras, de lui montrer que je voulais la voir heureuse. Mais je me retiens, redevenant sombre. Elle s'accrocha à mon bras, celui qui me rappelait de mauvais souvenirs et je sursautais un instant. Essayant d'oublier qu'elle savait ce qui se cachait sous mes couches de vêtements. Elle n'avait pas posé de questions, depuis que je l'avais rencontré, elle n'avait presque pas posé de questions sur moi. Ne m'obligeant pas à me justifier pour une fois.

    « -On est vraiment obligés d'y aller? Je veux dire...Le marché de Noël, c'est pas trop mon truc. Je...Enfin... »
    « J'ai perdu ma mère. »

    J'avais lâché ça. Comme ci ce n'était rien. Comme-ci c'était une chose que je disais tous les jours. La douleur résonna dans ma voix, m'obligeant à détourner mon regard pour le poser sur l'homme déguisé en père Noël. Je murmurai :

    « Cela va faire le cinquième Noël que je passe sans elle. Et pourtant je lui achète des cadeaux. Chez moi, il y a toute une malle, une malle pleine de cadeaux que je lui ai offerts. Elle n'est plus là pour les ouvrir, mais je suis encore là pour les lui donner. »

    Je souris, d'un demi-sourire, entre douleur et tendresse. Instinctivement je lui repris la main. Je voulais, je ne sais pas, lui offrir un moyen de la rendre heureuse. Lui offrir une simple porte de secours. Ce que je voyais c'était une scène qui échappait au contact sombre du Ministère. Les gens ressourçaient, les enfants se balancer de la neige. Il y avait ceux qui allaient faire leur course de Noel. Je n'avais pas le droit d'être malheureuse, pas ce mois-ci. Je pourrais replonger dans ma haine quand le réveillon serait passé. La douce n'aimait pas Noel ? Je ne pus m'empêcher de la tirer un peu plus loin, l'amenant non loin d'un petit garçon qui riait aux éclats. Le bonheur qui émanait de lui, s'entendait à sa voix. Je posais mes mains sur ses joues, la forçant à rencontrer mon regard même si elle ne pouvait pas me voir.

    « Tu entends ce petit garçon qui rit ? Il rit parce que Noël sera le plus beau jour de l'année. Il rit parce qu'il est persuadé que la vie sera toujours aussi belle. Mais la vie a beau être injuste il arrive qu'elle soit belle, mais rarement pour ceux qui le désirent. Tu n'as pas le droit d'être malheureuse à Noël. Je n'ai pas le droit de rester derrière mes murailles à Noël. Parce qu'il faut que la vie soit belle pour quelqu'un même si ce n'est pas pour nous. Alors fait comme tu veux Princesse, mais le marché de Noël n'est là que pour un mois, un mois où on a l'obligation de sourire même si on n'y arrive pas. On peut y aller. Ou allez aux Trois balais. »

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Rosalyn E. Woodstock

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyMar 3 Nov - 16:50

    Noël c’était certes magique. Tout le monde s’émerveillait devant la splendeur des vitrines qui revêtaient leurs habits de fête, devant les milles et une lumières somptueuses qui éclairaient des chemins bien trop sombres et recouverts de neige. L’ambiance festive était transcendée par les chants de noël, mais la jeune femme était d’autant plus triste qu’elle ne pourra plus jamais voir tout cela. Rosalyn avait par moment ses vieux souvenirs qui lui remontaient, des souvenirs qui étaient comme autant de coups de poignard portés à son cœur bien trop fragile. La brune ne pouvait plus s’émerveiller devant la splendeur des décorations de noël. Elle ne pouvait que ressentir le froid mordant sur le bout de son nez, et qui lui rongeait les mains, les flocons de neige qui venant se ficher dans ses cheveux finissaient par fondre, mouillant ses cheveux. Elle ne voyait que le noir, le plus total, alors que son regard aveugle fixait on ne savait trop quoi du décor. Les cantiques lui donnaient la nausée, et en entendre à ce moment là était une vraie torture. Noël, ce n’était vraiment pas une bonne période. L’on célébrait une naissance par le monde, c’était elle qui s’éteignait à petit feu. L’étoile du berger n’était visible que par les Rois Mages, elle l’avait définitivement perdue. Rosalyn n’avait plus envie de fêter Noël. Après tout, cette foutue fête, c’était un prétexte pour passer un moment en famille, n’est-ce pas? Comment on fait alors que la sienne est dans un stade avancé d’implosion? Comment on fait lorsque d’ores et déjà, on n’en a plus?

    On ne fait pas, voilà tout. Tout du moins, on fait semblant, ou on essaie. Mais l’euphorie ambiante était tellement présente que ça en devenait pénible, mais en même temps, on ne pouvait pas en vouloir aux gens d’être heureux. Vouloir que le monde entier soit triste parce qu’on est soi même triste, c’est se montrer bien égoïste. Rosalyn s’en voulait d’agir comme elle le faisait. En se montrant morose et pas franchement agréable, elle gâchait le plaisir de Faust qui était apparemment heureux d’être là. Et s’il n’était pas totalement heureux, il était dans un état qui s’en approchait. La brune resta un instant songeuse, avant de retourner dans sa contemplation d’on ne savait trop quoi, retrouvant son visage inexpressif et son air figé. Plus aucune émotion ne filtrait à travers elle, si ce n’est qu’un vide abyssal, une rupture de signal. Elle n’émettait plus rien, on l’avait perdue. Tout du moins, elle s’était retranchée dans ses murailles, et elle était à des milliers d’années lumières de là. Peut-être avait-elle emporté Faust avec elle, nul ne saura jamais ce qu’il en est vraiment, mais en tout cas, elle n’était plus ici, à Pré Au Lard, à se miner le moral à cause des vieux souvenirs qui revenaient, et à gâcher ce qui aurait pu être une bonne journée.

    Mais c’était quoi une bonne journée? Rosalyn se demandait ce que cela pouvait être. Elle n’était pas spécialement malheureuse. Mais elle n’était pas non plus totalement heureuse. En fait, elle ne ressentait juste rien, juste de l'indifférence, oscillant bien souvent entre pessimisme et optimisme, le premier ayant pris le dessus depuis quelques temps. La demoiselle avait perdu l’envie de sourire, les seuls qu’elle daignait offrir étaient forcés. Elle ne riait plus depuis bien longtemps, elle préférait le silence, elle était le silence. Mais des fois encore, des restes d’enfance apparaissaient, tant et si bien que c’en était presque déstabilisant, et déconcertant. Rosalyn n’était qu’une jeune femme paumée, une femme-enfant, perdue quelque part entre l’enfance et le monde adulte sans être passée par l’adolescence et les crises qui vont avec. La jeune Gryffondor n’était pas vraiment facile à vivre, bien que par moments elle préférait s’effacer, n’étant pas du genre à s’imposer. Et quand elle s’effaçait, se retranchait dans l’ombre, elle devenait personne, on pourrait facilement l’oublier, comme c’était si souvent le cas. Rosalyn n’existait pas pour grand monde, mais cela ne la troublait pas plus que ça. Elle était bien mieux toute seule. Andréas longtemps, lui avait suffi. Maintenant, elle avait Faust. Même s’il comptait différemment, même si elle ne lui portait pas le même genre d’affection qu’Andréas. Il était important pour elle, et elle ne savait pas trop quelle était l’ampleur de la place qu’il pouvait avoir. Elle voulait savoir, mais en même temps, elle ne voulait pas. Elle avait peur de tout, de rien. Elle avait peur de grandir, de mourir, de souffrir davantage. Mais elle voulait se sentir pousser des ailes, exister pour quelqu’un, pouvoir donner autant d’amour qu’elle pourrait en recevoir. Mais elle savait que tout ça s’accompagnait automatiquement d’un cortège de désillusions, de souffrance. Et ça lui faisait peur. Trop peur. Était-il trop tard pour repartir en arrière?

    Il paraît que Dieu pardonne les péchés de ceux qui ont le courage de se repentir. En serait-il de même pour elle? Dieu lui pardonnera-t-il d’avoir laissé mourir son frère sans rien faire, alors qu’elle avait tout vu, de A à Z? L’accepterait-il seulement? Elle n’en savait trop rien. De même qu’elle ne savait trop rien pourquoi elle pensait à Dieu à ce moment là alors qu’elle n’y a jamais spécialement cru. Mais si elle avait adressé une prière au tout puissant, nul doute qu’elle aurait prié de toutes ses forces, de toutes les fibres de son corps, que toutes les personnes qu’elle aime et auxquelles elle tient, et qui vont mal, puissent trouver le chemin qui mène à la lumière. Et que lui, là haut, puisse sauver leur âme en détresse. Mais la brune ne croyait pas en dieu, même si elle souhaitait voir le cœur tourmenté de ces personnes chères guérir un jour. Tuer un ange est une provocation. Cela faisait longtemps qu’elle n’était plus. Elle était morte le jour où ses yeux l’ont été. Cela n’a fait que d’empirer ensuite. Mais l’ange dont il était à présent question avait quelques plumes noires, signe manifeste que petit à petit, son innocence, le peu de choses qui la rattachaient à son enfance, étaient en train de s’effilocher, inexorablement, irrémédiablement. Elle grandissait, et cela malheureusement ne pourra jamais se passer sans heurts. Si la vie pouvait être belle et offrir de nombreux cadeaux, il n’empêche qu’elle pouvait être une vraie garce et reprendre tout ce qu’elle avait donné. Alors, elle avait peur, qu’on lui enlève son peu de bonheur. Son frère. Faust également. Jamais plus elle ne les verra. Mais au fond, cela avait-il vraiment de l’importance?

    « J'ai perdu ma mère. »

    La révélation la frappa, en plein dans le visage. Elle resta muette sous le choc, l’abomination que ces mots soulevaient. Tout à coup, elle eut envie de pleurer. Elle voulait pleurer sur son sort, celui du monde, celui de Faust. Pleurer cette vie tellement injuste qui ne faisaient qu’ôter les personnes auxquelles elle tenait. Elle ne savait que trop bien ce que c’était l’absence. Elle vivait ça avec Erwann, même si elle n’avait pas pleinement conscience de ce que cela impliquait. La brune eut à son tour envie de lui serrer la main, mais ce simple contact physique était à éviter, car à chaque frôlement de peau, il réveillait en elle des choses qu’elle pensait ne plus pouvoir ressentir. Que les drames de son adolescence avaient détruits à tout jamais. Et elle se sentait encore plus mal à l’aise qu’elle s’était comportée comme une vraie garce, capricieuse au possible, et qu’elle s’était montrée vraiment égoïste. Elle se demandait pourquoi il était encore là, alors qu’elle-même s’exécrait, formulant une série d’excuses qui ne valaient rien du tout, et qu’heureusement elle ne prononça pas. Elle se contenta de pincer les lèvres, honteuse. Elle aurait voulu dire qu’elle comprenait, ceci, cela, mais ça serait s’aventurer sur un terrain dangereux et c’était absolument à éviter. Elle inspira profondément, s’attendant à une même claque du genre. Claque qui ne tarda pas à venir:

    « Cela va faire le cinquième Noël que je passe sans elle. Et pourtant je lui achète des cadeaux. Chez moi, il y a toute une malle, une malle pleine de cadeaux que je lui ai offerts. Elle n'est plus là pour les ouvrir, mais je suis encore là pour les lui donner. »

    Elle comprit alors qu’il y avait une différence flagrante entre Faust et elle. Même s’il abhorrait noël, pour des raisons qui semblaient évidentes, au moins, il essayait de faire comme si, de vivre malgré tout. Des fois, il se pouvait parfaitement qu’il ne pouvait pas faire face, et c’était une réaction des plus normales. Mais Rosalyn, elle, n’avait même pas été forte. Alors qu’elle était la seule à même de se battre. De repêcher ces dizaines de naufragés. Elle devait être forte. Se ressaisir. Pour sauver Andréas, qui sombrait inexorablement et elle ne savait même pas quoi faire pour qu’il se redresse, avant le point de non retour. Et maintenant, il y avait une âme à sauver, une âme en perdition, une âme qui pourrait être magnifique s’il n’y avait pas toute cette noirceur qui émanait d’elle, une âme qu’elle aurait pu apprécier, voire même aimer, si seulement elle n’avait pas aussi peur de tout cela. De se donner à l’autre, corps et âme. D’appartenir à l’autre. Devenir une seule et même personne. Elle s’interdisait mentalement de craquer, alors que ses larmes commençaient à lui brouiller la vue, sans cependant couler sur ses joues. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas pleuré, intériorisant toute cette peine. Quand il lui reprit la main, elle la serra fort, pour lui montrer qu’elle était là, qu’elle continuerait de l’être; C’est à ce moment là qu’elle se jura -et sur l’honneur!- qu’elle sauverait l’âme de Faust, même si c’était la dernière chose qu’elle devait faire dans sa vie. Elle l’avait juré. Elle était persuadée qu’il n’avait pas totalement vendu son âme au diable, et que par conséquent, ce dernier n’en était pas totalement propriétaire. Alors, elle repensa aux cicatrices qu’elle avait sur ses bras. Et inexorablement, le schéma devenait plus clair dans sa tête, ceci prenait tout son sens. Alors dans un souffle, elle demanda:

    « -C’est pour ça alors? C’est pour ça que tu t’es fait tout ce mal? Enfin…Si tu ne veux pas en parler…Je pourrais comprendre hein, tu n’est vraiment pas obligé. »

    Une façon de lui dire tacitement qu’elle était à l’écoute si jamais il avait besoin. Elle l’écouterait, jusqu’au bout. Quoiqu’il advienne. Dieu seul sait à quel point elle aurait à son tour aimé d’avoir quelqu’un pour la repêcher. Elle se laissa malgré elle entraîner un peu plus loin, et elle se crispa lorsqu’elle entendit les éclats de rire si innocents de l’enfant.

    « Tu entends ce petit garçon qui rit ? Il rit parce que Noël sera le plus beau jour de l'année. Il rit parce qu'il est persuadé que la vie sera toujours aussi belle. Mais la vie a beau être injuste il arrive qu'elle soit belle, mais rarement pour ceux qui le désirent. Tu n'as pas le droit d'être malheureuse à Noël. Je n'ai pas le droit de rester derrière mes murailles à Noël. Parce qu'il faut que la vie soit belle pour quelqu'un même si ce n'est pas pour nous. Alors fait comme tu veux Princesse, mais le marché de Noël n'est là que pour un mois, un mois où on a l'obligation de sourire même si on n'y arrive pas. On peut y aller. Ou allez aux Trois balais. »

    Elle leva son visage vers Faust, la souffrance se lisant sur ses traits. La voix tremblante, la gorge nouée, elle murmura, son cœur commençant à battre à une allure folle sous le coup de l’émotion:

    « - Tu es vraiment obligé de me torturer ainsi? Je sais que je suis égoïste. Mais je ne peux pas m’empêcher. J’ai l’impression que je ne serai plus jamais heureuse. Et toute cette liesse, c'est pénible. Mais je me dis que…Je peux essayer de faire un effort, pour une fois. Je suis désolée, d’accord? Oublie les trois balais, on va le visiter ce marché. Mais avant, je veux dire une chose… »

    Elle le regardait très sérieusement, alors qu’elle s’était mise à enrouler une mèche de cheveux autour de son index. Un frisson l’agita, encore une fois.

    « -J’ai froid. »
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Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyMer 4 Nov - 23:10



    Il était passé maître dans la torture, au fil des années, torturer les gens par de simples paroles devenaient de plus en plus facile. Mais malheureusement complètement incontrôlable. Faust avait toujours eu ce franc parlé ; cette façon de dire les choses, une réalité bien sombre qu'il peignait dans chacune de ses paroles, mais il ne pouvait pas faire autrement. La réalité lui avait volé son coeur d'enfant, elle lui avait pris son bonheur aussi facilement qu'on arrache les pétales d'une fleur. Et il n'arrivait pas à vivre avec ça, il aurait voulu tout échanger, tout refaire. Combien aurait-il donné pour pouvoir revenir en arrière, bien avant de perdre le sourire, bien avant de vendre son âme au diable. Son monde entier, le sien, celui qui était dérisoire, était à refaire. Pour que la réalité devienne plus supportable. S'il pouvait tout changer, il irait voir le Dieu en lequel croyait sa mère, il irait voir cet abruti de Dieu qui faisait souffrir les trois quarts de la planète. Il s'arrangerait pour changer de père, pour échapper à ses voix. Puis il rendrait le sourire à sa soeur, il lui offrirait un cadeau qu'elle avait toujours désiré. Sa mère, encore là, tandis qu'il allait bientôt avoir vingt ans. Il dirait à ce Dieu qu'il n'avait aucun droit sur lui et que dans cette vie qu'il avait changé, il ne serait pas un loup garou. Juste un homme normal, juste un petit garçon qui aurait eu le sourire, pas celui dont la douleur arrivait à le détruire. Il pourrait ainsi lui dire qu'il l'aimait, chose qu'il avait oublié de lui dire, malgré son regard qui parlait pour lui. Il lui dirait qu'il ne supporte pas son absence. Si sa mère était encore là, si Dieu n'avait pas tout foutu en l'air, il aurait pu lui présenter Rose, il était sûr qu'elle l'aurait adoré. Elle avait une joie de vivre à toute épreuve, reine d'un monde fait de douceur et de tendresse. Un monde où la douleur n'avait pas eu sa place. Oh oui, elle aurait adoré Rosalyn.Car pour elle, le sang n'avait aucun rapport, tant que le reste était sincère. Combien de temps, encore s'en voudrait-il pour avoir mis fin à tout ça ? Beaucoup trop longtemps, l'éternité, elle-même n'était pas assez.

    Mais dernière ses erreurs, c'était aussi la faute de celui qui l'avait mordu, de celui qui avait mis fin au semblant d'harmonie qui régnait dans sa famille. Il avait brisé ses espoirs, ses rêves, ne lui laissant que la douleur et la culpabilité. Et l'homme encore avant, qui avait mordu l'assassin de son bonheur. Lui aussi il était responsable. Mais au final, il n'y avait que Dieu. Dieu qui n'avait pas été fichu de faire régner l'harmonie sur la Terre. Dieu et ses idéaux stupides. Dieu qui était responsable du malheur que ressentaient les gens. C'était pour ça, pour ça qu'il avait cessé de croire en lui, se tournant immédiatement vers le Très Bas. Car il est bien connu que la désharmonie des enfers attire bien plus que le paradis. Il était tombé dans le piège, il avait vendu son âme ou du moins une partie. Et il était incapable de la retrouver. Perdu dans un monde de ténèbres, il ne retrouvait plus la lumière. Il avait mal, si mal, au bord du gouffre, au bord d'une seconde chute, il faisait tout pour empêcher les voix de le détruire une seconde fois. Parce que, même s'il avait peur de vivre, il refusait de voir la souffrance dans les yeux de sa soeur. Et malheureusement, dans les yeux de Rose. Elle comptait plus à présent. Elle comptait déjà trop. Son coeur semblait s'ouvrir devant cet ange dont les plumes commençaient à devenir noir. La douleur et la tristesse qu'il voyait en elle, faisaient qu'il lui donnait sa confiance. Même, il lui ouvrait l'épave qu'était son coeur. Il lui permettait de l'atteindre alors qu'il avait refusé ce droit à quiconque.Car il était trop faible, trop faible intérieurement pour supporte une attaque. Il préférait se refermer, se refermer pour oublier et pour se protéger. Mais elle, cette fille semblait capable de briser tout ce qu'il avait construit, de tout détruire et même de le trouver alors qu'il s'était perdu il y a bien longtemps. Douce douleur, si lancinante dans le coeur de l'ange damné. Il était un prince, mais un prince des enfers, fragile et complètement pommé dans la réalité d'un monde trop sombre. Monde qu'il voyait à travers des yeux réalistes. Il avait appris à torturer par ses paroles, ouvrant les yeux des gens. C'était bien tout ce qu'il était capable de faire d'ailleurs. Faust avait toujours été un gamin au fond, il avait grandi trop vite, il avait dû montrer qu'il était fort alors que c'était bien faux. Il était à Gryffondor et pourtant, il ne se pensait pas courageux. Après tout, n'avait-il pas fait une tentative de suicide ? N'abandonnait-il pas face aux voix ? Les cicatrices sur son corps n'en étaient pas une preuve ? Trop de questions. Questions auxquelles il n'avait aucune réponse.

    Il lui avait avoué, il lui avait dit pour la mort de sa mère. Il n'en avait parlé à personne. Et lorsqu'on devait en parler, il s'arrangeait pour blesser les gens, se refermant sur lui-même pour ne pas avoir à s'expliquer. Mais il savait qu'avec Rosalyn, il ne pouvait pas tricher. Il n'avait pas le choix. Elle était certainement la seule à pouvoir comprendre ce qui se passait dans son être et il le sentait. Voilà pourquoi il lui ouvrait son coeur, voilà pourquoi il la laissait pénétrer dans une partie de son âme, une partie où personne n'avait eu accès. Même pas sa soeur qui faisait pourtant parti de son monde. Plongé dans une hésitation permanente, le terrain dans lequel il s'avançait, ce terrain inconnu, risquait de le faire chuter encore une fois. Devait-il avoir confiance en la douce Rose. Oui, mais elle, elle ne devait pas à avoir confiance en lui. Après tout, il allait lui briser les ailes et l'ange ne pourrait plus jamais s'envoler. Alors pourquoi, la réconforter, lui faire de faux espoirs tandis que le lendemain il risquait de tout détruire ? Il dira qu'il n'avait pas le choix, qu'il était obligé de l'abandonner, qu'elle n'était rien pour lui rien de plus qu'une conquête de passage. Une de ses amantes, qui n'avait le droit qu'à une nuit, un sourire et une personnalité excentrique. Et rien de plus. Pas de rire sincère, pas de véritable tendresse. Mais tandis qu'il regardait l'ange, il savait que ses excuses seraient fausses. Elle n'était pas rien. Dès le moment où il lui avait parlé, elle n'était plus « rien ». Contradictoire dans l'âme, Faust avait peur de la briser, mais aussi de lui ouvrir son coeur. Il revint à la réalité lorsqu'elle sera fort sa main. Comme il la désirait en cet instant, il aurait tout donné pour pouvoir au moins la serrer dans ses bras.

    « -C'est pour ça alors? C'est pour ça que tu t'es fait tout ce mal? Enfin...Si tu ne veux pas en parler...Je pourrais comprendre hein, tu n'es vraiment pas obligé. »

    Instinctivement, il se crispa, la douleur ravagea son visage et il replongea dans son éternel culpabilité. Non elle ne pourait pas comprendre. Du moins pas complètement. C'était de sa faute. Comment pourait-elle comprendre un fils qui défigure sa mère. Un jeune homme qui entend des voix et qui obéit à leurs ordres. Comment pourrait- elle comprendre qu'il était responsable du malheur de toute sa famille. En principe, à cet instant, le Gryffondor l'aurait envoyé balader, lui crachant les pires insultes au visage pour pouvoir aller soigner ses blessures. Mais elle n'était pas les autres. Sa voix ne fut qu'un murmure rauque lorsqu'il parla, le regard fixé sur le Marché de Noël :

    « Je suis responsable de sa mort. A cause de moi, elle n'est plus là. J'ai volé le bonheur de ma soeur, j'ai tout pris et j'ai tout perdu. Elle est morte à cause de moi. C'est ma faute. Je... Je n'arrivais pas à vivre avec ça. D'ailleurs, je crois que je n'y arrive toujours pas. Mais ça va... Je sais que je dois vivre parce que vouloir rejoindre ceux qui sont partis était vraiment stupide. »

    Qu'est ce qu'il avait à lui ouvrir son coeur, soudainement il était capable de tout lui raconter. Le visage de la Gryffondor semblait forcer le prince damné à lui ouvrir une porte qu'il croyait fermé à tout jamais. Il se reprit et doucement la tira vers le petit garçon qui riait aux éclats. Comme il aurait voulu être encore heureux comme ce petit garçon et ô comme il aurait voulu que Rosalyn sorte du gouffre dans lequel elle sombrait. Mais pour cela, il fallait l'y aider...

    « - Tu es vraiment obligé de me torturer ainsi? Je sais que je suis égoïste. Mais je ne peux pas m’empêcher. J’ai l’impression que je ne serai plus jamais heureuse. Et toute cette liesse, c'est pénible. Mais je me dis que…Je peux essayer de faire un effort, pour une fois. Je suis désolée, d’accord? Oublie les trois balais, on va le visiter ce marché. Mais avant, je veux dire une chose… J’ai froid. »

    Il vit la douleur sur le visage de la douce et l’acte qu’elle faisait en essayant de remonter. Elle avait froid ? Son geste fut instinctif malgré une brève hésitation. Doucement il l’attira contre lui, refermant ses bras contre elle, la tête posée contre la sienne. Sa voix suave résonna tel un murmure :

    « Tu seras à nouveau heureuse Princesse. Ca prendra le temps qu’il faudra, mais je te jure que la vie redeviendra belle pour toi, même s’il manque des choses. Je te jure qu’un jour, tu souriras de nouveau à Noël. »
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Rosalyn E. Woodstock

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyDim 8 Nov - 16:41

hj: Désolée pour le temps de réponse & la réponse pourrie, j'essaie de faire de mon mieux u.u
So tell me how it should be.•••

And I don't mind
If you say this love is the last time
So now I'll ask
Do you like that?
Do you like that?

    La brune se sentait papillon piégé dans un filet. La demoiselle était soucieuse et ne savait pas trop comment se comporter vis-à-vis de lui. Tout en elle était sujet à contradictions, à sentiments contradictoires. La rouge et or était tiraillée entre deux désirs, et cela la rendait inconfortable. D’un côté, sa raison lui criait de faire machine arrière, de ne pas se laisser avoir par le charme de ce jeune homme qui avait tout l’air de l’ange déchu. Mais sa fascination semblait prendre l’avantage sur tout le reste, ainsi, elle avait d’elle-même décidé qu’elle apprendrait à le connaître, qu’elle essaierait de le comprendre. Mais elle savait bien que ça ne serait guère aisé. En se plongeant ainsi dans l’univers sombre voire morbide de son camarade, elle allait y laisser les ailes. Elle allait devoir renouer avec ses vieux cauchemars, ses vieux démons, faire face à ce qu’était réellement l’humain. L’innocence dans laquelle elle s’était réfugiée n’était que fictive, elle n’était qu’un garde fou afin de la protéger d’une réalité plus dure encore. Oui, elle savait comment était l’être humain, profondément. Et ça l’écoeurait. Elle en avait eu un aperçu l’été de ses quinze ans, quand cet homme sans scrupule l’avait prise de force. Elle en avait eu un aperçu à plein d’autres occasions. A cause d’un père qui la méprisait. A cause d’une mère qui n’avait jamais su l’aimer. A cause d’un grand frère parti bien trop tôt, et à cause de qui elle se sentait désormais coupable. La culpabilité était un mal, qui la rongeait de l’intérieur. Elle se sentait responsable et elle aurait voulu se détruire rien que pour cela. Si elle avait encore eu la possibilité, elle se serait arrangée avec la faucheuse pour échanger son âme contre celle d’Erwann, lui laisser ainsi la vie sauve. Elle aurait été capable d’un tel sacrifice.

    Mais on ne pouvait pas revenir en arrière, et le temps qui passe écorche toujours autant. L’oubli est censé apaiser les douleurs mais le souvenir est encore pire. Il ne fait que de raviver des plaies déjà béantes. Rosalyn se torturait souvent l’esprit à l’aide de sa mémoire, mémoire qui chaque fois se faisait de plus en plus précise, de plus en plus abrasive. La demoiselle avait l’impression de ne pas évoluer dans le temps, les nouveaux souvenirs peinaient à se former, tellement elle avait l’impression que les anciens prenaient toute la place. Elle était figée, comme morte, le temps semblait s’être arrêté elle ne savait trop à quel niveau entre le début de son agonie et sa mort à venir. Ce qui faisait qu’elle souffrait, mais ça personne ne le voyait. Elle faisait toujours en sorte que personne ne voit jamais rien. Elle avait un talent certain pour la dissimulation. Mais au bout d’un moment, elle n’arrivait plus à faire face, résister était inutile, elle craquait. Les aveux de Faust la bouleversaient, il y avait tant de douleur dans ses mots, tant de regrets, de culpabilité. C’était tout ce qu’elle pouvait ressentir, et ça l’effrayait. Il lui en avait déjà dit plus que nécessaire. Ses douloureuses révélations la mettaient au devant d’une tragédie qu’elle préférait oublier. Tragédie qui était ni plus ni moins que la somme d’autres tragédies, qui lui brûlaient la peau au fer rouge. On brûlait jadis les hérétiques au bûcher pour purifier leur âme damnée. Rosalyn aurait préféré dix fois le bûcher que d’avoir à subir ces mots qui ne faisaient que la meurtrir davantage. Mais les mots de Faust, quelque part, la réconfortaient. Ca la flattait qu’il s’ouvre ainsi à elle. Qu’il juge qu’elle soit digne de sa confiance. Elle ne pouvait pas donner grand-chose. Mais être là pour les autres, c’était une partie de son job. C’était toujours ça de gagné. Elle ne savait pas à quel moment elle finirait par perdre pied, mais pour l’instant, elle se sentait solide. Assez solide pour supporter le poids de deux âmes. La sienne et celle de Faust.

    Tu parles d’un courage. La brune se demandait si vraiment elle était courageuse. A son avis, elle était plutôt lâche. Elle n’avait aucune envie de faire face à tout ça, elle préférait fuir, éternellement. Elle avait peur de ce que tout cela pouvait impliquer. Elle sentait qu’il se tissait quelque chose entre elle et son camarade. Un lien indélébile, indestructible. Un lien plus fort que de raisons, et que si ça ne tenait qu’à elle, elle l’aurait brisé depuis longtemps, fuyant devant tant de proximité. Mais elle n’avait aucune envie de briser ce lien qui existait, même ténu. Elle ne savait pas non plus si elle faisait les bon choix. Elle avait tellement fauté qu’elle ne savait plus vraiment ce qui était bien ou pas. Mais le pire était sans doute de savoir que Faust croyait qu’elle était autre chose que ce qu’elle était vraiment. Elle se doutait bien qu’il croyait à l’image qu’elle avait renvoyée jusqu’alors, l’innocence, la paix, l’insouciance. Mais voyait-il ce qu’il y avait derrière le masque? Elle avait peur. Elle craignait qu’il la laisse en voyant qu’il s’était trompé. L’apparence est-elle si importante que cela? Elle n’en savait trop rien, à dire vrai, elle ne savait plus rien. Toutes ses belles certitudes étaient en train de s’effondrer, une à une, remplacées par d’autres, peut-être pires. Rosalyn avait voulu fuir encore une fois, pour se protéger tant qu’elle le pouvait, mais elle en était incapable, elle restait malgré elle, son envie de repêcher Faust était plus forte que tout le reste. Il pouvait bien dire qu’elle ne comprendrait pas, mais si, elle comprenait ce qu’il voulait dire. Elle ne comprenait que trop bien. Elle vivait avec la même douleur, les mêmes sentiments. La même culpabilité, celle qui rongeait de l’intérieur et qui faisait mal. Mais comment lui dire? Comment lui dire qu’elle comprenait tout cela? Elle ne pouvait pas parler du pourquoi du comment. Il ne la croirait pas. Elle n’avait rien vu depuis longtemps. Avoir une vision était tout à fait invraisemblable.

    « Je suis responsable de sa mort. A cause de moi, elle n'est plus là. J'ai volé le bonheur de ma soeur, j'ai tout pris et j'ai tout perdu. Elle est morte à cause de moi. C'est ma faute. Je... Je n'arrivais pas à vivre avec ça. D'ailleurs, je crois que je n'y arrive toujours pas. Mais ça va... Je sais que je dois vivre parce que vouloir rejoindre ceux qui sont partis était vraiment stupide. »

    Il continuait de la torturer avec ses mots. Parallèlement, la douleur s’insinuait en elle, vicieuse, insidieuse. Ses émotions déchaînées remontaient à la surface, emportaient tout sur son passage, mettant à terre ses dernières résistances, les dernières bribes de sa raison qui se faisaient joyeusement la malle. Elle savait. Elle savait ce qu’était de se sentir coupable. Elle aussi pensait qu’elle avait tout enlevé à son frère. Elle avait foutu en l’air son histoire d’amour. Elle avait laissé partir leur frère sans rien faire. Elle avait passé son temps à essayer de se chercher des excuses. Mais le fait est qu’il y en avait aucune. Elle savait qu’elle avait fauté. Elle savait que tout ou tard, elle en paierait les conséquences. La brune sentait les larmes lui venir aux yeux, elle était sur le point de craquer. La douleur était telle à l’intérieur. Mais elle ne craquait pas, ses larmes semblaient peiner à s’échapper sur ses joues. Elle gardait le contrôle et c’était tant mieux. Parce qu’elle aurait eu vraiment l’air fine si elle s’était mise à pleurer comme ça devant lui. Tout au mieux, il aurait pu croire à un excès de compassion, alors qu’en réalité elle aurait du même coup pleuré sur son sort. Pas de larmes, pas de drame. Ou alors, des drames qui appartenaient au passé. Elle leva instinctivement sa main, timidement, pour effleurer doucement la joue du jeune homme, un geste instinctif qui se voulait réconfortant. Mais elle rompit bientôt le contact. De toute façon, il s’était repris. Tous deux semblaient avoir oublié ce moment de faiblesse. Momentanément. Mais Rosalyn elle resta toujours aussi morose, toujours aussi négative. Elle ne réagit pas lorsque Faust l’attira contre lui. Elle se contenta juste d’enfouir son visage dans son torse, sa main droite attrapant sa veste et son bras gauche venant s’abîmer dans son dos. Elle se sentait bien dans son étreinte. Sa chaleur était tout simplement réconfortante. Mais ce fut la douche glacée lorsqu’elle entendit ses mots suivants, mots qui la poussèrent à rompre leur étreinte:

    « Tu seras à nouveau heureuse Princesse. Ca prendra le temps qu’il faudra, mais je te jure que la vie redeviendra belle pour toi, même s’il manque des choses. Je te jure qu’un jour, tu souriras de nouveau à Noël. »

    Elle leva son visage vers le sien, et elle s’énerva presque de ne pas pouvoir voir son visage, de ne pas pouvoir le regarder dans les yeux. C’était trop dur pour elle, et ces mots n’avaient fait que de l’achever. Il n’avait pas le droit de lui dire ça. Il n’avait pas le droit de lui faire miroiter cet espoir purement et simplement fictif. Ce n’était que de l’utopie. Elle savait bien que ça ne serait qu’une promesse en l’air. Elle n’y croyait tout simplement pas. Retrouver le bonheur était pour elle chose impossible. Elle avait simplement été absente lors de la distribution. Ou alors elle avait déjà consommé sa part, plus que nécessaire. La voix brisée, elle lui répondit alors:

    « -Tu ne peux pas me promettre ça. Tu n’as pas le droit de dire ça. C’est encore pire que les rires de cet enfant. Ca fait encore plus mal, encore plus lorsque les promesses ne pourront jamais être tenues. C’est pas possible, Faust. Je ne veux pas sourire qu’à Noël. Je veux sourire tout le temps. Mais ça fait tellement longtemps que je n’ai plus souri. Arrête, s’il te plaît, arrête. Tu me fais mal. »

    Bien sûr, elle n’éprouvait aucune douleur physique. Mais c’est son pauvre cœur qui souffrait, saignait plus qu’il n’était raisonnable. Elle finira par se noyer dans son sang, c’est certain. Elle se sentait nulle. Immonde. Infecte. Elle se demandait pourquoi Faust se tuait à perdre son temps avec elle. Elle leva ses yeux aveugles, pleins de douleur, vers lui, avant de murmurer:

    « -je n’en vaux pas la peine, Faust. Tu perds ton temps avec moi. Tu pourrais facilement trouver quelqu’un d’un millier de fois plus intéressant. Je ne te mérite pas. Mieux encore. Je ne suis pas ce que je parais être. C’est con à dire, mais…Je ne suis pas innocente. Je ne suis pas plus heureuse et enjouée. Je sais ce qu’est le genre humain. Mais j’ai essayé d’oublier. J’ai essayé de me trouver des excuses. J’ai essayé de me dissimuler derrière une vulgaire armure, j’ai essayé de me sauver autant que j’ai pu. Mais je n’ai pas réussi, je te jure que j’ai essayé. A croire que le passé finit toujours par revenir quoiqu’on fasse. »

    Elle laissait les mots franchir librement ses lèvres, sans chercher à les retenir. Elle semblait disposée à parler, à laisser échapper cette douleur qui ne faisait que de la rongeait si elle s’obstinait à la garder en elle. Elle ne pouvait pas non plus être égoïste et confier une partie de son fardeau à son camarade. Elle s’en voulait d’être aussi nulle, pas douée, d’infliger cela à Faust. Mais avant d’accepter sa présence, sa place, elle allait devoir s’accepter elle-même. Et ce n’est malheureusement pas chose aisée. Elle l’avait compris depuis le début. On lui avait toujours dit. Accepte toi avant de songer à te faire accepter par les autres. Mais pourquoi c’était trop dur? Ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant. Alors, la demoiselle regarda Faust, ses yeux brillants de larmes qui refusaient de s’échapper.

    « -Je te jure que j’ai essayé de vivre, Faust. Mais j’y arrive pas, c’est trop dur. »
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Faust Azael G. Dolohov

Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyMer 18 Nov - 0:16

hj: j'ai mis encore plus de temps que prévu, désolée, ça ira plus vite pour la prochaine '-'



    Douce Rosalyn, une équilibriste sur un fil qui menaçait à tout moment de se briser. Percher sur mon nuage noir, je l'observais, incapable de l'aider, ne pouvant que la déséquilibrer. L'équilibre n'avait jamais été mon fort. J'étais un animal et un humain. J'étais un gamin et un adulte. Un ange et un démon. Un faible et un courageux. Souvent plus animal que humain, perdu entre la réalité et la fragilité de l'enfance. Ange noir et démons réunis, bien plus faible que courageux. On m'avait diagnostiqué comme étant un génie puis on avait affirmeé que ma folie avait pris bien trop d'ampleur. L'équilibre semblait me rejeter tandis que je vacillais toujours entre deux mondes, suspendus sur le fil d'une seule main, manquant de tomber à chaque seconde. Le filet avait beau exister, il semblait trop fin, beaucoup trop fin pour supporter le poids de ma déchéance. Moi j'étais là, sur mon nuage noir tel Zeus foudroyant les humains, d'une parole je la déséquilibrai, d'un geste je le faisais tomber. J'aurais mieux fait de me taire. De la fermer pour que cette douce princesse puisse retrouver son équilibre. Mais j'en étais incapable, son regard aveugle m'attirait comme un aimant. Ses paroles m'amenaient à lui raconter chaque peine qui bafouait mon coeur. Et les larmes qui brillaient dans ses yeux me rendaient plus lion que loup, prêt à tout pour effacer sa douleur. Je l'avais pressenti, je l'avais deviné. Elle voyait en moi des faiblesses que personne n'était capable de voir. Elle arrivait à percer mon masque de haine et de cynisme. J'étais incapable de la blesser réellement, incapable de l'éloigner. Tandis que tout le monde murmurait que la lionne tomberait dans mes filets, telle une vulgaire poupée que je délaisserais la nuit achevée. Mais personne, ô grand jamais, n'avait prévu que je tomberai avec elle. Que son regard me forcerait à ouvrir ma muraille. Je l'avais pressenti, mais je l'avais ignoré. A présent elle était entrée dans ma vie et je n'en aurais que plus de mal à l'en faire sortir. Après tout, je ne voulais qu'une seule et unique nuit non ? J'étais Faust. Si différent des autres, totalement incompréhensible et autodestructeur. Je menais une vie de débauche et cela tout le monde le savait. Alors pourquoi, pourquoi s'obstinait-elle à rester là ? Etait-elle si stupide pour ne pas vouloir s'enfuir ? J'allais lui briser les ailes, la réduire à l'état de jouet. Pourtant, elle était encore là. Et je savais qu'elle n'était pas dupe, elle connaissait ma réputation, mais restait pourtant près de moi. Il fallait que je la rejette, il fallait que je la fasse sortir de ma vie. Maintenant et tout de suite. Avant de tomber définitivement dans son âme. Avant de m'ouvrir jusqu'à me détruire, avant de révéler des secrets trop bien gardés. Plus je restais auprès d'elle, plus il m'était difficile d'appréhender son départ.

    Et pourtant je m'étais juré. Jamais je ne m'attacherais. Après tout, j'étais déjà trop proche de ma soeur, entre amour fraternel et relation incestueuse, j'étais incapable de tout gérer. Incapable de voir clair dans la décadence de ma vie. L'outrance dans laquelle je vivais, la folie qui m'habitait. Tout cela me rendait aveugle à toute autre chose que la douleur. Ma soeur souffrait déjà assez de ma folie.Et mon père, mon abruti de géniteur, lui, briserait le peu d'humanité qui m'habitait encore. Comme chaque soir de Noël, tandis qu'il disparaissait, après avoir déposé les cadeaux dans la malle, j'irais planer. Peut être pour mieux la voir, ma si douce mère, là haut dans les étoiles. Entre cocaïne, alcool et cigarettes, je vivais de débauche et j'étais pourtant incapable de m'y attacher. Je n'étais dépendant de rien sauf des cigarettes. Contrairement à ma soeur qui passait ses journées à planer pour oublier douleur et désespoir. La mort de ma mère avait causé un vide immense, un vide dont j'étais à l'origine. Alors chaque année, je m'efforçais de le combler de cadeaux, tous plus chers et plus beaux les uns que les autres. Nous étions les Dolohov. Nous étions héritiers d'une fortune aussi grande du côté Dolohov et du côté Van Callèen. Je n'avais pas besoin de grand-chose alors j'offrais des cadeaux à une mère décédée depuis cinq ans. Le temps n'efface rien si on ne s'est pas pardonné et si les autres ne nous ont pas pardonné. Dans mon cas, Cassiopée ne m'avait pas réellement pardonné et moi, j'étais bien décidé à me condamner pour l'éternité. Car je ne méritais pas le pardon, j'avais fait souffrir trop de gens pour pouvoir me regarder à nouveau en face.
    Et pourtant je la serrais contre moi, me condamnant un peu plus à chaque seconde, scellant mon destin. Je la briserais pour pouvoir mieux m'enfuir, parce que j'étais capable de l'aimer et que j'étais bien trop lâche pour pouvoir l'accepter. Je m'enfuirais avant, ou après. Je lui dirais que ce n'était que pour une nuit. Que ce n'était rien et je partirais, encore & encore. Je sentais la chaleur de son corps, si réconfortante à mes yeux que je l'aurais bien repoussée. Elle serait de nouveau heureuse, j'en faisais le serment.

    « -Tu ne peux pas me promettre ça. Tu n’as pas le droit de dire ça. C’est encore pire que les rires de cet enfant. Ca fait encore plus mal, encore plus lorsque les promesses ne pourront jamais être tenues. C’est pas possible, Faust. Je ne veux pas sourire qu’à Noël. Je veux sourire tout le temps. Mais ça fait tellement longtemps que je n’ai plus souri. Arrête, s’il te plaît, arrête. Tu me fais mal. » « -Tu ne peux pas me promettre ça. Tu n’as pas le droit de dire ça. C’est encore pire que les rires de cet enfant. Ca fait encore plus mal, encore plus lorsque les promesses ne pourront jamais être tenues. C’est pas possible, Faust. Je ne veux pas sourire qu’à Noël. Je veux sourire tout le temps. Mais ça fait tellement longtemps que je n’ai plus souri. Arrête, s’il te plaît, arrête. Tu me fais mal. »

    Cette phrase, je l’avais entendu trop de fois. La douleur de ses mots et de ses yeux raviva mes souvenirs tandis que je la lâchais brusquement.


flash back


    « Faust calme toi ! »

    Cet ordre ne fit qu'allumer une nouvelle flamme de folie en lui. Son bras saignant doucement, il continuait de la griffer, tremblant de tout son corps. Son visage dévastait par un fléau sans nom, la pleine lune était cachée par les nuages, mais était bien présente. Il hurla, son cri ne fut pas humain, mais animal. Il s'approcha de la petite silhouette terrorisée. Sa soeur était là, elle était entrée alors que leur père l'avait interdit. Elle était entrée dans sa prison pour essayer de le calmer. Mais la folie de la lune était incontrôlable. D'un geste il attrapa son bras et serra. Serra pour qu'elle endure ce qu'il endurait. Et cela sans même s'en rendre compte. Elle cria. Il grogna. Les voix se faisant plus violentes, l'incitant à détruire sa moitié. Sa colonne vertébrale s'arqua, ses yeux bleus virèrent au rouge tandis qu'il fixait sa jeune soeur au visage couvert de larmes.

    « Arrête Faust ! Tu me fais mal ! Arrête ! »

    Mais il serra de plus belle, son bras émit un crac retentissant tandis que la fiette hurlait. Ce soir-là, elle arriva à s'enfuir de justesse. Ce soir-là, il lui brisa le bras sans même s'en rendre compte.


fin du flash back


    Je m'écartais d'elle, cherchant à retrouver le contrôle de moi-même, les dents serrés à ce que représentait cette phrase pour moi. Je me dégoûtais, je me dégoûtais depuis la naissance, prince damné dont la folie s'était manifesté dès ses premiers mots

    « -je n'en vaux pas la peine, Faust. Tu perds ton temps avec moi. Tu pourrais facilement trouver quelqu'un d'un millier de fois plus intéressant. Je ne te mérite pas. Mieux encore. Je ne suis pas ce que je parais être. C'est con à dire, mais...Je ne suis pas innocente. Je ne suis pas plus heureuse et enjouée. Je sais ce qu'est le genre humain. Mais j'ai essayé d'oublier. J'ai essayé de me trouver des excuses. J'ai essayé de me dissimuler derrière une vulgaire armure, j'ai essayé de me sauver autant que j'ai pu. Mais je n'ai pas réussi, je te jure que j'ai essayé. A croire que le passé finit toujours par revenir quoiqu'on fasse. »

    Enfin je semblai sortir de ma transe, fixant sur elle mon regard froid et douloureux. Qui était le stupide être humain qui avait brisé ma Rose. Qui était celui qui lui avait enlevé son sourire. Nous avions bien plus de points en commun qu'il n'y paraissait. Je m'avançais de nouveau, une flamme déterminée brillant dans mon regard. Mes mains se posèrent sur ses hanches de façon à ce qu'elle soit face à moi. Puis, je lui murmurais dans le creux de l'oreille.

    « Tu ne me connais pas Rosalyn Woodstock. Ou plutôt tu connais des secrets dont personne n'a connaissance en dehors de moi, de ma soeur et à présent de toi. Je me fous que tu penses ne pas être intéressante. Cela fait six ans qu'on partage le même dortoir. Six ans et pas une seule fois je ne suis sorti de mon monde sauf quand j'ai croisé ton regard. Alors sérieusement, je m'en fous que tu penses que tu n'en vaux pas la peine. Parce que si c'était le cas, je ne serais pas là. Et pourtant je suis là. Je suis dans un marché de Noel alors que je hais cette fête, je suis dans un marché de Noël avec une née-moldu, si ma soeur en parle à mon père je suis enfermé pour le restant de mes jours. Même Cassiopée commence à me détester. Alors si je suis là à te torturer, je crois que j'ai bien calculé les probabilités de chances de survie. Dans la moitié des cas, je te détruis et je me détruis par la même occasion. Dans l'autre, je te brise le coeur, je brise celui de ma soeur et je suis enfermé à vie dans un manoir pourri. Alors tu sais quoi ? Tu en vaux la peine Princesse, bien plus que n'importe qui. »

    Je souris puis d'un geste caressait sa joue rosie par le froid. Il fallait qu'elle revive. Mais je ne savais guère comment faire... Elle n'était plus innocente et s'efforçait d'oublier ce passage de sa vie. Je compris soudainement ce qui pourrait lui réapprendre à vivre. Ma voix fut implacable, déterminé et rassurante lorsque j'ouvris la bouche.

    « Embrasse moi. Si tu veux recommencer à vivre Rose, il va falloir que tu essayes de surmonter tes souvenirs. Embrasse moi. Oui ça fait mal. C'est normal, tu es humaine Princesse. Mais il faut que tu essayes de te dépasser mais surtout de surmonter tes peurs. Car il faut savoir pardonner si tu n'arrives pas à oublier. Embrasse moi sinon tu n'arriveras pas à essayer de revivre. Arrête de fuir Rose. La réalité nous rattrape toujours, il suffit de l'attendre de pied ferme »

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Rosalyn E. Woodstock

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptySam 21 Nov - 12:37

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THE DIARY OF JANEBREAKING BENJAMIN


    C’était donc ça cette putain de vie. C’était donc ça être humain. Il fallait y passer. Ressentir la peine, la douleur, avant de connaître la joie et le bonheur. Parfois on stagnait trop longtemps dans un état avant d’accéder à l’autre. Et bien évidemment, c’était surtout le négatif qui primait sur le positif. Sinon, ça serait trop beau. Rosalyn avait été une battante. Elle s’était toujours débrouillée pour que tout aille bien. Elle s’était relevée de ses nombreux coups et blessures. La douleur n’était pas physique, mais psychologique, et ça faisait mal, encore plus. Elle aurait préféré mille fois subir un endoloris plutôt que de ressentir tout cela. La culpabilité. Le remords, même. L’impuissance face un tout son univers qui était en train de se détériorer, d’être réduit à l’état de rien. Rosalyn au fond se sentait bien seule. Ne l’avait-elle pas toujours été? L’indépendance peut certes être un plus, mais aller si vite dans les extrêmes pouvait s’avérer handicapant. A trop prétendre qu’on n’a pas besoin des autres on fini sûrement par se détourner d’eux. Rosalyn ne souffrait pas trop de la solitude. Ca l’accommodait. Jusque là, elle avait vécu sa vie par procuration. Elle avait rêvé en lisant -en braille!- des romans où il était question d’amour et où elle s’imaginait à la place de l’héroïne, ressentant toute ses joies et aussi toutes ses peines. Elle avait toujours vu le bonheur au travers des autres, elle s’était obstinée à faire le bien autour d’elle sans réellement penser à sa personne, en fait, elle avait fini par s’oublier. Mais depuis un moment déjà, la solitude de Rosalyn lui pesait, et des fois même à tel point qu’elle était au bord de l’asphyxie. Elle se sentait égoïste, de ne même plus être capable d’être heureuse pour les autres. Elle se sentait carrément immonde quand dans son entourage, il y avait un peu de bonheur, et qu’elle se demandais et moi? Mais avait-elle seulement fait quelque chose pour remédier à la situation? Non, pas vraiment. Elle avait laissé le temps couler, s’échapper entre ses doigts, elle s’était renfermée sur elle-même, se refusant au bonheur, et elle n’avait engendré que frustration et rancœur. Rancœur qui s’exprimait parfois, et Andréas en avait fait les frais, puisque la Gryffondor avait cassé son couple, par pure jalousie alors que la version officielle c’était le sempiternel Mais c’était pour ton bien!

    Alors qu’on se le dise, Rosalyn avait elle aussi des vilains secrets à dissimuler. Des secrets qui faisaient que si ça finissait par se savoir, il y aurait de quoi la renier. Quoiqu’elle fasse, elle était condamnée. Elle était coupable et elle méritait d’être punie. C’était aussi simple que cela. Et dans sa quête effrénée de rédemption, elle se refusait à tout, même au bonheur si longtemps convoitée. Elle se pourrissait peut-être elle-même la vie, mais que voulez vous, n’est pas masochiste qui veut. Et alors que le bonheur menaçait de frapper à sa porte, à nouveau, même après tant d’années de traversée du désert à se réfugier dans la peur et l’amertume, elle s’y refusait à nouveau, refusant de le laisser entrer. Parce que les plus grands bonheurs entraînaient les plus grandes souffrances. Parce que dans ce domaine des désillusions et des espoirs déçus, elle avait beaucoup trop donné de sa personne. Elle avait tant de fois souhaité ne rien ressentir, que son vœu avait fini par s’exaucer. Elle avait fini par ne plus éprouver quoi que ce soit, elle était comme en veille. Elle participait passivement dans cette vie qui était pourtant sienne, elle vivait en décalage par rapport aux autres. Elle les rejetait même, mettant en place tout un tas de barrières. Sans le savoir, elle avait ainsi conditionné, sur ce seul évènement de l’été de ses quinze ans, sa vie toute entière. Cela avait suffi à la dégoûter du genre humain, entre autres, et elle n’arrivait plus à envisager que quelqu’un de bien puisse exister sur Terre. Sa vision des choses autrefois très large s’était désormais rétrécie, n’offrant plus qu’une idée bien manichéenne. Alors, la question pouvait se poser. Comment on pouvait à ce point se détruire? Comment pouvait-on en arriver là? Rosalyn, plongée dans ses pensées, avait détourné le regard de Faust car elle craignait percevoir à travers ses gestes envers elle des choses qu’elle niait encore. C’est qu’elle pouvait être bornée la Gryffondor. Mais aussi parfois vraiment stupide.

    Quelque part, avec elle-même, elle avait passé tacitement un contrat. Elle s’était promis de nombreuses choses. Notamment le fait de ne pas tomber amoureuse. Car ne serait-ce que fréquenter la gente masculine ne ferait que la ramener au devant d’évènements qu’elle préférait oublier. Et quoi de mieux pour faciliter l’oubli que de s’éloigner de toute source qui pourrait déterrer les souvenirs? La chaleur d’une étreinte, la tendresse d’un baiser, les émotions soulevées à chaque toucher avaient fini par la dégoûter complètement. De quelque chose qui en valait sans doute la peine, elle avait réussi à le diaboliser, à le refuser obstinément. Parce qu’en réalité elle avait peur. Elle avait trop peur de tomber sans plus jamais pouvoir se relever. Et c’est cette peur, peut-être irrationnelle, qui la poussait à prendre le large, à partir sans jamais revenir. A fuir, encore une fois. Comme elle avait toujours fui. Et la brune avait peur des conclusions qu’elle pourra tirer en fréquentant Faust. Elle avait peur de connaître le phénomène qui faisait que son cœur battait si fort lorsqu’il la touchait. Le fait aussi qu’il éveille en elle, d’un simple contact, d’émotions à la fois fortes et douloureuses, mais largement plaisantes. C’était pour une fois une douleur qui faisait du bien. Elle avait aussi peur de savoir pourquoi elle ressentait le besoin d’être avec lui, de ressentir sa présence. Pourquoi elle aimait tant être avec lui, pourquoi elle se sentait si sereine maintenant, alors qu’elle était malheureuse quand il n’était plus là. Elle ne voulait pas connaître la raison de tout cela, se refusant à admettre la vérité qui pourtant s’imposait comme une évidence. Elle ne voulait pas ouvrir son cœur de peur de souffrir à nouveau. Parce qu’elle savait que sa plus grande force serait aussi sa plus grande faiblesse. Parce que si elle le laissait toucher son cœur bien trop fragile, elle était définitivement foutue. S’il venait à tomber, alors elle tomberait aussi. Quoiqu’elle dise, quoiqu’elle fasse, elle ne pouvait s’y soustraire et elle était déjà condamnée. Elle n’avait plus qu’à tout renier, de toutes ses forces, et même ça elle n’y arrivait plus.


    « Tu ne me connais pas Rosalyn Woodstock. Ou plutôt tu connais des secrets dont personne n'a connaissance en dehors de moi, de ma soeur et à présent de toi. Je me fous que tu penses ne pas être intéressante. Cela fait six ans qu'on partage le même dortoir. Six ans et pas une seule fois je ne suis sorti de mon monde sauf quand j'ai croisé ton regard. Alors sérieusement, je m'en fous que tu penses que tu n'en vaux pas la peine. Parce que si c'était le cas, je ne serais pas là. Et pourtant je suis là. Je suis dans un marché de Noel alors que je hais cette fête, je suis dans un marché de Noël avec une née-moldu, si ma soeur en parle à mon père je suis enfermé pour le restant de mes jours. Même Cassiopée commence à me détester. Alors si je suis là à te torturer, je crois que j'ai bien calculé les probabilités de chances de survie. Dans la moitié des cas, je te détruis et je me détruis par la même occasion. Dans l'autre, je te brise le coeur, je brise celui de ma soeur et je suis enfermé à vie dans un manoir pourri. Alors tu sais quoi ? Tu en vaux la peine Princesse, bien plus que n'importe qui. »

    Elle avait baissé les yeux pendant son discours, respirant à peine. Son cœur comme s’étant serré à l’ouïe de ces mots. Et elle s’en retrouva encore plus effrayée, à mesure qu’elle comprenait ce que tout cela impliquait. Elle luttait avec l’énergie du désespoir, mais à présent elle ne pouvait plus rien faire. Les barrières se brisaient une à une, et elle ne parvenait plus à endiguer le flot d’émotions qui déferlaient en elle. A quoi bon résister, disait une petite voix insidieuse dans son esprit. Elle attendait cela depuis peut-être trop longtemps, inconsciemment. Un autre désir inavoué. Le souhait que tout ce qu’elle ressentait puisse être réciproque. Elle attendait la claque, celle qui mettrait à mal tous ses espoirs, qui ne ferait que de la meurtrir davantage. Mais rien ne venait, ainsi dût elle se convaincre que tout ce qu’il disait n’était pas que mensonge destiné à l’endormir, à lui faire miroiter de faux espoirs. Tout dans sa voix lui inspirait confiance, sa méfiance disparaissait légèrement, laissant place à une joie sans nom. Une joie mâtinée cependant d’amertume, à mesure qu’il avançait dans sa confession. Leur amour s’il devait exister sera totalement impossible. Cela était même évident, de par leur sang même. Lui le sang-pur et la noblesse, sûrement fils d’un haut lignage, et elle, née de moldus vivant dans un quartier populaire dans la banlieue de Dublin. Un milieu difficile, qu’elle voulait fuir, trop fort en souvenirs, en traumatismes. Ils ne pouvaient pas s’aimer pour ces raisons plus que fondamentales. Et ses probabilités qu’il énonçait n’étaient pas franchement de bon augure. Et il était prêt à prendre des risques? Pour elle? Elle ferma les yeux, son cœur se mettant à battre douloureusement dans sa poitrine. Elle commençait à manquer d’air et elle avait encore plus froid. Elle se sentait idiote à rester plantée là dans la neige. Elle n’avait pas non plus prévu qu’ils aborderaient aussi vite les sujets qui fâchent. Et elle frissonnait légèrement, engourdie par le froid, mais aussi parce qu’il était en train de lui caresser la joue. Et finalement, la claque survint, comme elle s’y était attendue. Mais elle ne s’était pas attendue à cette forme là. C’était encore pire.

    « Embrasse moi. Si tu veux recommencer à vivre Rose, il va falloir que tu essayes de surmonter tes souvenirs. Embrasse moi. Oui ça fait mal. C'est normal, tu es humaine Princesse. Mais il faut que tu essayes de te dépasser mais surtout de surmonter tes peurs. Car il faut savoir pardonner si tu n'arrives pas à oublier. Embrasse moi sinon tu n'arriveras pas à essayer de revivre. Arrête de fuir Rose. La réalité nous rattrape toujours, il suffit de l'attendre de pied ferme »

    Rosalyn s’était retranchée dans un profond mutisme, incapable de réagir. Même si elle l’aurait voulu, Rose n’aurait pas réagi de toute façon. Elle s’était de nouveau mise en veille, se protégeant du même coup. A ces mots, son cœur avait cogné douloureusement dans sa poitrine, en accéléré. La requête de Faust était au dessus des forces de la jeune femme. Elle ne pouvait pas. Même si elle en crevait d’envie. Un tremblement d’un autre genre l’avait saisie, alors que le malaise s’installait. Elle s’en voulait d’être aussi nulle, aussi faible, aussi fébrile aussi. En plus qu’il ne faisait que d’appuyer là où ça faisait mal. Elle ne savait pas trop ce qu’il avait compris lorsqu’elle lui avait avoué qu’elle n’était plus innocente. S’il avait compris, alors…BREF. Et pourtant, ce qu’il lui demandait était impossible. Elle ne voulait pas laisser ses douleurs remonter à la surface, faire face à tout ce qui la dégoûtait profondément. Elle ne voulait pas revivre ces quelques minutes de sa vie, dont l’atrocité avait laissé pensé que ça avait duré une éternité. Elle ne voulait pas ressentir à nouveau la douleur, la haine, elle ne voulait pas faire de lui son bourreau. Il n’était en rien responsable de ce qu’il lui était arrivé et ce qui l‘avait faite changer une première fois, mais il était responsable de tout ce qui lui arrivait en ce moment, et qui faisait qu’encore une fois elle était en train de changer. Elle ne voulait pas passer par la douleur pour pouvoir vivre de nouveau. C’était trop dur. Hors de ses moyens. Mais c’était le prix à payer, et elle le savait pertinemment. Il fallait connaître l’enfer avant de pouvoir accéder au paradis. Elle prit une profonde inspiration, et secoua la tête négativement, avec véhémence.

    « -Je ne peux pas. C’est au dessus de mes forces. Tu peux tout me demander, mais pas ça. J’peux pas. Je ne veux pas revivre ça. J’ai mis longtemps à tout oublier, à faire comme si de rien n’était. Ca fait des années que je prends sur moi, que je refuse à me laisser aller à mon chagrin, à ma peur, que je lutte de toutes mes forces. Pendant des années, j’ai forgé ma carapace, mon cocon de protection, ce n’est pas pour qu’en une minute tout soit foutu en l’air. J’aurais pu, oui, dans une autre vie. Je ne veux pas que tu croies que j’en ai pas envie. Mais je ne peux pas le faire. C’est peut-être rien pour toi mais pour moi ça signifie beaucoup. Beaucoup trop, même. Mais je ne peux pas. Tu ne peux pas exiger cela de moi. J’ai mal. J’ai froid. J’ai peur. De ce que tout cela pourrait entraîner. »

    Elle battait des paupières pendant son discours, ses yeux s’étaient davantage humidifiés. Elle avait la gorge nouée, les joues en feu. Ses poings s’étaient crispés, comme sous le coup de la colère. Mais elle n’éprouvait aucune colère envers Faust. Toute la colère que Rosalyn éprouvait, c’était envers elle-même. Envers ces années passées à rater son train en disant sans cesse qu’on prendra le suivant, sans jamais le prendre. Trop d’occasions manquées, trop de choses dont elle s’était privée. Pourquoi déjà? Pour cinq minutes de sa vie. Cinq terribles minutes qui avaient réussi à la marquer à tout jamais. Elle se mordilla la lèvre inférieure, ferma les yeux avant de les rouvrir. Elle frotta ses mains gelées l’une contre l’autre, alors qu’elle avait repris la parole, grelottant.

    « - Tu peux avoir toutes celles que tu veux. Je sais que beaucoup ne rechigneraient pas à passer une nuit avec toi. Mais ne me fais pas croire que je compte pour toi alors qu’à la première occasion tu t’enfuiras. Ne me fais pas croire que tu m’aimes, ou quoi que ce soit s’en rapprochant, alors que tu me laisseras comme tu as laissé toutes les autres. Sauf que moi, à la différence de toutes celles là, je ne m’en remettrai pas. »
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Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyJeu 26 Nov - 23:01

i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose 624056Copie_de_Copie_de_Copie_de_Copie_de_Copie_de_Copie_de_Sans_titre_1 i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose Gaspardulliel1
You should stop before sink in the darkness.



    Ne pas savoir qui on est, avoir oublié l'espérance et le rêve au point de ne plus savoir qui nous sommes. Faust était dans cet état là. Complètement piégé dans une réalité mêlée à la déchéance, oublié dans ses problèmes. Il était comme un monstre, un monstre dans une cage qui ne sait plus pourquoi il est arrivé là. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il est pommé et que la réalité est beaucoup trop dure, beaucoup trop horrible pour pouvoir la supporter. Au fond, il était resté un gamin, un pauvre gamin dont la survie était menacée par des voix, la pleine lune et la folie. Incapable de survivre, il essayait vainement de ne pas se noyer, se contentant de sombrer lentement et sûrement. Faust voulait voir autre chose que la réalité, voulait pouvoir rire et sourire même si ce n'était pas tout à fait sincère. Ce fut certainement pour cela qu'il plongea dans la débauche. Boire de la vodka, se saouler aux fêtes, coucher avec toutes les filles qui lui passaient sous la main, se droguer quand la douleur devenait insupportable et fumer encore et encore. C'était le seul moyen qu'il avait trouvé, la seule façon de ne pas se noyer. Il était l'exemple même d'un adolescent piégé dans sa déchéance et qui finirait par mourir d'une overdose ou d'un suicide. Parce que c'était simple. Il n'arrivait pas à vivre. Il fallait qu'il crève, qu'il se détruise pour entrevoir la lumière. Il avait beau faire la leçon à sa soeur sur la drogue, tout le monde savait que l'aîné des Dolohov était identique à sa soeur. Toujours fourré aux fêtes, éternellement populaire pour sa folie et ses gestes excentriques, il recherchait la décadence, « vivant » une vie d'indécence. Il avait partagé la couche de bien des demoiselles, il n'en avait jamais aimé une seule.
    Personne ne pouvait se fier à lui, au fil du temps c'était devenu une certitude. Il était beaucoup trop instable pour servir d'appui, beaucoup trop fragile pour montrer ce qui se cachait derrière ses murailles. Il fallait qu'il s'en aille. Qu'il s'empêche de s'attacher, car chaque personne à qui il s'attachait, finissait par en payer le prix. Sa mère qu'il avait adorée, il l'avait tué sans même s'en rendre compte. Doux poison mortel quand on sait qu'il n'y était pour rien. Il l'avait défiguré, mais même loup, il aurait été incapable d'une telle abomination. Et pourtant il en payait le prix, à la place de son paternel. Il avait détruit sa soeur, sa moitié. Il lui avait volé son sourire, la plongeant dans la damnation et transformant leur complicité en une relation inceste. Phoenix, avait fini par découvrir son secret. Secret monstrueux qu'il ne pouvait supporter. Et à présent, il la fuyait pour mieux la protéger, mais en la détruisant au passage. Et toutes ses files à qui il avait fait miroiter des promesses sous l'effet de l'alcool, toutes ses filles qui étaient tombées dans ses filets.
    Lorsqu'il regardait Rosalyn, Faust ne pouvait s'empêcher de ce qui adviendrait. Il la détruirait, ça il en était certain. Mais en la détruisant, n'allait-il pas détruire un peu plus son âme vendue au diable ? En osant lui briser les ailes, ne perdrait-il pas son coeur au passage ? Car la lionne aveugle exerçait sur lui une attirance et des sentiments que trop inconnus jusqu'alors. Quand elle le regardait à moitié, perdue dans une douleur qu'il connaissait si bien, il lui ouvrait ses secrets. Il lui offrait son coeur sur un plateau argent, coeur trop sombre et trop tortueux. Mais coeur quand même. Il aurait dû tout lui cacher, se contenter de jouer de son charme, se contentait d'entrer dans le jeu qu'il manipulait à la perfection. Pourtant, la douce Woodstock ne savait pas jouer. Et à la première partie, Dolohov avait dû renoncer. Il se refusait à lui ouvrir son âme et pourtant ses mots sortaient de même. Jamais ô grand jamais, Faust ne s'était réellement confié, il avait peur de perdre tout ce qui lui restait. Alors pourquoi, pourquoi apparaissait-il ainsi devant cet ange ? Elle était trop fragile pour supporter les tortures qu'il lui infligeait, trop fragile pour être abandonnée. Elle ne le méritait pas. C'était trop injuste. Mais il est bien connu que la vie est injuste, le Gryffondor en avait payé le prix à maintes reprises.

    Tandis qu'il posait son regard sur son visage rosit par la froideur de Décembre, il ne la désirait que plus.
    Tout en elle, exerçait une attraction qu'il ne pouvait ignorer, de ses gestes hésitants à ses paroles qui montraient qu'elle avait enduré trop de chose jusqu'alors. Il aurait voulu parcourir son corps, effleuré sa peau tendre, déposer un baise sur ses lèvres rosées. Mais la belle semblait, à jamais, rebutée des contactes physiques. A force d'ouvrir son coeur à cette princesse de bas lignage, Faust finirait par s'y perdre. Les sentiments qu'il ressentait envers elle, étaient trop confus, trop inconnus pour qu'il puisse lui offrir une promesse. Car, de toute façon, il est bien connu qu'un Dolohov passe sa vie à fuir. Cette rose épineuse avait battit mainte barrière autour d'elle. D'un geste il se savait capable de tout détruire tout comme elle avait détruit les siennes sans même s'en rendre compte. Il lui avait demandé de s'ouvrir. Après lui avoir offert la possibilité de ses sentiments, le défi également d'arriver à l'aimer alors qu'elle n'était pas faite pour lui. Il était un Dolohov. Un sang pur, héritier d'une fortune immense et destiné à de grandes choses. Mais il restait bien lui-même, cet adolescent définitivement tombé dans la damnation dont l'âme était entre les mains du diable. Habile joueur, il s'amusait à torturer le jeune homme. Celui-ci c'était ouvert et à présent il la torturait de nouveau. Le regard perdu dans les yeux de l'ange il attendait sa réponse et lorsqu'elle secoua la tête, il pencha la tête sur le côté, interrogateur.

    « -Je ne peux pas. C’est au dessus de mes forces. Tu peux tout me demander, mais pas ça. J’peux pas. Je ne veux pas revivre ça. J’ai mis longtemps à tout oublier, à faire comme si de rien n’était. Ca fait des années que je prends sur moi, que je refuse à me laisser aller à mon chagrin, à ma peur, que je lutte de toutes mes forces. Pendant des années, j’ai forgé ma carapace, mon cocon de protection, ce n’est pas pour qu’en une minute tout soit foutu en l’air. J’aurais pu, oui, dans une autre vie. Je ne veux pas que tu croies que j’en ai pas envie. Mais je ne peux pas le faire. C’est peut-être rien pour toi mais pour moi ça signifie beaucoup. Beaucoup trop, même. Mais je ne peux pas. Tu ne peux pas exiger cela de moi. J’ai mal. J’ai froid. J’ai peur. De ce que tout cela pourrait entraîner. »

    Il comprit, comprit que sa Rose était bien trop perdue, bien trop protégée par ses épines pour qu’il ne puisse la sortir de son malheur bien trop grand. Doucement, il l’attira contre lui, murmurant d’une voix rassurante :

    « Chuut. C’est bon, calme toi princesse. Je ne te force à rien. Je ne forcerais jamais à rien. Tu n’as pas à avoir peur. »

    Faust déposa un baise sur le sommet de la tête de la douce puis doucement sourit. D'un sourire presque sincère, pas bien heureux, mais un sourire tout de même. Il relâcha son étreinte, la laissant libre tandis qu'il perdait son sourire lorsqu'elle serrait les poings. Il ne voulait pas qu'elle soit triste. Il n'y avait que trop de gens tristes. Ce qu'elle dit, acheva son taux d'ouverture.

    « - Tu peux avoir toutes celles que tu veux. Je sais que beaucoup ne rechigneraient pas à passer une nuit avec toi. Mais ne me fais pas croire que je compte pour toi alors qu'à la première occasion tu t'enfuiras. Ne me fais pas croire que tu m'aimes, ou quoi que ce soit s'en rapprochant, alors que tu me laisseras comme tu as laissé toutes les autres. Sauf que moi, à la différence de toutes celles là, je ne m'en remettrai pas. »

    Il recula, serra les poings tandis que son visage se fermait, tandis qu'il se détournait pour ne pas faire face à la réalité de ses paroles. Bien évidemment cela l'avait blessé, car elle avait raison. Si horriblement raison qu'il préférait fuir encore et encore. La douleur et la culpabilité avaient repris leur place, le retransformant en ce Faust si sombre que chacun connaissait. Son regard était fixé sur la rue enneigée, dos au marché de Noël. Il entendait les chants qui se répétaient rappelant un vague souvenir de sa mère qui apprenait à Cassiopée à jouer ce morceau de Noël. Pendant que lui, il s'asseyait contre l'instrument, un sourire aux lèvres, ses voix à moitié apaisées. La réalité qu'elle lui envoyait en pleine face était indéniable. En principe, le Prince aurait renoncé, se cherchant une nouvelle victime, ou usant de ses charmes pour la faire changer d'avis. Mais Rose n'était pas les autres et ça, c'était indiscutable. Sa voix ne fut qu'un murmure rauque tandis qu'il serrait son avant-bras :

    - Tu as raison. Je risque de m'enfuir. Je m'enfuirais même. Parce que je refuse de m'ouvrir. Oui je peux avoir toutes celles que je veux. J'ai eu toutes celles que je voulais. Aussi bien aux fêtes quand j'étais ivre aussi bien parce que la fille était simplement jolie. Elles s'en sont remises. Et moi je les ai oublié. Parce que dès que je menaçais de m'ouvrir, je risquais de les faire souffrir, dès que je brisais mes murailles, je partais. Mais toi Rose tu n'es pas les autres. Tu ne ressembles à aucune d'entre elle. Qui te dit que je ne serais pas différent ? Qui te dit que je ne reviendrais pas ? Je suis là. Tu passes ta vie à fuir Woodstock, tu te dis que la prochaine fois tu te lanceras. Mais jamais tu ne t'envoles Princesse. Alors oui je fuirais peut-être. Mais tu ne le sauras jamais sans avoir essayé. »

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Rosalyn E. Woodstock

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptySam 5 Déc - 20:57

    Il était beau. Non pas dans le sens physique du terme -il devait l’être aussi physiquement, bien que Rosalyn ne le verrait jamais en tant que tel- mais son âme, elle, était belle. Malgré la couche de noirceur qui la recouvrait, malgré les secrets, malgré tout. Rosalyn était fascinée par cet être, qui revêtait à la fois l’habit d’ange et l’apparence d’un démon. Une double personnalité, un double aspect, qui intriguait la jeune femme. Déjà, plein de questions se succédaient dans sa tête, lui taraudant l’esprit, questions qui existaient parfois même depuis qu’ils étaient devenus plus proches. Et parmi toutes ces interrogations, une seule subsistait, éclipsant toutes les autres. Pourquoi? Et sitôt le pourquoi venu, venaient d’autres questions. Qui était vraiment Faust? Quelle âme torturée se cachait derrière cet être qui avait été fait pour lui plaire? Quelle âme en dérive voulait se soustraire au regard mort de l’aveugle? Quelle serait cet âme qui ne ferait que de l’intriguer, une fois, tout le temps? Elle n’en savait rien, et à dire vrai, ce n’était pas vraiment un problème. Elle avait le temps. Pour le découvrir, pour le connaître. Elle voulait mettre à nu ce qu’il était réellement, pour peut-être l’aider à se débarrasser de ses vieux démons. Et de se relever elle-même par la même occasion. Elle était tombée toute seule. Elle s’était laissée sombrer sans que rien ni personne ne soit là pour la repêcher. Certains avaient essayé, mais pas assez. Résultat, elle était bien seule. Trop seule. Trop seule pour pleurer la mort d’un frère dont elle n’avait su profiter. Trop seule pour reconstruire cette innocence qui lui avait été dérobée bien trop tôt. La vie n’était pas simple, et si certains y arrivaient, ce n’était pas le cas de Rosalyn. Elle avait essayé pourtant. Elle avait essayé de se relever. De vivre. De sourire. Ne lui restait plus qu’à aimer. Mais en serait-elle capable? Elle n’en savait trop rien. Son cœur avait beaucoup trop souffert, sa vie avait été réduite à l’état de rien. Elle ne se souvenait plus vraiment comment elle en était venue à ce point, mais elle y était, et c’était le résultat d’un processus long et douloureux. Un processus qui dura plusieurs années pour aboutir à l’anéantissement quasi-total de sa personne.

    Pourtant, elle n’était pas allée assez loin dans les extrêmes. Elle avait eu des pensées, des envies, mais elle n’était jamais passée à l’acte. Peut-être était-elle bien trop lâche pour oser se faire du mal. Pour lacérer, démolir, ce corps qu’elle vomissait. Rosalyn ne pouvait plus se voir en face. Façon de parler. Quelque part, elle était bien contente d’être aveugle. De ne pas avoir à mettre un visage sur son propre nom. Même si elle imaginait à quel point elle pouvait être répugnante, rongée par ses trop nombreux secrets. Assez répugnante en tout cas pour taire ce qu’elle avait vu. Assez répugnante pour avoir cautionné la mort de son frère. Cautionner…C’était bien le mot. Elle avait vu. Elle avait su. A quoi c’était dû. La drogue. Ce fléau. Ce putain de fléau qui lui avait enlevé son frère. Et elle n’avait rien dit. Elle n’avait même pas essayé de le dissuader de prendre ça. D’arrêter de faire ses conneries. Elle l’avait laissé faire. Et maintenant, la culpabilité la rongeait. Chaque jour, elle se faisait un peu plus présente. Chaque jour elle voulait voir Erwann. Implorer son pardon. Lui demander s’il lui en voulait ou pas. Quel cercle infernal. Et à mesure que le train de ses pensées défilait, toujours prêt à dérailler, une nouvelle peur naissait en elle, une peur qui se transforma bien vite en hantise. Celle de perdre Faust également. Au cours de ces dernières semaines, il avait pris une place de plus en plus importante dans son cœur. Il était une personne avec qui elle aimait être, avec qui elle se sentait bien. Malgré tout ce qu’on pouvait en dire. Malgré tout le reste. La brunette avait même essayé de ne pas l’aimer. De ne pas franchir cette barrière invisible et pourtant parfaitement franchissable, à l’aise, existant entre l’amitié et l’amour. Se rapprochant chaque jour qui passe du point de non retour, se créant cette nouvelle addiction qui pourtant était des plus saines. Aimer pourtant s’avérait être à double tranchant. Certes, c’était le bonheur au bout des doigts, mais c’était aussi une lame qui s’enfonçait droit dans un cœur qui souffrait alors mille morts. Tant d’extrêmes, ça faisait peur à la jeune femme. Elle n’avait fait que de nier les faits, de taire ses sentiments qui naissaient. Privilégiant une fois de plus sa raison à sa passion. Le sempiternel duel. Mais pour une fois, la raison était en train de se faire la malle. Rosalyn en avait marre d’être raisonnable. De se priver ainsi d’une vie qui aurait pu être sienne depuis bien longtemps si seulement elle avait su en profiter. Une vie sans regrets, sans ces remords, qu’elle était en train d’accumuler, lentement, mais sûrement. La précipitant vers le début de la fin. Elle avait trop raté de trains. Elle prendrait le prochain. Était-ce le prochain? Elle n’en savait trop rien. Et pourtant il lui manquait beaucoup pour qu’elle se décide à y monter. Trop de doutes, trop d’incertitudes. Elle n’avait pas saisi la balle au bond. Elle avait refusé de prendre cette perche qu’il lui avait tendue. Les remords, les regrets, elle les aura bien trop tôt. Mais une chose est-il, elle ne pouvait plus nier en bloc. Tout ceci s’imposait à elle comme une évidence. Son cœur, éteint depuis longtemps, s’était remis à palpiter, doucement. Lentement, mais sûrement. Ce n’était pas douloureux. Bien au contraire. Sentir son cœur voleter ainsi sonnait en elle comme une délivrance. En quelques mots, par sa présence, il avait su la faire revenir à la vie.

    « Chuut. C’est bon, calme toi princesse. Je ne te force à rien. Je ne forcerais jamais à rien. Tu n’as pas à avoir peur. »

    Une simple étreinte avait suffi, et elle s’était laissée bercer par ces mots, ces quelques mots, une promesse inavouée. Elle aurait voulu lui dire. Elle aurait voulu lui dire à quel point elle avait eu envie de le faire. De sentir enfin ses lèvres contre les siennes. De profiter de son étreinte, cette étreinte qu’il lui offrait sans fard. Elle avait laissé sa peur reprendre le dessus, une fois encore. Et là, elle sut. Elle sut qu’effectivement, elle n’aurait plus jamais peur, tant qu’il serait là à ses côtés. Elle sut aussi que la seule peur qu’elle aurait ne serait pas celle d’être aimée, d’exister dans les yeux d’un autre, mais de le perdre. De se rendre compte qu’après cette journée, tout ce qui s’était dit, ces mots échangés, n’avaient été qu’un mirage, un doux leurre destiné à la tromper pour mieux la détruire encore. Un cheval de Troie. L’illusion pouvait guérir les maux, mais se rendre compte que tout ceci était faux, c’était comme recevoir une belle claque dans la gueule, ça faisait mal. Des fois, on pleure et ça passe, des fois, ça casse pour de bon. Rosalyn ne voulait pas se prendre de claque. Pas à cause de ça. Ne pas s’apercevoir que tout ceci n’était que tricherie, que tromperie. Un jeu malsain dont elle sera la grande perdante. Tout ce qu’elle put faire, c’est de poser ses mains contre le torse de Faust, et d’y poser ensuite son front. Elle inspira longuement, comme pour chasser les sanglots qui naissaient au creux de sa poitrine, avant d’expirer, doucement, créant un petit nuage de buée grâce à son souffle. Il relâcha son étreinte bien trop tôt. Et à présent, elle était perdue. Mais vraiment perdue. Les mots, douloureuse confession, s’étaient échappés de ses lèvres. Mettant ainsi à nu ses doutes, ses craintes. Révélant à demi mot ses nouveaux sentiments. Mots auxquels il répondit, sans appel.

    - Tu as raison. Je risque de m'enfuir. Je m'enfuirais même. Parce que je refuse de m'ouvrir. Oui je peux avoir toutes celles que je veux. J'ai eu toutes celles que je voulais. Aussi bien aux fêtes quand j'étais ivre aussi bien parce que la fille était simplement jolie. Elles s'en sont remises. Et moi je les ai oublié. Parce que dès que je menaçais de m'ouvrir, je risquais de les faire souffrir, dès que je brisais mes murailles, je partais. Mais toi Rose tu n'es pas les autres. Tu ne ressembles à aucune d'entre elle. Qui te dit que je ne serais pas différent ? Qui te dit que je ne reviendrais pas ? Je suis là. Tu passes ta vie à fuir Woodstock, tu te dis que la prochaine fois tu te lanceras. Mais jamais tu ne t'envoles Princesse. Alors oui je fuirais peut-être. Mais tu ne le sauras jamais sans avoir essayé. »

    Elle détourna la tête, son cœur cette fois s’était mis à cogner douloureusement dans sa poitrine. Combien elle se haïssait, à cet instant, combien elle haïssait sa propension à désirer l’inaccessible. Bien sur qu’il avait toutes les filles qu’il désirait, en un claquement de doigts. Il ne devait être que trop désirable, bien trop tentateur. Le serpent du jardin d’Eden, celui qui fut à l’origine de la déchéance d’Eve. Bien sûr elle le savait. Bien sûr qu’elle l’avait toujours su. Mais elle n’avait pas cherché à le nier. Parce qu’au fond, tout au fond, elle savait que ça en valait la peine. Mais elle avait trop donné, sans rien avoir en retour. Elle n’espérait plus rien désormais. Tout ce qui était susceptible de lui faire envisager les choses autrement était susceptible de se barrer, à tout moment. Elle ne voulait pas. Et pourtant, elle n’aura pas d’autre solution. Elle devra prendre un jour ou l’autre la vie à bras le corps. Profiter de ce bonheur qu’elle avait trop souvent réclamé, à corps et à cris, et qu’elle commençait à entrevoir désormais. Elle n’avait que trop gâché sa vie, brimé son existence. Elle avait pleuré alors qu’elle aurait pu combattre. Elle avait bâti cette muraille qu’il était en train de détruire. Et joyeusement. Façon de parler. Elle s’était annihilée d’elle-même alors qu’elle aurait pu continuer d’exister. Ne serait-ce que pour Andréas. Si elle avait été plus forte, peut-être n’en serait-il pas là, dans ce stade avancé de l’autodestruction. Quelle piètre sœur elle faisait. Quelle piètre personne elle était. Et lui alors? Comment pouvait-il aimer ça? Prétendre qu’elle était différente, alors qu’en fait, elle était madame tout le monde? Insidieusement, une petite voix dans son esprit lui disait que non. Elle n’était pas comme tout le monde. Mais dans combien de temps s’en apercevrait-elle? Quand il sera trop tard? Quand elle l’aura perdu pour de bon? Elle inspira de nouveaux, entortilla ses doigts gelés, avant de baisser la tête vers ses pieds. Elle se dandina d’un pied sur l’autre, la gêne se lisant sur son visage. Elle se mordilla la lèvre inférieure, avant de se lancer:

    « -Non…Je n’ai plus peur maintenant. Maintenant que tu es là. Ma seule peur c’est de te perdre. Je m’en suis rendue compte bien trop tard pour pouvoir y faire quelque chose. Et cela vaut toujours, même si une part au fond de moi sait que j’y laisserai mes ailes. Qu’effectivement je perdrai. Mais je n’ai jamais su profiter. J’ai toujours dit que j’aurai le temps. Mais je n’ai plus le temps, Faust. Je sais à quel point la vie peut être courte. Je l’ai compris que trop tardivement. Je sais qu’Erwann aurait préféré avoir un peu plus de temps. Qu’il aurait pu devenir quelqu’un. Réussir où moi je suis en train d’échouer. Je me dis parfois que la vie est injuste. Oui, il m’arrive de vouloir mourir. Et non, je ne suis pas tarée! Je vois des choses qui n’existent pas? Soit. Ce n’est pas le fruit de mon imagination. Je l’ai vu, Faust. Tu peux ne pas me croire. Je sais que c’est incensé pourtant. Mais j’ai vu ce qui allait se passer. J’ai vu Erwann claquer dans ce putain de garage! J’ai rien dit! Et je vis avec ça sur la conscience! »

    Alors qu’elle se rendait compte de l’horreur de ses mots, il était trop tard. Elle avait dit l’indicible, sa langue s’était déliée sans qu’elle ne puisse retenir ses paroles. Elle se recula, comme si elle venait d’être giflée. Elle porta sa main à ses lèvres, les larmes commençant à rouler sur ses joues. Voilà qu’elle n’avait plus pleuré depuis des années, et qu’elle se mettait à pleurer devant celui qui lui plaisait. Elle se détourna de lui, avant de faire quelques pas dans la neige, se tenant la tête. S’en voulant d’avoir trop parlé.

    « -Putain…Mais qu’Est-ce que j’ai dit là? Rosalyn, merde, tu pouvais pas la fermer sur ce coup là? Non mais… »

    Elle continuait d’avancer dans la neige, hésitante, ne voyant pas où elle marchait. Elle titubait légèrement, comme si elle avait bu plusieurs verres. Elle sentait le regard des gens glisser sur elle, mais elle n’en avait absolument rien à foutre dans l’état actuel des choses. Elle essuyait ses larmes, rejetait en arrière ses cheveux, s’éloignait de son compagnon tout en continuant de maugréer.

    « -J’ai pas besoin d’cette foutue canne. Vous voyez? Je peux marcher toute seule, comme une grande. J’vois pas où je vais, mais qu’Est-ce que ça peut foutre de toute manière? Vous voyez, je marche! »

    Ou pas. Rosalyn venait de s’asseoir dans la neige, les jambes repliées sous ses fesses, la tête entre les mains, dépitée. Elle ne savait pas trop où elle était, elle n’avait pas de repères. Alors, elle murmura alors, d’une voix brisée.

    « -Je suis minable. Minable. Minable, minable, minable! »
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Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose   i'm not your prince, just a dark knight - pv Rose EmptyVen 29 Jan - 18:39

j'ai décidé de continuer le rp, l'envie de croire que le forum est pas mort... , ça ne te dérange pas ?



    Qui était-il ? Combien de personne c'était posé cette question ? Trop peut être. Faust avait toujours la réputation de détester tout le monde. Il était fou, cette certitude était partagée par chacune des personnes qui l'approchaient. Horriblement fou, ses camarades de dortoirs l'avaient entendus faire des cauchemars qui le faisaient hurler. On l'avait retrouvé une nuit les veines ouvertes. Dolohov n'était qu'un bloc de haine et de charme. Le tout mélangé pour créer un être totalement absurde et piégé dans sa déchéance. Il était cet ange noir, ce démon aux regards froids. Froideur, détresse, haine, douleur, culpabilité, charme, cynisme. Sept traits de caractère. Le tout n'en formait qu'un seul. Dolohov était atteint psychologiquement. Riche sang pur, sa vie réelle, personne ne la connaissait. Personne ne connaissait tout de sa personnalité. Il y avait les pleines lunes qui le changeaient en monstre, une culpabilité lancinante qui l'empêchait de vivre. Et surtout un génie, un surdoué, piégé dans son incertitude ou plus exactement dans sa fuite. Fuir pour réussir à échapper à ce supplice. Parce que s'arrêter c'était faire face à tout ça. Donner une explication à absences. Expliquer ce tique qu'il avait de se griffer l'avant bras. Expliquer les bleus, les voix, la haine et sa débauche. Affronter ses sentiments. Montrer ses faiblesses. Avouer qu'il avait un sérieux problème. Trop lâche ? Oui certainement. Voilà pourquoi tout le monde ne connaissait que la partie noire de son être. La partie faite de débauche. Se balançant entre la douceur et la violence, incapable de trouver un équilibre parfait. Il était tombé dans les drogues, le sexe et surtout dans le narcissisme stupide de croire que tout était de sa faute. On l'avait classé comme un adolescent instable et cette étiquette le marquerait certainement à vie. Mais Faust était bien plus qu'un adolescent instable. Il était à la fois trop adulte, trop réaliste pour pouvoir se permettre d'espérer et pourtant il restait ce gamin juvénile perdu dans ses cauchemars. Son âme il l'avait vendu au diable et quelque part il en était fier. Un Dolohov est fier de ce qu'il est, c'était une darde familiale et il n'avait pas échappé à la règle. Sa culpabilité avait beau le ronger chaque jour un peu plus, il était fier d'être un sang pur, fier d'être un débauché, fier comme un prince. Car, c'était bien un prince qu'il était. Un prince des temps modernes, sombre, drogué et complètement pommé. Il se riait de la réalité qu'il voyait avec horreur. Il se moquait de la naïveté des filles qui passaient dans son lit et de sa stupidité lorsqu'il se prenait une bonne d'ose de cocaïne ou de nicotine. Faust avait été biologiquement créé pour foutre sa vie en l'air dans les jeux de la vie. Et c'était uniquement grâce à cette certitude qu'il était en vie, qu'il arrivait à survivre. Parce que se dire que si on s'amuse à ce point on risque de crever à chaque instant était pour le Gryffondor un médicament qui soulageait sa conscience. Un jour il paierait pour ses « crimes », un jour sa folie l'amènerait dans sa tombe. Et inconsciemment cela l'amusait. Lui qui ne croyait en rien au destin, lui qui ne suivait aucune logique ni aucune règle. Il était horriblement libre et désespérément malheureux. Grand séducteur, fier manipulateur, c'était une facette du jeune homme. Une facette qui se manifestait souvent dans sa violence, dans sa débauche et dans les rumeurs qui circulaient sur lui. Faust avait bravé l'inceste, le suicide, la vie, la folie et tout ça l'avait rendu plus mature et plus enfantin. Doux paradoxe qui le faisait paraître sous différents regards aux yeux des autres. Il était celui que les autres voulaient voir tout en ayant ce même sarcasme, ce cynisme à toute épreuve. Etre cassant et très charismatique il n'en restait pas moins faible et désespéré. Lorsqu'il posait son regard sur la douce Rosalyn, il était incapable de décider ce qu'elle voulait qu'il soit. Ses sens de la déduction hors norme ne faisait plus d'effet face à elle. Et il se retrouvait complètement abandonné à l'état que certains auraient nommé « humain ». Faust était comme Troie. Forteresse imprenable qui avait fini par brûler. Par la ruse d'Ulysse ? Oh non. Mais bien par la beauté de Hélène. Et Rosalyn était Hélène, elle briserait Troie ou Faust. Elle abattrait ses murailles si ce n'était déjà fait. Avec elle il était doux, hésitant et toujours aussi cassant. Il ne voulait pourtant pas la briser, juste l'aider...

    « -Non…Je n’ai plus peur maintenant. Maintenant que tu es là. Ma seule peur c’est de te perdre. Je m’en suis rendue compte bien trop tard pour pouvoir y faire quelque chose. Et cela vaut toujours, même si une part au fond de moi sait que j’y laisserai mes ailes. Qu’effectivement je perdrai. »

    Il ne souriait pas. Elle acceptait l'inévitable. Elle acceptait de se briser les ailes. Deux sentiments contradictoires se débattaient dans son myocarde. Le sentiment incompréhensible qui le poussait à vouloir l'aider, la protéger et même à l'aimer. Et un autre qui le poussait à l'éloigner toujours un peu plus loin pour l'empêcher de souffrir.

    « Mais je n’ai jamais su profiter. J’ai toujours dit que j’aurai le temps. Mais je n’ai plus le temps, Faust. Je sais à quel point la vie peut être courte. Je l’ai compris que trop tardivement. Je sais qu’Erwann aurait préféré avoir un peu plus de temps. Qu’il aurait pu devenir quelqu’un. Réussir où moi je suis en train d’échouer. Je me dis parfois que la vie est injuste. Oui, il m’arrive de vouloir mourir. Et non, je ne suis pas tarée! Je vois des choses qui n’existent pas? Soit. Ce n’est pas le fruit de mon imagination. Je l’ai vu, Faust. Tu peux ne pas me croire. Je sais que c’est insensé pourtant. Mais j’ai vu ce qui allait se passer. J’ai vu Erwann claquer dans ce putain de garage! J’ai rien dit! Et je vis avec ça sur la conscience! »

    Erwann était son frère aîné, il savait par les rumeurs confirmées que celui-ci était mort d'une overdose. Chose qui n'aurait pas dérangé Faust, mourir au moment où on plane le plus haut. Lui avait choisi de se couper les veines, parce qu'il avait beaucoup plus de chance de crever ainsi. Elle voulait mourir ? Un froncement de sourcils indiqua qu'il était contre cette idée. Les autres pouvaient crever, il y avait deux personnes dont il ne supporterait jamais la mort à présent. Elle et Cassiopée. Tout à coup alors qu'elle finissait à peine sa phrase il se recula subitement comme si elle l'avait giflé. Rosalyn était une voyante. Même si ses pouvoirs n'étaient pas très développés pour le moment vu qu'elle n'avait eu qu'une seule et unique vision apparemment. Mais la peur s'insinua en lui. Elle pouvait voir ce qu'il y avait de pire en lui, elle pouvait voir la folie que la lune lui causait si par malheur ses pouvoirs se développaient. En toute logique en cet instant il aurait dû fuir, c'était son dernier espoir, sa dernière chance. Mais tout le monde sait que Dolohov n'est pas logique. Il la vit porter la main à sa bouche, les larmes coulant de ses yeux aveugles. Elle ne l'avait jamais dit ? Elle avait gardé ça pour elle et il avait fallu qu'elle se confie à lui. Lui qui pourtant était l'une des rares personnes à pouvoir la comprendre à la perfection. Figé il la regarda se détourner :

    « -Putain…Mais qu’Est-ce que j’ai dit là? Rosalyn, merde, tu pouvais pas la fermer sur ce coup là? Non mais…
    J’ai pas besoin d’cette foutue canne. Vous voyez? Je peux marcher toute seule, comme une grande. J’vois pas où je vais, mais qu’Est-ce que ça peut foutre de toute manière? Vous voyez, je marche! -Je suis minable. Minable. Minable, minable, minable!»


    Il admira le courage de la douce puis lorsqu'elle tomba à genoux dans la neige, ses sens s'activèrent et il se précipita vers elle. Tendrement il la souleva du sol, ignorant royalement les regards des passants. Il avait toujours eu un don pour destabiliser les gens ou pour les éloigner ; Faust la porta jusqu'à une ruelle parallèle au Marché de Noël, rue où les passants se faisaient bien plus rares. Doucement il s'assit sur un banc, la serrant toujours dans ses bras tout en la berçant.

    « Chuut…Calme toi… Ce n’est rien. Tu n’es pas responsable Princesse. Tu l’as vu parce que tu es une voyante ce qui est très rare. Tu l’as vu et tu n’es pas responsable, tu ne pouvais pas savoir à l’époque que ça allait réellement arrivé. Et de toute façon qu’est ce que tu aurais pu faire. Rien, parce que tout le monde meurt un jour Rose. Tu n’es pas folle, regarde, toi tu as des visions cohérentes. Moi j’entends des voix, alors je crois qu’entre nous deux, c’est moi qu’il faut enfermé à mon avis. »

    Un sourire triste éclaira son visage pale. Il avait avoué qu'il entendait des voix sans même y penser. Et la conséquence de ce qu'il venait de dire le frappa de plein fouet. Il lui releva doucement le menton de façon à planter ses prunelles d'un bleu éclatant dans celles, vides et larmoyantes de la douce Woodstock. Il lui caressa tendrement la joue et soudain, sans savoir pourquoi il faisait une chose aussi stupide ses lèvres effleurèrent les siennes, d'abord hésitant puis il se décida, l'embrassant avec tendresse. Après tout, elle pouvait le repousser, cela il le comprendrait de toute façon il avait dépassé la ligne qu'elle avait tracé.

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