Vox Tenebrae
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 Retrouvailles - Faust

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Cassiopée A. Dolohov

Cassiopée A. Dolohov

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MessageSujet: Retrouvailles - Faust   Retrouvailles - Faust EmptyDim 8 Nov - 21:27

Amours heureux ou malheureux,
Lourds regrets, satiété pire,
Yeux noirs veloutés, clairs yeux bleus,
Aux regards qu'on ne peut pas dire,
Cheveux noyant le démêloir
Couleur d'or, d'ébène ou de cuivre,
J'ai voulu tout voir, tout avoir
Je me suis trop hâté de vivre.



- Retrouves-moi dans la salle abandonnée.
Cassiopée.
P.S : Viens seul si tu ne veux pas que du sang coule à flots.

Disait le mot qu'elle avait laissé à l'intention de son frère.


    La cape de la verte et argent était négligemment jetée sur l’une des tables, la jeune femme couchée au-dessus portait de temps à autres une cigarette à sa bouche, ses grands yeux bleus étaient masquées par de délicates paupières fermées, sur lesquelles, elle avait tracé un trait de khôl, régulier. L’âpre fumée enveloppait l’air froid de la salle abandonnée, l’hiver s’était abattu sur Poudlard, s’engouffrant dans chaque pièce et recoin du château, narguant les pulls en faisant frissonner leur maître malgré le tissu. Cassiopée était indifférente à la température qu’il y faisait, elle aimait le froid, lorsqu’il pénètre dans la peau, se frayant un chemin parmi les cellules et propageant dans le corps une agréable sensation. Elle aimait contempler l’engourdissement de ses doigts avant de les secouer pour retrouver leur pleine liberté. Une dernière taffe et elle jeta le mégot encore allumé à travers la pièce, sa posture désinvolte contredisait ses véritables sentiments, elle avait insonorisé la pièce, de même qu’elle avait empêché toute odeur de s’échapper des quatre murs de la classe, la blonde souhaitait avant tout être isolée avec son frère pour qu’ils puissent parler et fumer sans qu’on vienne les déranger. Faust … Son nom résonna dans son esprit, son cœur flancha avant qu’elle se reprenne, il ne fallait pas qu’elle lui tombe dessus aujourd’hui, il risquerait de se braquer … Elle été passablement irritée depuis la dernière fois qu’il avait repoussé ses avances et avait préféré se rendre au marché de Noël avec sa cruche bien-aimée. Ce simple souvenir lui arracha une grimace amère, ses poings se serrèrent et avec une brutalité peu commune, elle se redressa d’un geste brusque. Ses magnifiques yeux bleus fixaient la porte, peints d’une colère froide. L’abîme qu’il avait creusé ce jour là ressortait toujours aussi douloureuse et ardente, son âme en avait prit un coup. Elle n’y pouvait s’y résigner, l’attitude de sa moitié la dépassait royalement, pour un peu elle penserait qu’il prend, en réalité, un malin plaisir à la torturer… mais il n’est pas comme elle, il est peut-être fou à cause des voix, de sa lycanthropie mais jamais aussi fourbe et égoïste que sa moitié était devenue. Il se donnait une image devant les autres, mais chacun il lui était aisé de décrypter chacun de ses gestes, chacune de ses paroles et chacun de ses mensonges. Cass’ connaissait mieux son frère qu’il ne se connaissait lui-même, elle l’avait vu dépérir sans la voir le suivre, elle pouvait le déchiffrer comme un livre ouvert si elle était 100% consciente, ce qu’elle n’était que rarement. Dénigrant son corps et ses responsabilités, elle fuyait comme une gamine dans un monde qu’elle seule connaissait et pouvait s’offrir le luxe d’y accéder, loin d’être lunatique et stupide, elle avait simplement choisit le chemin qui lui paraissait le plus aisé pour continuer son chemin sans pour autant être blessée, par qui que cela soit ou par quoi que cela soit. Malgré les dires et la réputation qu’elle s’était édifiée, elle au moins ne tombait jamais lors d’une rupture amoureuse ou d’un désenchantement, son monde était fait de gris et de réalité, les rêves ne le franchissaient jamais, ils ne pouvaient l’atteindre, elle se l’interdisait et laissait à la fortune des autres le soin de s’en faire sur elle, elle donnait les espoirs qu’elle fauchait à ses victimes. La Slytherin était devenue un horripilant monstre sans cœur ni sentiments et se jouait de cette image avec charme et une pointe de séduction.

    Elle chercha dans une de ses poches son paquet de cigarettes, s’allumant une autre « douceur fatale », comme elle les appelait, son regard s’attarda sur la nouvelle présence qui s’était immiscée dans la salle. Fumant nonchalamment, dans sa froide beauté, taillée dans le marbre des plus raffinés, la jeune semblait s’être détachée de son environnement. Lascivement se perdant dans les ombreuses fumées dégagées par le rouleau blanc, se souciant guère de la présence de cet autre qu’elle connaissait si bien, mais qui avait été happé par l’obscurité pesante des lieux. Il aurait été si aisé de tourner les talons et abandonner là ce qu’elle était venue y faire, mais en être complexe qu’elle était, la sœur cadette, ne se laisserait pas démonter. Néanmoins elle devait surveiller de près ses dires et ses actes car en cette charmante présence, la tendance à se perdre dans les voluptés les plus obscures que deux être pouvaient créer était récurrente. Voix du cœur et voix de l’esprit, dilemme non encore résolu par une âme damnée fatiguée de courir sur monts et maux en quête d’un peu de répit, le poids de la souffrance et de la culpabilité pesantes sur ses épaules fatiguées d’avoir tant parcourut silencieusement pendant de longues nuits. Après tout, elle l’avait appelée.
    - Contente de te voir enfin, Faust, tu as failli me manquer, murmura-t-elle consciente des possibilités auditives développées de son frère. Sans lui jeter un regard elle se recoucha, tira une latte de la cigarette et ferma les yeux pour profiter de l’extase prochaine.


    Elle savait qu’il ne supportait point qu’elle le repousse et le rejette, il avait déjà été que trop mal mené pendant leur enfance respective. Elle détestait le faire également, l’éloigner la blessait mais il avait été injuste avec elle la dernière fois lorsqu’il l’avait repoussée à son tour. La rancune était restée bloquée au niveau de sa délicate gorge, prise de mutisme, elle n’avait pu répondre et s’était contentée de tourner les talons et de le planter là. Noël approchait, dans moins de deux mois ils devraient passer un cap qu’il leur était difficile à tous les deux. L’artifice que Gabriel mettait en place à chaque année, ne lui était point étranger, elle savait pertinemment où il dépensait sans compter son argent et pourtant elle faisait comme si elle en ignorait tout. Gabriel … ce troisième prénom elle en faisait usage que très rarement, Gabriel l’ange comme leur mère se plaisait à l’appeler plutôt qu’user de la terrible référence à l’enfer avec Faust. Elle ne l’appelait ainsi que lorsqu’elle le savait maître de ses émotions, sans sa maladie mentale et sa maladie physique, la vraie personnalité « normale » de son ainé. Il se manifestait rarement aux autres mais c’était à ces moments là qu’elle aimait le plus être avec son frère car elle n’avait plus besoin de jouer des apparences, elle redevenait l’enfant qu’elle a toujours été, bercée dans la chaleur de ses bras, tous les deux assis devant la cheminée priant pour qu’un miracle leur arrive, qu’elle revienne peut-être … ?
    - Approches-toi s’il te plaît, dit-elle en ouvrant les yeux pour le fixer. Je ne veux plus qu’on soit fâchés, pas pour… Noël, déglutis-t-elle avant de finir sa phrase.


En tes bras j'espérais pouvoir
Attendre l'heure qui délivre ;
Tu m'as pris mon tour. Au revoir.
Je me suis trop hâté de vivre.
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Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: Retrouvailles - Faust   Retrouvailles - Faust EmptyDim 8 Nov - 22:59

Retrouvailles - Faust 29m6n9s Retrouvailles - Faust 4kuwra
(c) Acide Edulcoré
Je t’aime que veux tu de plus ?
Te faut-t-il un cœur, te faut-t-il un cerveau, tient prends les miens.
Prend tout ce que j’ai.



    « Retrouves-moi dans la salle abandonnée.
    Cassiopée.
    P.S : Viens seul si tu ne veux pas que du sang coule à flots. »


    Un soubresaut agita ses mains tandis qu'il parcourait ses lignes. Il se força à se calmer, ses yeux parcourant encore et encore le bout de parchemin. Que devait-il faire ? Avec sa soeur, c'était toujours une question d'hésitation. Il savait que si il allait, il devrait supporter la colère de la princesse damnée. Si il assumait ses responsabilités, il se ferait encore avoir, embobiné par la personne qu'il connaissait le mieux, embobiner encore et encore. Comment un être qui vous est si cher peut vous faire souffrir au point de la désirer ? Jamais au grand jamais Faust n'aurait pensé que la gamine qu'il se forçait à protéger pendant son enfance allait devenir un véritable prédateur. De nouveau, la douleur dévasta son visage d'une pâleur extrême. Ce n'était pas elle. C'était de sa faute. A chaque fois qu'il posait son regard sur elle, à chaque fois qu'il la voyait manipuler les autres autour d'elle. Il se rendait compte de ses erreurs. Erreurs qu'il avait commises sans même s'en rendre compte. Il avait fait disparaître son sourire, il lui avait volé son bonheur. C'était de sa faute si elle était devenue comme ça. Au fond d'un gouffre dont il essayait vainement de la sortir. Lui aussi était tombé dans la damnation, mais il avait parcouru la moitié du chemin pour retourner vers la lumière. L'autre moitié lui était inaccessible. A chaque fois, il se forçait à aller chercher sa tendre soeur, quitte à sombrer un peu plus à chaque pas. Parce qu'il lui devait bien ça. Parce qu'il voulait qu'elle soit heureuse, il voulait revoir ses sourires sincères et ses grands yeux bleus brillaient d'une joie à toute épreuve. Et pourtant, il en était incapable. Incapable de se sauver lui-même donc incapable de la sauver elle. Elle à qui il devait tellement. Il ne pouvait rien faire. Juste la voir dépérir, juste hurler son désespoir, juste la ramasser à la petite cuillère et lui offrir ce qu'elle voulait. Parce que c'était de sa faute si elle n'était plus la même. Parce que sa folie avait pris de proportions telles qu'il avait brisé sa soeur. Sa soeur, sa moitié, son tout. Comme il souffrait de la voir ainsi, plongé dans une damnation éternelle. Il avait vendu son âme au diable ? Elle, elle avait tout vendu. Jusqu'au moindre détail. Et il ferait tout pour la racheter quitte à souffrir au passage.
    Cassiopée retrouverait le sourire, le vrai, celui qu'il connaissait par coeur et ce jour-là, peut être, la culpabilité s'arrêterait. Mais pas avant, pour l'instant, il lui avait volé sa mère, il lui avait tout pris, mais il avait tout perdu. Incapable de lui rendre ce qu'il avait volé inconsciemment, incapable de retrouver la raison, harceler par des voix qui le rendaient extrêmement fragile. Douce torture, lente agonie... Il n'avait pas le choix. Il n'avait jamais eu le choix. De toute façon, ses voix ne lui en auraient pas laissés la possibilité, c'était sûrement parce qu'elles « ressentaient » la douleur qui ravageait son coeur meurtri à chaque fois qu'il posait ses prunelles myosotis sur elle. Oui sûrement. Avec elle, il ne pouvait plus fuir. Elle était capable de le rattraper. Toujours. Il n'y avait aucun échappatoire et il n'y en aurait jamais. Ce jour-là son mutisme se fit plus insistant, tandis qu'il se bornait à n'écouter personne, perdu dans des pensées bien sombres. Il n'accorda même pas un regard à la douce Rosalyn, parce que ses pensées étaient entièrement rivées sur sa soeur et qu'il ne voulait pas mettre en danger son obsession
    Les griffes de sa soeur étaient bien tranchante et le coeur de Rose si facile à lacérer... Lorsque enfin il se décida à assumer les conséquences de ses actes, il griffait la cicatrice de son avant-bras avec violence. Lorsqu'il doutait, qu'il était perdu ou même rempli de culpabilité et de douleur, son tic revenait, faisait rougir à sang ses poignets. Il arrêta seulement devant la salle dans laquelle Cassiopée se trouvait. Redescendant sa chemise blanche pour cacher ses marques, il passa une main dans ses cheveux ébène avec de soupirer. La pleine lune était loin à présent et les voix semblaient s'être vaguement apaisés. Car, il n'y avait jamais besoin de voix lorsqu'il était avec elle, il suffisait qu'il la regard pour se souvenir de la douleur qu'il lui avait infligé. Tel une ombre sauvage il entra dans la pièce découvrant Cassiopée allongée sur sa cape verte et argent. Quelque part, il la désirait, après avoir goûté à l'arôme de ses lèvres, il ne pouvait s'en empêcher. Mais c'était mal et il en était parfaitement conscient. La vipère était entourée de fumée, une cigarette entre les lèvres, il ne bougea pas. Adossé contre la porte qu'il avait soigneusement verrouillé, il fixait la princesse damné avec une effroyable impassibilité qui cachait bien ses véritables sentiments.

    - Contente de te voir enfin, Faust, tu as failli me manquer, murmura-t-elle tandis que ses yeux se fermer.
    - J'ai bien peur que cela ne soit pas réciproque, lui répondit-il d'une voix faible, qui ne fut qu'un murmure à peine audible.

    Il serra violement les dents, s'avançant lentement vers elle. Il savait qu'elle lui en voulait. Après tout, il était partit avec Rosalyn qui en plus d'être une obsession était une née moldus. De quoi la faire aisément détesté par la vipère. Il détestait quand elle le rejetait surtout en cette période qui leur rappelait trop de mauvais souvenirs. Leur mère était morte par sa faute et elle l'en rendait coupable. C'était tout à fait normal. Elle était morte. Morte s'obligeait-il à se le répéter dans sa tête, prince masochiste piégé aux enfers. Alors pourquoi s'obstinait-il à lui offrir des cadeaux. Cette grande malle que leur père n'ouvrait jamais était pleine de cadeaux multiples. Pour elle. Pour pouvoir sourire à nouveau ou du moins essayer. A Noël, tout le monde voyait un Faust heureux jusqu'à ce que le jour du réveillon arrive... Puis il retomberait dans sa folie, pris au piège dans des souvenirs si douloureux qu'il se réveillait en hurlant la nuit. Voilà pourquoi, il ne supportait pas qu'elle le rejette. Comme il aurait voulu pouvoir encore la bercer doucement en lui disant qu'il était désolé, mais qu'elle reviendrait, qu'elle ne pouvait pas les abandonner. Car leur si douce mère ne pouvait les laisser non ? Jamais elle ne les abandonnerait dans leur déchéance ? Il fallait croire que si, car à présent, Cassiopée était allongée sur une table fumant comme quatre tandis que Faust essayait vainement de ne pas se griffer violemment le bras de peur que les voix reviennent. Les poings serrés, il restait impassible, incapable de lui dire quoique ce soit. Juste capable de supporter sa colère, parce que ô oui, il la méritait.

    - Approches-toi s'il te plaît. Je ne veux plus qu'on soit fâchés, pas pour... Noël

    La douleur ravagea son visage et cette fois si, il s'approcha jusqu'à pouvoir la toucher. Cependant il s'arrêta avant, puis d'un air, presque contrarié, repoussa main, celle qui tenait la cigarette, l'éloignant de ses si douces lèvres.

    - Arrête Cass'. S'il te plait.

    Mais il savait qu'il ne pouvait pas gagner contre ça puisse que lui-même y succomber. Il soupira, en lui disant cela, il parlait à la fois de sa drogue et de Noël. Il avait du mal avec les souvenirs, surtout ceux de Noël. Il s'assit sur une table juste à côté d'elle, détachant sa cape rouge et or pour plonger son regard perdu dans celui, en pleine extase de sa soeur.

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Cassiopée A. Dolohov

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MessageSujet: Re: Retrouvailles - Faust   Retrouvailles - Faust EmptyDim 8 Nov - 23:56

    Le soir tombait rapidement par ces journées d’hiver, le Soleil délaissait ses rayons pour d’autres horizons suivant la course dont lui seul entendait le but. La classe était presque plongée dans l’obscurité totale alors qu’il n’était que dix-huit heures de l’après-midi. La seule chose que le regard de la demoiselle distinguait encore avec une parfaite aisance, était le cercle rouge qui rongeait le papier pour le transformer en cendre morne, bonne à s’en débarrasser d'un coup de poignet. Le temps mis par son frère pour arriver au rendez-vous, avait laissé à Cassiopée le loisir de se replonger dans de lointains souvenirs de bonheur éphémères et de courte durée que la famille Dolohov avait pu connaître. Ils étaient moins nombreux que les mauvais, certes, mais à ces rares occasions de festivités, la jeune femme se donnait le luxe de rouvrir d’anciennes blessures et puis c'était bientôt Noël alors... Tout avait été gravé à la perfection dans sa mémoire, comme si l’été de ces 5 ans datait encore d’hier. Elle revoyait ses longs cheveux d’or flotter dans l’air lorsqu'elle courait derrière son frère pour essayer de le rattraper alors que lui-même détalait derrière maman dans les champs, ou encore le pique-nique à la plage qu’ils avaient pu faire loin de Londres, le soleil était d'une rare chaleur, ils avaient même pu se baigner jusqu'à la taille avant de rentrer en vélo vers la maison de campagne d'une de leurs amies. La jeune serpentard se souvenait ainsi comment ils se prenaient dans les bras l’un de l’autre, tout était naturel et naïf, du bonheur à l’état pur, volcanique, touchant sans qu'il n'y ait d'ambiguïté pour le briser. Dès à présent, elle ne pouvait plus se permettre de tels actes avec son sa moitié, même si l’envie latente mouchait son cœur et protestait en son fort intérieur, elle connaissait les enjeux de ce simple touché, la cadette avait beau le connaître, elle s’était perdue le jour où elle avait osé franchir le pas de trop et quêter le septième ciel avec sa moitié pour n’en former plus qu’un. Toucher Faust pour le prendre dans ses bras demandait une grande réflexion et la préparation d’un moment importun, il pourrait se méprendre et croire qu’elle le séduisait alors qu’elle avait simplement envie parfois d'effleurer sa peau pour retrouver ces rares moments passés ensemble dont elle était nostalgique.

    Son frère avait mûri, elle le sentait, son visage était moins souvent torturé par les voix qu’il laissait transparaître parfois sur les traits de son visage, fatigués pour son âge. Rosalyn lui faisait un effet dont elle seule pouvait en tirer le mérite. Rosalyn … ce prénom dont Cass’ était lasse d’entendre et d’y penser. Cette blondasse n’était qu’une fille sans importance et pourtant elle arrivait à combler son frère là même où elle avait échoué ! Pourquoi la vie était-elle aussi injuste ? N’avait-elle pas tout donné pour lui ? Et voilà comment il la remerciait, cela ne lui était pas personnel, les goûts et les sentiments ne se choisissent pas. Un jour il sonne à votre porte et sans demander la permission s’y installent, on ne peut lutter, cela apporte plus de souffrances de vivre dans l’illusion que dans la réalité. Encore un allé retour fébrile. La clope chassait tous les dangers, les peurs et le stresse que la jeune femme ressentait, en psychologie on appelait cela un transfère, elle savait pertinemment ce qu’elle faisait, elle n’était pas prête, pas encore tout du moins pour assumer tout ce poids sur ses épaules courbées.

    Ils avaient perdu leur complicité. Elle s’en rendit compte quand il prononça ces paroles. Elle ne bougea point dans un instant de tension extrême, portant sa clope à tâtons à ses lèvres, elle en tira une longue bouffée et la recracha sous forme de cercles épais pour gagner du temps. Pourquoi ne cessaient-ils de se faire du mal ? C’était ça leur nouveau jeu après l’amour ? Se détruire pour se culpabiliser ? Son frère vivait déjà un véritable enfer, quand il était avec elle c’était encore pire, elle ne savait plus très bien depuis quand cela avait commencé, peut-être depuis qu’elle l’avait embrassé... Sentant la situation lui filer entre les doigts, elle retint sa respiration, elle ne contrôlait plus rien, elle le savait sous sa domination, mais à quoi lui servait le pouvoir sans l’amour fraternel perdu ? Puisqu’elle n’avait encore pas un amour véritable, elle ne pouvait se perdre de perdre celui qu’ils avaient si longtemps partagé. Restant bouche bée, elle ne dit rien pendant un certain moment, elle sentait ses barrières fléchir, elle pouvait laisser sa langue se délier pour lui poser la question dont elle voulait réellement la réponse, mais cela ne le ferait que l’enfoncer un peu plus dans sa culpabilité. Une vague de colère monta en elle, mais sans bouger elle dit sur un ton nonchalant, comme si cela lui était réellement égal qu’elle lui ait manqué ou non, ce qui était totalement faux.
    - C’est ça notre nouveau jeu ? Se dénigrer ? S’en vouloir ? C’est ça ce que tu veux ? demanda-t-elle en ponctuant un silence à chaque question. Ce n’était ni un piège, ni une manipulation, elle cherchait une vérité qu’elle seule pouvait lire entre les lignes de ses questions, sans à avoir à poser directement la question à son frère. Cassiopée comprenait qu’il se vendait pour elle, il ne la supportait plus mais il venait quand même à ses rendez-vous. La tristesse la submergea, et le fourbe sentiment de solitude l’enveloppa dans un manteau de désespoir. Elle finit par fumer le philtre sans s’en rendre compte et éteignit la cigarette. Le zipo en argent massif s’ouvrir de nouveau pour allumer une autre blanche à l’anneau doré. Encore heureux qu’elle ne fumait que des cigarettes, parce qu’à l’instant présent, il aurait fallut plus qu’une bonne rasée d’alcool fort pour ternir les sentiments pessimistes qui l’envahissaient.

    Il s’assit à la table à ses côtés, elle ne le regardait toujours pas, ses yeux fermés, elle ne voyait point la douleur qui s’était inscrite sur son visage d’adolescent, mais le trémolo de sa voix l’avait démasqué, elle ouvrit les yeux et le regarda sans broncher. Il repoussa sa main et la fixa du regard, il était perdu. Elle se releva pour se mettre à son hauteur, le temps du jeu malsain était terminé, elle continua de le regarder sans ciller. Laissant le silence venir planer en vieux corbeau, elle laissa tomber les barrières derrière lesquelles son regard se cachait. La nonchalance fut remplacée par la douleur, l’impassibilité de ses traits fut remplacée par la peine.
    - Arrêter ? Tu sais bien qu’un jour on mourra tous, de cancer ou non d’un banal accident. Tu es mieux placé que moi pour savoir au sujet de la mort, elle peut frapper n’importe quand et n’importe qui, en profiter autant que nous le pouvons ne la repoussera pas, l’approchera sûrement mais c’est mon choix Faust. Nous ne devons pas la craindre, ni la regretter, c’est la vie Gabriel.

    Son regard clairvoyant s’assombrit. Elle venait de lui faire un cadeau, son cadeau de Noël, auparavant, cet argument sur la mort et surtout celui de leur mère avait été utilisé pour l’enfermer dans ses filets, désormais elle le libérait de cet argument, plus jamais elle ne pourrait s’en jouer contre lui, elle savait qu’il comprendrait, même si cela n’avait pas été immédiat il y repenserait sûrement, elle le délivrait également de la culpabilité, lui donnant une porte de sortie, après tout elle lui devait bien cela car il avait arrêté son choix. Elle tira une autre taffe de la cigarette. Lui attrapant la main, elle la caressa d’un geste timide, en signe d’un geste amical, penchant sa tête sur le côté elle le regarda de nouveau et lui demanda d’une petite voix :
    - Tu me détestes hein … ? Tu veux que je m’en aille ? Que je te laisse vivre en paix ? S’il te plaît dis moi la vérité je déteste la découvrir en te regardant … comme celle de maintenant, tu veux m’éviter mais tu ne peux t’en empêcher parce que tu as de la peine pour moi … c’est pour ça que t’es venu n’est-ce pas ?

    Elle ne lui lâcha pas la main, mais son regard se décrocha de celui de son frère pour se fixer sur l’extérieur de la fenêtre et peu à peu elle remonta sa garde et son visage perdit toute expression pour ne devenir qu’un masque inaccessible. Elle se recoucha sans le lâcher et fuma encore en attendant sa réponse, qu’elle quelle soit. Elle était prête.

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Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: Retrouvailles - Faust   Retrouvailles - Faust EmptyLun 9 Nov - 19:32

J'ai longtemps parcouru son corps
Effleuré cent fois son visage
J'ai trouvé de l'or
Et même quelques étoiles en essuyant ses larmes
Et j'ai appris par coeur la pureté de ses formes
Parfois je les dessine encore
Elle fait partie de moi




    Stop, stop stop à la douleur. Il aurait voulu mettre un panneau, criait qu'il en avait marre. Mais merde ce n'était pas de sa faute à la fin ! Tout effacer comme il aurait voulu pouvoir faire ça. Oublier ses doutes quand il regardait Rosalyn, incapable de comprendre le lien qui se tissait entre eux. Oublier le sourire fictif de sa soeur, l'effacer, la serre dans ses bras comme il le faisait souvent. Avant du moins. Avant qu'il n'oublie qu'il était humain comme tout le monde, pas un simple animal qui à chaque pleine lune devenait un monstre. Azael, c'était ainsi que son père aimait l'appeler. Azael, celui qui avait appris aux hommes à dévaster la Terre. A chaque fois qu'il voyait le rictus douloureux de Faust, à chaque poing serré, regards défiés, c'était Azael qui revenait. Il aurait également voulu effacer ça. Le rictus moqueur de son père dont il avait malencontreusement hérité. Car il était le portrait craché d'Antonin Dolohov, sauf pour les yeux. Au lei des prunelles noires et cruelles de son géniteur il possédait deux magnifiques yeux bleus oscillant entre douleur et impassibilité. Oscillant entre deux mondes, oui c'était ainsi que l'on pouvait décrire Faust. Perdu entre la réalité qui le dévastait et son monde dérisoire qui le perdait dans l'alcool, la drogue et le sexe. Lui, il était quelque part entre les deux, clamant une réalité trop sombre pour la plupart des gens, être cynique et morbide, torturant les autres par ses paroles. Et cela s'en même s'en rendre compte. Mais se laissant aller à la débauche pour oublier son génie qui le poussait à être logique. Car il avait beau avoir un QI dépassant de loin la moyenne, la réalité que cette idée impliquait lui était insupportable. Il pouvait réfléchir plus rapidement que les autres, mais aussi comprendre plus vite et réussir. Mais cela voulait dire qu'il devait accepter d'être fou, d'être celui qui entend des voix et qui leur obéit. Et ça, il était incapable de le supporter. Vendre son âme au diable était une chose, être condamné fou en était une autre. De plus, jamais ô grand jamais Faust n'avait été logique. Il était un être compréhensible, aux idées folles et à l'esprit étrange, clamant des pensées dérisoires et des gestes absurdes à la conquête d'un monde où il n'y aurait que de la liberté. Faust aurait voulu oublier son nom et sa ligné. Oublier Faust celui qui avait vendu son âme à Méphistophélès. Oublier Azael celui qui avait été chèrement puni pour ses crimes. Et même oublier Gabriel qui était sa seule et unique porte de secours. Gabriel, les souvenirs du Gryffondor se portèrent sur sa, si tendre, mère. C'était Gabriel avec elle, cela l'avait toujours été. C'était le prénom qu'elle lui avait choisi et pourtant à chaque fois qu'il y repensait, la plaie lancinante qui barrait son palpitant se faisait plus violente. Il n'était pas cet archange. Il n'était pas l'ange qu'elle avait vu en lui. Car, après tout, c'était de sa faute. Il l'avait brisé. L'avait défiguré. Et cela l'avait tué. Sans qu'il puisse dire que c'était impossible, sans pouvoir dire que jamais il n'aurait fait ça. Parce que mentalement il s'en savait incapable. Elle avait été le dernier rempart qui empêchait son père de le détruire complètement. Son dernier rempart et le seul et unique rempart qui empêchait son géniteur de battre Cassiopée. Ca serait lui et personne d'autre. Un jour, il en avait fait la promesse à sa mère quand elle lui avait dit qu'elle était désolée. Jamais, son père ne frapperait sa moitié. Jamais il ne la toucherait parce que sinon il le tuerait. La folie vengeresse qui avait brillé dans son regard en était la preuve. Lui pouvait bien souffrir cela lui importait peu. Mais voir Cassiopée se faire détruire était une chose que jamais il ne supporterait. Mais à son plus grand malheur, il avait fini par la faire souffrir. Il avait tué Euterpea Dolohov sans même s'en rendre compte. Peut être pris d'une colère incontrôlable contre son géniteur ? Il se souvenait seulement de, eux trois dans la pièce puis le blanc. Plus rien. Jusqu'à ce que son père le réveille avec une effroyable impassibilité en lui disant qu'il avait tué sa mère. Cela l'avait détruit. Encore plus que les voix. Encore plus que les sortilèges de son père. Encore plus que tout ça. Il avait fini par essayer de se couper les veines. Pour échapper à sa folie. Il s'était raté. Et la cicatrice sur son poignet à vif prouvait qu'il avait encore beaucoup de mal à vivre.

    A présent, à chaque fois qu'il regardait Cassiopée, il se rendait compte que quelque chose avait disparu entre eux. Il ne la serrait plus dans ses bras. Il essayait d'éviter le plus possibles son contact de peur de la briser. Car si il avait tué sa mère, que ferait-il lorsqu'on le réveillerait en lui disant qu'il avait tué sa soeur ? Il avait beau avoir une âme damnée, son coeur était pur, horriblement pur et fragile caché dernière des murailles de haine et de froideur. Et à chaque fois qu'il croisait le regard de sa moitié, il voyait que leur complicité commençait à disparaître surtout depuis le moment où il avait partagé sa couche. Faust avait parcouru son corps, effleuré sa peau et humer l'arôme de ses lèvres. Et il avait beau être rebuté à cette idée, il savait qu'à présent cela faisait partie de ses « besoins ». Elle était sa soeur et il ne pouvait s'empêcher de lui offrir l'amour inceste qu'elle voulait. Quitte à se brûler les ailes au passage.

    - C'est ça notre nouveau jeu ? Se dénigrer ? S'en vouloir ? C'est ça ce que tu veux ?
    - Peut être bien. Ce n'est pas moi qui ai fait les règles princesse. murmura-t-il d'une voix douce.

    Il ne pouvait supporter de lui répondre de cette manière. Il aurait voulu lui dire que non, non ce n'était leur nouveau jeu, qu'il ne le voulait pas. Mais aucun son ne sortit de ses lèvres. En masochiste qu'il était, Faust était incapable de révéler ses sentiments les plus profonds, il fallait toujours qu'il réponde, qu'il envoie sa répartie à la con qui était capable de blesser les autres. Avec lui, il fallait lire entre les lignes, décrypter son regard douloureux, écouter sa voix suave pour discerner ses véritables mots. Mais dès l'instant qu'il prononça ses paroles, son profond dégoût de lui-même le submergea et il se rendit compte de son erreur. Observer le visage dévasté de sa soeur était quelque chose qu'il ne pouvait supporter. Il ferma les yeux, ouvrit la bouche puis la referma. Que pouvait-il lui dire ? Qu'il était désolé tellement désolé. Le jeu était terminé, il le sentait. Enfin, elle se risqua à la sincérité et il vit avec une horreur grandissante la peine sur son visage.

    - Arrêter ? Tu sais bien qu'un jour on mourra tous, de cancer ou non d'un banal accident. Tu es mieux placé que moi pour savoir au sujet de la mort, elle peut frapper n'importe quand et n'importe qui, en profiter autant que nous le pouvons ne la repoussera pas, l'approchera sûrement mais c'est mon choix Faust. Nous ne devons pas la craindre, ni la regretter, c'est la vie Gabriel.
    - Je ne veux pas que tu meures.

    La réponse avait fusé, entre douleur et tristesse. Souvenirs et remords. Elle lui offrait une porte de sortie qu'il se bornait à refuser, enchaîné à sa culpabilité, son seul réconfort était son dernier prénom, ramenant une touche de joie éphémère dans le coeur du jeune homme, mais aussi le fait qu'elle ne cherchait pas à le berner. Il se laissa faire lorsqu'elle prit sa main et alla même jusqu'à la serrer, son regard planté dans les prunelles de la, si belle, Cassiopée.

    - Tu me détestes hein ... ? Tu veux que je m'en aille ? Que je te laisse vivre en paix ? S'il te plaît dis moi la vérité je déteste la découvrir en te regardant ... comme celle de maintenant, tu veux m'éviter mais tu ne peux t'en empêcher parce que tu as de la peine pour moi ... c'est pour ça que t'es venu n'est-ce pas ?

    Il tressaillît. Comme si il pouvait réellement la détester. Pour la première fois depuis près de cinq ans, il se leva et la força à se relever à moitié. Ses mains se posèrent sur ses joues tandis qu'il plantait son regard farouche dans les yeux de la belle. Ses mains ne tremblaient pas, il n'y avait aucun doute sur son visage et alors qu'il avait répugné à la toucher comme un frère pour une soeur, il l'attira doucement contre lui, murmurant d'une voix douce ;

    - Je ne peux pas te détester Cassiopée. Même quand je le veux, c'est impossible. Tu es ma soeur. Et je t'aime. Peut être pas autant que tu le voudrais mais c'est tout ce que je peux te donner. Je suis venu parce que tu es ma soeur. Parce que je sais quand tu as besoin de moi et quand j'ai besoin de toi. Et en l'occurrence, nous avons tout les deux besoin de l'autre. Alors non je ne te déteste pas et je refuse que tu t'en ailles.

    Il lui sourit tendrement puis doucement, déposa un baiser sur son front redevenant le grand frère qu'il avait été avant la mort de leur mère. Redevant lui-même, les voix ne dévastant pas son visage, et la douleur sur son poignet semblait s'être calmé. A part que la cicatrice était à présent rouge vif et surtout révélé à sa soeur. Il lui avait un jour promis qu'il arrêterait de se griffer ainsi. Mais ce jour-là n'était toujours pas arrivé.
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Cassiopée A. Dolohov

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MessageSujet: Re: Retrouvailles - Faust   Retrouvailles - Faust EmptyLun 9 Nov - 23:12

    La jeune femme était prise entre quatre murs, la porte avait été soigneusement refermée, elle avait ensorcelé la salle, les fenêtres, tout, et la présence de son frère la faisait se replier sur elle-même. Si elle n’émettait aucun mouvement et daignant de guère lui donner d’importance, elle flairait le danger. Jamais il ne pourrait la toucher, ô par la barbe de Merlin, Faust était bien la dernière personne qu’elle craignait au monde, cependant plus les minutes fusaient plus elle sentait quelque chose se refermer sur eux, telle une main invisible prédatrice. Si son instinct lui dictait les bonnes intuitions un pion ne tarderait pas de tomber sur eux, son délit était mineur, juste quelques cigarettes et il l’inculperait sûrement pour dégradation de matériel, désormais Poudlard était devenu une sorte de maison correctionnelle, au moindre faits et gestes les étudiants étaient traqués, punis, et subissaient les pires tortures, physiques et physiques, celles-ci étaient néanmoins plus discrètes et non-officielles sur le papier, mais des bruits de couloirs courraient là-dessus, et les élèves punis même s’ils ne se l’avouaient point, leur comportement les trahissait. Qui aurait cru que Poudlard, paradis sur terre des sorciers enfants loin de leurs parents aurait pu devenir un cauchemar sans fin ? Personne ne pouvait s’y prétendre comme tel. Rigidité, excellence, pureté, exigence … voilà les nouvelles devises de l’école qui s’était entièrement transformée, classant son passé et ne promettant que gloire pour l’avenir; personne n’était dupe, seuls les meilleurs sortiraient en rois et reines de l’école, et l’un des critères déterminants, était la nature du sang. Certains étaient certes brillants, mais ils avaient été souillés, ils ne pouvaient prétendre à un poste d’importance pas tant que Woddy traînait sur le trône du premier ministre. Cassiopée était officiellement du côté du Ministère, sa vie était déjà assez difficile sans qu’elle ait à ajouter toute l’agitation extérieure qui secouait le monde des sorciers soulevant deux clans clairement distincts : les opposants et les partisans. Elle avait choisi le ministère pour qu’on la laisse tranquille et qu’on ne vienne pas lui chercher des noises, après tout avait-elle réellement le choix ? Son père n’était autre qu’Augustin Dolohov, la cadette ne pouvait clamer haut et fort son opposition, pas si elle tenait à la vie, car son père la tuerait sûrement s’il l’apprenait, il avait son héritier, fou soit-il, sa fille, n’était qu’une tâche dans la famille, de la chair qu’il vendrait sûrement à l'un de ses aristocrates dévoré par l’obsession de la pureté… un dingue de plus ou de moins de la famille ne froisserait personne.

    Son regard calme se posa sur l'enveloppe corporelle de son frère. Ses yeux courant sur la peau, couverte par ses vêtements, détaillaient chaque parcelle de son anatomie. Il était grand, svelte et possédait un corps attrayant malgré sa maigreur des derniers temps. Son visage avait beau être rongé par la folie, la fatigue ou la tristesse et la douleur latente, il en ressortait qu’il n’était qu’encore plus beau et désirable qu’avant. Le miasme qui se dégageait des graciles courbes de son cou envoûtèrent la jeune femme quelques minutes, elle ne put briser l’instant où son amour la saisit prestement, la perdant à peine une fraction de secondes, suffisantes pour qu’elle retombe sur des abîmes lacérantes qu’elle avait ressenti lorsque son amour s’était déversé dans ses veines, fulgurant, euphorique mais douloureux. Le prix à payer. Cassiopée en était consciente, et serrait discrètement les lèvres pour profiter de ces rares instants. Un dernier souffle et tout lui échappa, son self-control la tirant de ses rêveries, contracta violemment son corps pour la ramener d’où il l’avait retirée, les paroles de son frère lui cinglèrent les oreilles. Haussant un sourcil dubitatif, elle ne répondit pas de suite, un fin sourire sadique s’étira sur ses lèvres charnues :
    - Try again. Tu ne m’auras pas comme ça Faust, on n’apprend pas à l’araignée comment tisser sa toile. Mentir ne te serviras à rien … je te connais trop bien, l’aurais-tu déjà oublié ? Ou tu préfères que je déchiffre plutôt que tu t’abaisses à le dire ? Dire quoi déjà ? Allez Faust, rappelle moi, j’ai une courte mémoire …

    Puis elle laissa échapper un rire sourd d’humeur, il était froid, distant et vide de tout bonheur qu’un véritable rire aurait décroché à la poitrine de sa maîtresse. Elle le forçait à le dire plutôt que le lire et se contenter de cela. Non, il était hors de question que Cass lui fasse cette fleur, elle était bonne mais l’âme de Mère Thérésa avait délaissé son corps depuis bien des années. Sa bouche chercha de nouveau fébrilement son répit blanc et une fois qu’elle aspira de nouveau une autre bouffée de fumée grisâtre, elle se tut et laissa son regard s’échoir sur les magnifiques prunelles couleurs ciel, et hypnotiques de son frère. Elle ne comprenait point comment il se prenait pour devenir aussi attirant, ses grands yeux bleus, tel un océan à la dérive donnait envie à quiconque de tenter de s’y accrocher vainement. L’ancre ne trouvait jamais l’amarre, ce qui rendait les essais encore plus pressants, on était constamment obligé de courir avec Faust avant qu’il ne vous échappe, avant qu’il parte sans un mot pour ne plus jamais croiser votre chemin. Cassiopée, plus jeune craignait de perdre à jamais ce frère damné, elle passait de longues minutes à accrocher son regard ou du moins essayer, pour ne pas le perdre, pour qu’il reste avec elle, loin des voix, pour que la folie ne le prenne pas et qu’elle ne ressente pas la fielleuse angoisse la soulever pour l’envelopper dans un manteau mortel de peur. Aujourd’hui, elle y avait trouvé un creux, et il suffisait qu’elle le balaye des yeux pour qu’automatiquement elle s’y amarre sans pouvoir le délaisser jusqu’à ce que l’ennui la prenne et elle détourne son regard du sien. Cet acte également, elle le délaissait. Si elle pouvait se donner le luxe de lire son frère comme un livre ouvert, il savait qu’il avait des capacités semblables pour fureter au plus profond de son âme et soulever des interrogations dont elle fuyait le ton. Il était beaucoup moins doué mais s’améliorait quand il le fallait, surtout lorsque sa clairvoyance était intacte et que sa sublime intelligence le guidait là où il le fallait.

    Soudainement, l’atmosphère sembla se changer, plus légère, des nuages en forme de coton blanc aurait pu filer à travers la pièce. Un ange passa. La complicité retrouvée pendant ce court instant la laissa sans voix, elle ne savait sur quel pied danser, fallait-il qu’elle tombe dans le sentimentalisme pour le faire durer encore quelques instants ou un simple soupir blasé briserait ce qu’ils avaient perdus depuis si longtemps ? Elle n’osait bouger de peur de provoquer, malgré elle, un accident. Ses doigts finirent par s’échouer sur sa joue dans une caresse presque imperceptible, qui frôlèrent la peau froide en éveillant chez lui un léger frisson, un vague sourire releva ses pommettes blanchies par la sensation glacée qui avait engourdit ses membres :
    - Je serai là … le temps qu’il faudra. Retirant sa main aussi rapidement qu’elle était venue à le toucher, elle la reposa entre ses deux cuisses croisées, aux galbes parfaites que plus d’un garçon aurait lorgné sans retenue et pourtant pas lui.

    *Tellement enfant et pourtant si adulte à la fois… il m’étonnera toujours* pensa-t-elle avec une pointe de douceur avant de les chasser froidement, elle ne pouvait se permettre de se pencher dans les flots de douceurs qui l’entrainerait dans un tourbillon de douceurs sans fin.


    Les masques tombèrent, roulant à leurs pieds, Cassiopée avait abandonné le sien dans l’acte précédent, entraînant celui de Faust dans sa chute trop vive et surprenante. Ses sens le voyaient pour la première fois depuis longtemps sincère et maître de lui-même, scruptant chaque infime détail qui se gravait tel un marbre dans sa mémoire. Elle n’eut besoin de le chercher, c’est lui qui vint à elle, ses doigts s’enroulèrent fermement autour de son menton finement tracé, l’obligeant à le toiser droit dans les yeux sans pouvoir se glisser dans une de ses échappatoires qu’elle usait avec fourberie assidûment lorsqu’elle le trouble s’emparait de ses dernières défenses l’obligeant à rester à la merci d’un seul coup qui l’achèverait. La bleuissure de ses pupilles, balayaient avec clairvoyance les sentiments qui naissaient au coin de ses yeux, de la peine mélangée avec une détermination sans bornes, sentiments inconnus qui par leur nouveauté la frappaient de plein fouet, ne lui laissant que surprise pour seule défense, une ride barra son front, mais à sa merci elle ne pouvait se débattre, il était bien trop fort pour que ses maigres bras puissent faire basculer la situation en sa faveur. Soutenant ses iris océanes, elle ne daigna même pas de ciller, cherchant à s’accrocher à ses dernières paroles, à la chaleur de ses mains, mais déjà il la perdait. Ses mots parvenaient avec peine à se glisser à ses oreilles, son esprit flanchant devant la nouvelle admiration qu’elle créait pour lui, les chuchotements lui semblèrent lointains et négligeable, c’est à peine si elle put déchiffrer les dernières syllabes avant que son esprit détracté ne prenne le dessus, son corps se dérobait sous son emprise, son courage avait beau ne pas fléchir, les lois physiques dépassaient les morales et dans un dernier élan de complicité elle lui sourit avant de sombrer dans ses troubles. Son esprit se détachait de son corps et lentement elle perdit pied, narguant ses responsabilités et son frère qui était sorti de son habituelle torpeur. Elle devenait folle. Folle de lui. Folle d’eux. De ce qu’ils formaient. Et puis soudain la peur qu’elle lu dans ses yeux bascula de nouveau ses sens, elle se dégagea de son emprise avec une véhémence qui lui était rare, sautant bas à terre de la table, elle se fraya un chemin jusqu’à la fenêtre pour que son visage devienne imperceptible à ce regard inquisiteur qu’elle sentait brûler son dos. Ne pouvant prononcer aucune parole, elle fuma en silence, cherchant à s’accrocher à une part du décor pour reprendre pied. Tremblantes ses mains réussirent à peine à porter à sa bouche la cigarette qui resta pendue à son bec, elle se maudissait intérieurement et l’acidité de la rage qui la prenait lui brûla les yeux et la gorge. Comment avait-elle pu ?!! Comment avait-elle osé perdre le contrôle et devenir FOLLE ???! C’était à peine si elle réussissait à ne pas déteindre sa rage sur son corps, ses épaules étaient tendues, son artère trahissait les mouvements saccadés de son cœur affolé, elle aurait voulu se gifler d’avoir commis un tel impair et pourtant tant que l’ombre de sa présence serait présente, elle ne pouvait se porter aucun préjudice, pas devant lui, pas devant son regard réprobateur. Tentant de calmer sa respiration hachée, elle laissa sa langue se délier, le ton tremblant encore d’une incertitude fatale :
    - Je serai toujours là. Mais un jour je partirais et tu devras me promettre de me laisser y aller…. Promets, ajouta-t-elle d’une voix plus forte, en tournant le dos à la fenêtre, le regard sûr et insondable, pour fixer son frère sans trembler.

    Le ballet de ses pensées était lancé en pleine cadence, elles fusaient de partout, contradictoires ou semblables, sa tête était emplie de protestations, de cris étouffés ou de simple onomatopées qui traduisaient des sentiments que des mots n’auraient pas réussi ! Respirant calmement, Cass’ tenta d’ordonner ses pensées qui refusèrent de l’écouter, la honte était trop vivace pour qu’un simple « relax » puisse en un coup de baguette magique tout résoudre. A quoi jouait-elle bon sang ? Pourquoi ne pouvait-elle se contrôler et puis c’était quoi ce délire de le quitter ??!! Elle n’en avait aucunement envie pour l’instant mais le simple rappel du cuisant affront qu’elle venait elle-même de s’imposer, refroidit ses autres ardeurs. Elle tanguait entre l’envie d’être avec lui et le moral, en réalité elle s’en moquait de ce qui était bien ou mal, mais elle ne pouvait nier que son odeur ou même l’extase du goût de ses lèvres ne la laissaient indifférente, néanmoins …. C’était son frère, merde ! Si elle continuait elle perdrait Faust son frère et il ne deviendrait qu’un simple amant comme les autres, même si elle savait pertinemment qu’il serait toujours unique, en revanche elle ne pouvait lutter longtemps contre l’appel de ses sens. Un dilemme s’imposait de nouveau à la belle qui se détourna une nouvelle fois pour réfléchir, le regarder ne l’aiderait guère. Regrettant amèrement d’avoir abandonné la bouteille d’whisky pur feu qui s’était échouée dans sa valise sans qu’elle puisse s’en souvenir comment, elle s’alluma une nouvelle cigarette et regarda dehors. Le noir avait enveloppé le château, le soir était désormais tombé pour de longues heures … une nuit sans lune ni étoiles… voilà ce qui leur fallait !



(désolé j'ai laissé mon esprit s'emballer, j'espère que ceci n'est pas trop confus :S)
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Faust Azael G. Dolohov

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MessageSujet: Re: Retrouvailles - Faust   Retrouvailles - Faust EmptyMer 18 Nov - 23:09

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Prince ténébreux sombrant dans sa folie
tentant vainement de sauver une fée meurtrie piégée dans la damnation.



    « Je ne sais plus qui je suis » écrivit-il un jour dans un journal. Juste avant d'infiltrer de la cocaïne dans ses veines, pour la première fois. Mais certainement pas la dernière. Il est étonnant de voir que ce sont souvent les enfants des riches familles qui sombrent dans la débauche. Pourquoi ? Peut être parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire. Ou simplement qu'ils veulent se faire remarquer, attirer le regard de parents trop occupés ailleurs pour les comprendre réellement. A présent, dans Poudlard, on trouvait autant de dealer que de junki, autant de débauchés que de victimes. Victimes de la perversion d'un monde qui courait à sa perte, trop sombraient et la minorité qui restait était martyrisée par les autres. La drogue, l'alcool et le sexe semblaient prendre une ampleur outrancière qu'aucun acte salvateur ne pouvait sauver. Savoir qui on est, est souvent bien difficile. Lorsqu'un médicomage avait posé cette question au jeune Dolohov, il avait ouvert la bouche, puis l'avait refermé. Qui était-il ? Il avait alors répondu d'une voix hésitante : « Je suis l'héritier des Dolohov. Je suis issu de deux riches familles de sang pur, Anglais par mon père et Grecque par ma mère. Je connais les deux langues et je maîtrise les deux alphabets. Vos collègues m'ont diagnostiqués comme étant un génie. J'ai une soeur. Je suis un sorcier et je suis un loup garou. » Le médicomage avait alors répondu : « Non. Je vous demande qui vous êtes. Ce que vous voulez être. » Faust avait alors refermé la bouche sans parler plus les autres séances. Qui il était ? Il n'en savait rien. Juste un garçon de dix-neuf ans, un pommé plongé dans l'alcool et la drogue. Un fou occupait à s'autodétruire. Oui c'était ce qu'il était. Le reste n'était que détails. Le reste ne méritait pas d'exister. Il avait vendu son âme au diable, il avait décidé de vivre avec outrance, recherchant la décadence pour mieux sombrer. Faust avait beau posséder des capacités intellectuels hors norme et une vivacité d'esprit flagrante, il préférait rester du côté des ombres. Les masques qui défilaient sur son visage le rendaient complètement incompréhensible. D'une personne à l'autre, il changeait de personnalité. Passant du froid au moqueur, du malheureux au charmeur, de l'impassible au débauché. Entre douceur et violence, étoile noire éteinte depuis trop longtemps, il n'y avait que ses prunelles qui montraient sa pureté. Deux yeux bleus dévoilant un statu d'ange qui attirait les gens comme des aimants. Seul son regard pouvait confirmer que le prince était bel et bien perdu. Il avait créé un monde consacré à la liberté, monde dérisoire dont il était le roi et qui pourtant l'avait rejeté dès que les voix s'étaient remises à le harceler. Ses voix d'où venaient-elles ? D'une ascendance quelque peu douteuse, où l'inceste prônait ? Quand savait-il ? Les sangs purs se faisaient de plus en plus rare et les gens avaient parfois une même parenté. Cela n'aurait en rien dérangé des Dolohov, connu pour être une famille mystérieuse aux quelques secrets qu'ils gardaient précieusement. Car, si sa soeur et lui passaient parfois leur nuit ensemble, ils tenaient certainement leur mentalité de leur paternel. Les Van Callèen, riche famille grecque n'aurait jamais subi un tel affront. Quoique... Mais non. Cela lui était inconcevable, sa mère avait été trop pure, trop parfaite pour avoir connu les méandres des amours incestueux. D'ailleurs à ce qu'il savait, leur mère n'avait jamais eu de frère. Bien sûr cela pouvait remonter plus loin. Mais pourtant il était le seul à subir la torture d'un cerveau détracté qui n'en fonctionnait que mieux. Sa soeur pour sa part ne connaissait que l'autodestruction familiale. Autodestruction qui les avaient contaminés, rajoutant un peu plus à la folie du jeune Dolohov. Cela se voyait à ses cicatrices. A toutes ses marques qui bafouaient son corps, souvent faites par lui. Les bleus qu'il avait, quant à eux, étaient le digne héritage de son géniteur. Ce dernier ne l'avait touché que pour cela. Pour mieux le détruire, pour mieux le faire souffrir et pour torturer une soeur qui ressentait sa douleur. Il les avait puni, puni pour leur arrogance, puni pour leur faiblesse, puni pour leur pureté. Et il avait trouvé encore un meilleur poison pour la douce Cassiopée. Voir son frère sombrer et le voir emporter avec lui une mère trop aimante. A partir de ce jour elle était tombée dans la damnation à cause de lui. Lui qui revenait trop tard, lui qui était au sommet des nuages, qui planait sans voir qu'il entraînait avec lui une gamine trop fragile. C'était de sa faute et à présent, après avoir touché le fond, il s'efforçait d'essayer de la ramener. Et pour cela il était capable de montrer toute sa puissance, de détruire les dealers comme les amants de la demoiselle. Avec ces sales types, il devenait presque animal, montrant toute la violence brute qui l'habitait. Aucun n'avait résisté. Il avait beau être plus conciliant avec les amants de la demoiselle, il ne pouvait s'empêcher de les briser ou de les rabaisser. Les Dealers, eux, passaient directement par la tombe. Faust observait doucement Cassiopée, tandis qu'elle sombrait un peu plus dans sa déchéance. A chaque cigarette qu'elle fumait. Bien sûr, il en avait lui aussi. Son paquet de Malboros dépassait même de sa robe de sorcier, mais il s'efforçait de ne pas écouter l'appel de cette drogue, le regard fermement ancré dans les yeux de la vipère.

    - Try again. Tu ne m’auras pas comme ça Faust, on n’apprend pas à l’araignée comment tisser sa toile. Mentir ne te serviras à rien … je te connais trop bien, l’aurais-tu déjà oublié ? Ou tu préfères que je déchiffre plutôt que tu t’abaisses à le dire ? Dire quoi déjà ? Allez Faust, rappelle moi, j’ai une courte mémoire …
    - Δεν παίζουν πριγκίπισσα

    Ou « Je ne joue pas princesse ». Il avait parlé en un grec parfait, grec que leur mère leur avait appris. Faust le parlait souvent, peut être pour ne pas la laisser s'échapper. Les paroles de la douce réveillèrent en lui une vague douleur et il se mordit la lèvre, demeurant impassible tandis qu'il s'efforçait de ne pas penser à ses souvenirs. Non il ne jouait plus. Il n'avait guère envie de jouer à vrai dire. Mais si tel était son souhait, il continuerait ce jeu qu'il pensait stupide. Car après tout, sa vie était un jeu. Un jeu qu'il avait quelque part perdu depuis longtemps. Un jeu qu'il continuait pourtant de jouer, dans l'espoir de voir son bonheur revenir un jour. Espoir vain cependant, mais seul lien qui le rattachait à la vie. Le reste étant déjà partis lorsqu'il avait tranché ses veines d'une main tremblante. Et qu'il s'était raté. Il s'était raté à son plus grand malheur. Il se souvenait du réveil douloureux dans un hôpital. Une jeune fille endormie dans un fauteuil à côté de lui. La salle trop blanche, trop claire pour lui. Et surtout la douleur qui émanait de son bras et l'irrésistible envie de griffer la peau à vif enroulé de bandage qui n'apaisait guère. Lorsqu'il avait grogné de douleur et de frustration, Cassiopée s'était réveillée brusquement. Il avait senti la gifle sur sa joue puis son ton douloureux quand elle lui avait crié qu'il n'était qu'un égoïste. Et elle avait raison. Il l'avait abandonné, il lui avait retiré leur mère et à présent il s'efforçait de la comprendre et de la sauver. De la sauver alors qu'elle ne le désirait pas... Lorsqu'elle laissa enfin tombé son masque, il laissa tomber le sien, redevenant l'ange qu'elle connaissait par coeur. Il lui offrit un doux sourire, sourire sincère bien que faible. Mais pourtant elle finit par se dérober, s'écartant brusquement de lui.

    - Je serai toujours là. Mais un jour je partirais et tu devras me promettre de me laisser y aller…. Promets.

    Il scruta son visage. Elle serait là le temps qu'il faudrait ? Il devait lui promettre de la laisser partir. ? Le doute qui sortait de cette réponse ne fit que replonger le prince dans sa quête effréné. Il fronça les sourcils et ses mains se mirent à trembler. Lui promettre de la laisser s'en aller était quelque chose d'impossible à ses yeux. Soudain la tentation fut trop grande et il alluma frénétiquement une cigarette, la portant à sa bouche tout en serrant son poing droit. Ce bras maudit le brûlait et il savait qu'il ne résisterait pas longtemps à la furieuse envie de le griffer. Surtout qu'à présent les voix étaient revenues. « Tu es faiible Faustouuunet. » « Elle te fuira, tu n'es qu'un bataaard », « Tu l'as briiiisé... » Il se détourna brusquement pour qu'elle ne voit pas la douce folie qui revenait vers lui. La cigarette à moitié entamée, posée sur le cendrier, ses deux mains étaient violemment serrées sur une table qui émit un bruit inquiétant. Sa voix ne fut qu'un murmure rauque lorsqu'il parla :

    « Tu ne peux pas me demander ça Cassiopée. Δεν μπορ ... *»


*je ne peux pas
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